Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
Publié le 12/04/2014
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«
son sénat dirigeant, dire que ce sont les alliés qui ont été battus.
Toute l'Europe sait bien qu'il n'y a pas de
familles en Russie qui ne portent le deuil.
Ce n'est point la perte des alliés qu'elle pleure: cent quatre-vingt-quinze pièces de bataille russes qui ont été
prises, et qui sont à Strasbourg, ne sont pas les canons des alliés.
Les cinquante drapeaux russes qui sont suspendus a Notre-Dame de Paris, ne sont point les drapeaux des
alliés.
Les bandes de Russes qui sont morts dans nos hôpitaux, ou sont prisonniers dans nos villes, ne sont pas
les soldats des alliés.
L'empereur Alexandre, qui commandait à Austerlitz et à Vischau, avec un si grand corps d'armée, et qui
faisait tant de tapage, ne commandait pas les alliés.
Le prince qui a capitulé, et s'est soumis à évacuer l'Allemagne par journées d'étapes, n'était pas sans doute un
prince allié.
On ne peut que hausser les épaules à de pareilles forfanteries.
Voilà le résultat de la faiblesse des
princes et de la vénalité des ministres.
Il était bien plus simple pour l'empereur Alexandre de ratifier le traité
de paix qu'avait conclu son plénipotentiaire, et de donner le repos au continent.
Plus la guerre durera, plus la
chimère de la Russie s'effacera, et elle finira par être anéantie; autant la sage politique de Catherine était
parvenue à faire de sa puissance un immense épouvantail, autant l'extravagance et la folie des ministres
actuels la rendront ridicule en Europe.
Le roi de Hollande, avec l'avant-garde de l'armée du Nord, est arrivé, le 21, à Gottingue.
Le maréchal
Mortier, avec les deux divisions du huitième corps de la grande armée, commandées par les généraux
Lagrange et Dupas, est arrivé le 26 à Fulde.
Le roi de Hollande a trouvé, à Munster, dans le comté de la Marck et autres états prussiens, des magasins et de
l'artillerie.
On a ôté à Fulde et à Brunswick les armes du prince d'Orange et celles du duc.
Ces deux princes ne régneront
plus.
Ce sont les principaux auteurs de cette nouvelle coalition.
Les Anglais n'ont pas voulu faire la paix; ils la feront; mais la France aura plus d'états et de côtes dans son
système fédératif.
Berlin, le 2 novembre 1806.
Vingt-cinquième bulletin de la grande armée.
Le général de division Beaumont a présenté aujourd'hui à l'empereur cinquante nouveaux drapeaux et
étendards pris sur l'ennemi; il a traversé toute la ville avec les dragons qu'il commande, et qui portaient ces
trophées; le nombre des drapeaux, dont la prise a été la suite de la bataille de Jéna, s'élève en ce moment à
deux cents.
Le général Davoust a fait cerner et sommer Custrin, et cette place s'est rendue.
On y a fait quatre mille
hommes prisonniers de guerre.
Les officiers retournent chez eux sur parole, et les soldats sont conduits en
France.
Quatre-vingt-dix pièces de canon ont été trouvées sur les remparts; la place, en très-bon état, est
située au milieu des marais; elle renferme des magasins considérables.
C'est une des conquêtes les plus
importantes de l'armée; elle a achevé de nous rendre maître de toutes les places sur l'Oder.
Le maréchal Ney va attaquer en règle Magdebourg, et il est probable que cette forteresse fera peu de Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
Berlin, le 2 novembre 1806.
49.
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