Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document


«
l'ennemi y avait laissés pour sa défense.
Le général Claparède.
dont ces bataillons faisaient l'avant-garde, les
suivait; il déboucha à Ebersberg et trouva trente mille Autrichiens occupant une superbe position.
Le maréchal
duc d'Istrie passait le pont avec sa cavalerie pour soutenir la division, et le duc de Rivoli ordonnait d'appuyer
son avant-garde par le corps d'armée.
Ces restes du corps du prince Louis et du général Hitler étaient perdus
sans ressource.
Dans cet extrême danger l'ennemi mit le feu à la ville, qui est construite en bois.
Le feu
s'étendit en un instant partout; le pont fut bientôt encombré, et l'incendie gagna même jusqu'aux premières
travées qu'on fut obligé de couper pour le conserver.
Cavalerie, infanterie, rien ne put déboucher, et la division
Claparède, seule, et n'ayant que quatre pièces de canon, lutta pendant trois heures contre trente mille ennemis.
Cette action d'Ebersberg est un des plus beaux faits d'armes dont l'histoire puisse conserver le souvenir.
L'ennemi voyant que la division Claparède était sans communications, avança trois fois sur elle, et fut
toujours arrêté et reçu par les baïonnettes.
Enfin, après un travail de trois heures, on parvint à détourner les
flammes et à ouvrir un passage.
Le général de division Legrand, avec le vingt-cinquième d'infanterie légère et
le dix-huitième de ligne, se porta sur le château que l'ennemi avait fait occuper par huit cents hommes.
Les
sapeurs enfoncèrent les portes, et l'incendie ayant gagné le château, tout ce qu'il renfermait y périt.
Le général
Legrand marcha ensuite au secours de la division Claparède.
Le général Durosnel qui venait par la rive droite
avec un millier de chevaux, se joignit à lui, et l'ennemi fut obligé de se mettre en retraite en toute hâte.
Au
premier bruit de ces événemens, l'empereur avait marché lui-même par la rive droite avec les divisions
Nansouty et Molitor.
L'ennemi, qui se retirait avec la plus grande rapidité, arriva la nuit à Enns, brûla le pont, et continua sa fuite
sur la route de Vienne.
Sa perte consiste en douze mille hommes, dont sept mille cinq cents prisonniers, quatre
pièces de canon et deux drapeaux.
La division Claparède, qui fait partie des grenadiers d'Oudinot, s'est couverte de gloire; elle eu trois cents
hommes tués et six cents blessés.
L'impétuosité des bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses a
fixé l'attention de toute l'armée.
Le pont, la ville, et la position d'Ebersberg, serons des monumens durables de
leur courage.
Le voyageur s'arrêtera et dira: C'est ici, c'est de cette superbe position, de ce pont d'une si longue
étendue, de ce château si fort par sa situation, qu'une armée de trente-cinq mille Autrichiens a été chassée par
sept mille Français.
Le général de brigade Cohorne, officier d'une singulière intrépidité, a eu un cheval tué sous lui.
Les colonels en second Cardenau et Leudy ont été tués.
Une compagnie du bataillon corse poursuivant l'ennemi dans les bois, a fait à elle seule sept cents prisonniers.
Pendant l'affaire d'Ebersberg, le duc de Montebello arrivait à Steyer où il a fait rétablir le pont que l'ennemi
avait coupé.
L'empereur couche aujourd'hui à Enns dans le château dit prince d'Awersperg; la journée de demain sera
employée à rétablir le pont.
Les députés des états de la Haute-Autriche ont été présentés à S.
M.
à son bivouac d'Ebersberg.
Les citoyens de toutes les classes et de toutes les provinces reconnaissent que l'empereur François II est
l'agresseur: ils s'attendent à de grands changemens, et conviennent que la maison d'Autriche a mérité tous ses
malheurs.
Ils accusent même ouvertement de leurs maux, le caractère faible, opiniâtre et perfide de leur
souverain; ils manifestent tous la plus grande reconnaissance pour la générosité dont l'empereur Napoléon usa
pendant la dernière guerre envers la capitale et les pays qu'il avait conquis; ils s'indignent avec toute l'Europe,
du ressentiment et de la haine que l'empereur François II n'a cessé de nourrir contre une nation qui avait été si Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
Enns, 4 mai 1809.
213.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
- Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
- Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
- Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.
- Oeuvres de Napoleon Bonaparte, Tome IV.