Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III soient à l'abri d'un coup de main.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
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Restez à votre position jusqu'à ce que le fort soit pris.
La moitié de la garnison veut se rendre, et l'autre moitié aime mieux se noyer.
Ce sont des animaux avec
lesquels il faut beaucoup de patience.
Au reste, la reddition ne nous coûtera que des boulets.
BONAPARTE.
Au quartier-général d'Alexandrie, le 9 thermidor an 7 (27 juillet 1799).
Au Directoire exécutif.
Bataille d'Aboukir.
Je vous ai annoncé, par ma dépêche du 21 floréal, que la saison des débarquemens me déterminait à quitter la
Syrie.
Le 23 messidor, cent voiles, dont plusieurs de guerre, se présentent devant Alexandrie, et mouillent à Aboukir.
Le 27, l'ennemi débarque, prend d'assaut, et avec une intrépidité singulière, la redoute palissadée d'Aboukir.
Le fort capitule; l'ennemi débarque son artillerie de campagne, et, renforcé par cinquante voiles, il prend
position, sa droite appuyée à la mer, sa gauche au lac Maadieh, sur de hautes collines de sable.
Je pars de mon camp des Pyramides le 27, j'arrive le 1er thermidor à Rahmanieh, je choisis Birket pour le
centre de mes opérations, et, le 7 thermidor, à sept heures du matin, je me trouve en présence de l'ennemi.
Le général Lannes marche le long du lac, et se range en bataille vis-à-vis la gauche de l'ennemi, dans le
temps que le général Murat, qui commande l'avant-garde, fait attaquer la droite par le général Destaing: il est
soutenu par le général Lanusse.
Une belle plaine de quatre cents toises sépare les ailes de l'armée ennemie; notre cavalerie y pénètre, et, avec
la rapidité de la pensée, se trouve sur les derrières de la gauche et de la droite de l'ennemi, qui, sabré, culbuté,
se noie dans la mer: pas un n'échappe.
Si c'eût été une armée européenne, nous eussions fait trois mille
prisonniers: ici ce furent trois mille hommes morts.
La seconde ligne de l'ennemi, située à cinq ou six cents toises, occupe une position formidable.
L'isthme est là
extrêmement étroit; il était retranché avec le plus grand soin, flanqué par trente chaloupes canonnières: en
avant de cette position, l'ennemi occupait le village d'Aboukir, qu'il avait crénelé et barricadé.
Le général
Murat force le village, le général Lannes, avec la vingt-deuxième et une partie de la soixante-neuvième, se
porte sur la gauche de l'ennemi; le général Fugières, en colonnes serrées, attaque la droite.
La défense et
l'attaque sont également vives, mais l'intrépide cavalerie du général Murat a résolu d'avoir le principal
honneur de cette journée; elle charge l'ennemi sur sa gauche, se porte sur les derrières de la droite, la surprend
à un mauvais passage; et en fait une horrible boucherie.
Le citoyen Bernard, chef de bataillon de la
soixante-neuvième, et le citoyen Baylle, capitaine de grenadiers de cette demi-brigade, entrent les premiers
dans la redoute, et par là se couvrent de gloire.
Toute la seconde ligne de l'ennemi, comme la première, reste sur le champ de bataille ou se noie.
Il reste à l'ennemi trois mille hommes de réserve qu'il a placés dans le fort d'Aboukir, situé à quatre cents
toises derrière la seconde ligne; le général Lanusse l'investit: on le bombarde avec six mortiers.
Le rivage, où, l'année dernière, les courans ont porté les cadavres anglais et français, est aujourd'hui couvert Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III
Au quartier-général d'Alexandrie, le 9 thermidor an 7 (27 juillet 1799).
82.
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