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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III Signé, maréchal BERTHIER, et Jean, prince DE LICHTENSTEIN, lieutenant-général.

Publié le 12/04/2014

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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III Signé, maréchal BERTHIER, et Jean, prince DE LICHTENSTEIN, lieutenant-général. Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). Trente-troisième bulletin de la grande armée. Le général en chef Buxhowden a été tué avec un grand nombre d'autres généraux russes dont on ignore les noms. Nos soldats ont ramassé une grande quantité de décorations; le général russe Kutusow a été blessé, et son beau-fils, jeune homme de grand mérite, a été tue. On a fait compter les cadavres: il en résulte qu'il y a dix-huit mille Russes tués, six cents Autrichiens et neuf cents Français. Nous avons sept mille blessés russes. Tout compte fait, nous avons trois mille blessés Français; le général Roger Valhubert est mort des suites de ses blessures; il a écrit à l'empereur une heure avant de mourir: «J'aurais voulu faire plus pour vous; je meurs dans une heure: je ne regrette pas la vie, puisque j'ai participé à une victoire qui vous assure un règne heureux. Quand vous penserez aux braves qui vous étaient dévoués, pensez à ma mémoire. Il me suffit de vous dire que j'ai une famille; je n'ai pas besoin de vous la recommander». Les généraux Kellermann, Sébastiani et Thiébaut sont hors de danger. Les généraux Marisy et Demont sont blessés, mais beaucoup moins grièvement. On sera sans doute bien aise de connaître les différens décrets que l'empereur a rendus successivement en faveur de l'armée; ils sont ci-joints. Le corps du général Buxhowden, qui était à la gauche, était de vingt-sept mille hommes: pas un n'a rejoint l'armée russe. Il a été plusieurs heures sous la mitraille de quarante pièces de canon, dont une partie servie par l'artillerie de la garde impériale, et sous la fusillade des divisions des généraux Saint-Hilaire et Friant. Le massacre a été horrible; la perte dés Russes ne peut s'évaluer à moins de quarante-cinq mille hommes, et l'empereur de Russie ne s'en retournera pas chez lui avec plus de vingt-cinq mille hommes. Puisse cette leçon profiter à ce jeune prince et lui faire abandonner le conseil qu'a acheté l'Angleterre! Puisse-t-il répondre le véritable rôle qui convient a son pays et à son caractère, et secouer enfin le joug de ces vils oligarques de Londres! Catherine-la-Grande connaissait bien le génie et les ressources de la Russie, lorsque dans la première coalition elle n'envoya point d'armée, et se contenta de secourir les coalisés par ses conseils et par ses voeux. Mais elle avait l'expérience d'un long règne et du caractère de sa nation. Elle avait réfléchi sur les dangers des coalitions. Cette expérience ne peut être acquise à vingt-quatre ans. Lorsque Paul, son fils, fit marcher des armées contre la France, il sentit bientôt que les erreurs les plus courtes sont les meilleures; et après une campagne, il retira ses troupes. Si Woronzow qui est à Londres n'était pas plus anglais que russe, il faudrait avoir une bien petite idée de ses talens pour supposer qu'il eût pu penser que soixante, quatre-vingt, cent mille Russes parviendraient à déshonorer la France, à lui faire subir le joug de l'Angleterre, à lui faire abandonner la Belgique, et à forcer l'empereur à livrer sa couronne de fer à la race dégénérée des rois de Sardaigne. Les troupes russes sont braves, mais beaucoup moins braves que les troupes françaises; leurs généraux sont d'une inexpérience, et les soldats d'une ignorance et d'une pesanteur qui rendent leurs armées, en vérité, peu redoutables. Et d'ailleurs, en supposant des victoires aux Russes, il eût fallu dépeupler la Russie pour arriver au but insensé que lui avaient prescrit les oligarques de Londres. Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). 281 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III La bataille d'Austerlitz a été donnée sur le tombeau du célèbre Kauny. Cette circonstance a fait la plus grande impression, sur la tête des Viennois. A force de prudence et de bonne conduite, et en la maintenant toujours en bonne harmonie avec la France, il avait porté l'Autriche à un haut degré de prospérité. Voici les noms des généraux russes faits prisonniers: beaucoup d'autres sont morts sur le champ de bataille. Il y a en outre quatre ou cinq cents officiers, dont vingt majors on lieutenans-colonels, et plus de cent capitaines: Prebiszenski, Wimpfen, Muller Zakoumsky, Muller, Berg, Selechow, Strysy, Szlerliskow, le prince Repnin, le prince Sibersky, Adrian, Lagonon, Salima, Mezenkow, Woycikoff. L'empereur a mandé à Brünn M. de Talleyrand qui était à Vienne. Les négociations vont s'ouvrir à Nicolsbourg. M. Maret avait joint à Austerlitz S.M., qui y a signé le travail des ministres et du conseil d'état. L'empereur a couché ce soir a Brünn. De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, avons décrété et décrétons ce qui suit: ART. 1er. Les veuves des généraux morts à la bataille d'Austerlitz jouiront d'une pension de six mille francs leur vie durant; les veuves des colonels et des majors, d'une pension de deux mille quatre cents francs; les veuves des capitaines d'une pension de douze cents francs; les veuves des lieutenans et sous-lieutenans, d'une pension de huit cents francs; les veuves des soldats, d'une pension de deux cents francs. 2. Notre ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera mis à l'ordre du jour de l'armée et inséré au bulletin des lois. NAPOLÉON. De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, avons décrété et décrétons ce qui suit: ART. 1er. Nous adoptons tous les enfans des généraux, officiers et soldats français morts à la bataille d'Austerlitz. 2. Ils seront tous entretenus et élevés à nos frais, les garçons dans notre palais impérial de Rambouillet, et les filles dans notre palais impérial de Saint-Germain. Les garçons seront ensuite placés et les filles mariées par nous. 3. Indépendamment de leurs noms de baptême et de famille, ils auront le droit d'y joindre celui de Napoléon. Notre grand-juge fera remplir à cet égard toutes les formalités voulues par le Code civil. 4. Notre grand-maréchal du palais et notre intendant-général de la couronne sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera mis à l'ordre du jour de l'armée et inséré au bulletin des lois. De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). 282
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« La bataille d'Austerlitz a été donnée sur le tombeau du célèbre Kauny.

Cette circonstance a fait la plus grande impression, sur la tête des Viennois.

A force de prudence et de bonne conduite, et en la maintenant toujours en bonne harmonie avec la France, il avait porté l'Autriche à un haut degré de prospérité. Voici les noms des généraux russes faits prisonniers: beaucoup d'autres sont morts sur le champ de bataille.

Il y a en outre quatre ou cinq cents officiers, dont vingt majors on lieutenans-colonels, et plus de cent capitaines: Prebiszenski, Wimpfen, Muller Zakoumsky, Muller, Berg, Selechow, Strysy, Szlerliskow, le prince Repnin, le prince Sibersky, Adrian, Lagonon, Salima, Mezenkow, Woycikoff. L'empereur a mandé à Brünn M.

de Talleyrand qui était à Vienne.

Les négociations vont s'ouvrir à Nicolsbourg. M.

Maret avait joint à Austerlitz S.M., qui y a signé le travail des ministres et du conseil d'état. L'empereur a couché ce soir a Brünn. De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, avons décrété et décrétons ce qui suit: ART.

1er.

Les veuves des généraux morts à la bataille d'Austerlitz jouiront d'une pension de six mille francs leur vie durant; les veuves des colonels et des majors, d'une pension de deux mille quatre cents francs; les veuves des capitaines d'une pension de douze cents francs; les veuves des lieutenans et sous-lieutenans, d'une pension de huit cents francs; les veuves des soldats, d'une pension de deux cents francs. 2.

Notre ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera mis à l'ordre du jour de l'armée et inséré au bulletin des lois. NAPOLÉON. De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805). Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, avons décrété et décrétons ce qui suit: ART.

1er.

Nous adoptons tous les enfans des généraux, officiers et soldats français morts à la bataille d'Austerlitz. 2.

Ils seront tous entretenus et élevés à nos frais, les garçons dans notre palais impérial de Rambouillet, et les filles dans notre palais impérial de Saint-Germain.

Les garçons seront ensuite placés et les filles mariées par nous. 3.

Indépendamment de leurs noms de baptême et de famille, ils auront le droit d'y joindre celui de Napoléon. Notre grand-juge fera remplir à cet égard toutes les formalités voulues par le Code civil. 4.

Notre grand-maréchal du palais et notre intendant-général de la couronne sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera mis à l'ordre du jour de l'armée et inséré au bulletin des lois.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III De notre camp impérial d'Austerlitz, le 16 frimaire an 14 (6 décembre 1805).

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