- Non, je ne reviendrai pas », dit Joe.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
XVIII
Il
était clairquejedevais merendre ànotre villedèslelendemain, etdans lespremières effusionsdemon repentir,
il me semblait également clairquejedevais descendre chezJoe.Mais quand j’eusretenu maplace àla voiture pourle
lendemain, quandjefus allé chez M. Pocket, etquand jefus revenu, jen’étais enaucune façonconvaincu dela
nécessité decedernier point,etjecommençai àchercher quelqueprétexte etàtrouver debonnes raisonspour
descendre au Cochon
bleu :« Je
serais unembarras chezJoe,pensai-je ; jene suis pasattendu, etmon litne sera pasprêt.
Jeserai troploinde
miss Havisham.
Elleestexigeante etpourrait nepas letrouver bon. »
On n’est jamais mieuxtrompé surterre queparsoi-même, etc’est avecdetels prétextes quejeme donnai le
change.
Quejereçoive innocemment etsans m’en douter unemauvaise demi-couronne fabriquéeparunautre, c’est
assez déraisonnable, maisqu’en connaissance decause jecompte pourbonargent despièces fausses dema façon,
c’est assurément chosecurieuse ! Unétranger complaisant, sousprétexte demettre ensûreté etde serrer avecsoin
mes banknotes pourmois’en empare, etme donne descoquilles denoix ; qu’est-ce quecetour depasse-passe auprès
du mien, sije serre moi-même mescoquilles denoix, etsije les fais passer àmes propres yeuxpour desbanknotes.
Après avoirdécidé quejedevais descendre au Cochon
bleu, mon
esprit restadansunegrande indécision.
Emmènerais-je mongroom avecmoiounel’emmènerais-je pas ?C’était biententant desereprésenter cecoûteux
mercenaire avecsesbottes, prenant publiquement l’airsous lagrande portedu Cochon
bleu.
Il
yavait quelque chose
de presque solennel àse l’imaginer introduitcommeparhasard danslaboutique dutailleur, etconfondant desurprise
admiratrice l’irrespectueux garçondeTrabb.
D’unautre côté,legarçon deTrabb pouvait seglisser danssonintimité et
lui dire beaucoup dechoses ; oubien, hardi etméchant commejeleconnaissais, ille poursuivrait peut-êtredeses
huées jusque danslaGrande-Rue.
Maprotectrice pourraitaussientendre parlerdelui, etne pas m’approuver.
D’après
tout cela, jerésolus delaisser leVengeur àla maison.
C’était pourlavoiture del’après-midi quej’avais retenu maplace ; etcomme l’hiverétaitrevenu, jene devais
arriver àdestination quedeux outrois heures aprèslecoucher dusoleil.
Notreheure dedépart deCross Keysétait fixée
à deux heures.
J’arrivai unquart d’heure enavance, suividuVengeur, sije puis parler ainsid’unindividu quineme
suivait jamais, quandillui était possible defaire autrement.
À cette époque, onavait l’habitude deconduire lescondamnés audépôt parlavoiture publique, etcomme j’avais
souvent entendu direqu’ils voyageaient surl’impériale, etque jeles avais vusplus d’une foissurlagrande route
balancer leursjambes enchaînées au-dessusdelavoiture, jene fus pas très surpris quandHerbert, enm’apercevant
dans lacour, vintmedire quedeux forçats allaient faireroute avecmoi ; maisj’avais uneraison, quicommençait àêtre
une vieille raison, pourtrembler malgrémoidespieds àla tête quand j’entendais prononcerlemot forçat.
« Cela nevous inquiète pas,Haendel ? ditHerbert.
– Oh ! non !
– Je croyais quevous paraissiez nepas lesaimer.
– Je neprétends pasque jeles aime, etjesuppose quevous neles aimez pasparticulièrement nonplus ; maisils
me sont indifférents.
– Tenez ! lesvoilà, ditHerbert, ilssortent ducabaret ; quelmisérable ethonteux spectacle ! »
Les deux forçats venaient derégaler leurgardien, jesuppose, carilsavaient aveceuxungeôlier, ettous lestrois
s’essuyaient encorelabouche avecleurs mains.
Lesdeux malheureux étaientattachés ensemble etavaient desfers aux
jambes, desfers dont j’avais déjàvuun échantillon, etils portaient unhabillement quejene connaissais quetrop bien
aussi.
Leurgardien avaitunepaire depistolets etportait soussonbras ungros bâton noueux, maisilparaissait dansde
bons termes aveceuxetse tenait àleur côté, occupé àvoir mettre leschevaux àla voiture.
Ilsavaient vraiment l’airde
faire partie dequelque exhibition intéressante, nonencore ouverte, etlui, d’être leurdirecteur.
L’unétait plusgrand et
plus fortque l’autre, eton eût ditque, selon lesrègles mystérieuses dumonde desforçats, commedesgens libres, on
lui avait alloué l’habillement leplus court.
Sesbras etses jambes étaientcomme degrosses pelotesdecette forme et
son accoutrement ledéguisait d’unefaçoncomplète.
Cependant, jereconnus dupremier coupsonclignotement d’œil..
»
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