« Non, brigadier, répondit cet homme ; mais, ce matin, une heure après avoir quitté la ville, j'ai aperçu deux hommes qui venaient de prendre pied sur la pointe du canal de Lème.
Publié le 01/11/2013
Extrait du document
«
étrangers
eûtétévite signalée.
Ils’agissait doncd’encontourner lesmurs, s’ilétait possible,
afin d’atteindre unedespointes dulittoral.
Mais celanesefitpas sans quelesdeux fugitifs, àleur insu, n’eussent étésuivis deloin par
l’homme même,quilesavait déjàaperçus surlagrève ducanal deLème, –ce Carpena, dontils
avaient entendu ladéposition faiteaubrigadier degendarmerie.
Eneffet, enregagnant sa
demeure, alléchéparlaprime offerte, l’Espagnol s’étaitécarté pourmieux observer laroute, et
la chance, bonnepourlui,mauvaise poureux,venait deleremettre surlatrace desfugitifs.
Presque àce moment, uneescouade depolice, quisortait parune desportes delaville,
menaça deleur barrer lechemin.
Ilsn’eurent queletemps desejeter decôté ; puis,ilsse
dirigèrent entoute hâteverslerivage, enlongeant lesmurs duport.
Il yavait làune modeste maisondepêcheur, avecsespetites fenêtres allumées, saporte
entrouverte.
SiMathias SandorfetÉtienne Bathory n’ytrouvaient pasasile, sion refusait deles
y recevoir, ilsétaient perdus.
Ychercher refuge,c’étaitévidemment jouerletout pour letout,
mais iln’y avait plusàhésiter.
Le comte Sandorf etson compagnon coururentverslaporte delamaison, ets’arrêtèrent surle
seuil.
Un homme, àl’intérieur, s’occupaitàrepriser desfilets, àla lueur d’une lampe debord. « Mon ami,demanda lecomte Sandorf, voulez-vous medire quelle estcette ville ? – Rovigno. – Chez quisommes-nous ici ? – Chez lepêcheur AndréaFerrato. – Le pêcheur AndréaFerrato consentirait-il ànous donner asilepour cette nuit ? » Andréa Ferrato lesregarda tousdeux, s’avança verslaporte, aperçut l’escouade depolice au tournant desmurs duport, devina, sansnuldoute, quelsétaient ceuxquivenaient lui demander l’hospitalité, etcomprit qu’ilsétaient perdus, s’ilhésitait àrépondre… « Entrez », dit-il.Cependant, lesdeux fugitifs nesehâtaient pasdefranchir laporte dupêcheur. « Mon ami,ditlecomte Sandorf, ilya cinq mille florins derécompense pourquiconque livrera les condamnés, quisesont échappés dudonjon dePisino ! – Je lesais. – Il ya le bagne, ajoutalecomte Sandorf, pourquiconque leurdonnerait asile ! – Je lesais. – Vous pouvez nouslivrer… – Je vous aidit d’entrer, entrezdonc ! » répondit lepêcheur. Et Andréa Ferrato referma laporte, aumoment oùl’escouade depolice allaitpasser devant sa maison.. »
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