NICOLAS MACHIAVEL À X 4 (minute) Très illustre Dame, puisque Votre Seigneurie
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
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grouper le plus de forces possible pour mettre son gouverne-
ment à l'abri d'une tentative de la faction opposée.
Telle était la situation lorsque le Vice-Roi envoya ses ambas-
sadeurs.
Ils exposèrent à la Seigneurie que les Espagnols ne
venaient pas en ennemis de la province ni pour porter atteinte
aux libertés de la cité, mais qu'ils n'avaient d'autre but que de
s'assurer qu'on abandonnerait la cause des Français pour adhé-
rer à la ligue ; celle-ci ne pouvait nullement compter sur la cité
et sur ses promesses, tant que Pier Soderini resterait gonfalonier,
car on le savait partisan des Français ; ils concluaient en deman-
dant sa déposition, et consentaient à ce prix que, pour le rem-
placer, le peuple de Florence nommât celui de ses concitoyens
qu'il jugerait le plus digne.
Le gonfalonier répondit qu'il n'était
arrivé à ce rang ni par la brigue ni par la force, mais par la
volonté du peuple ; qu'en conséquence, quand tous les rois du
monde s'uniraient pour lui ordonner d'en descendre, il n'y
consentirait jamais ; mais que si le peuple désirait son départ il
quitterait le pouvoir aussi volontiers qu'il l'avait pris quand il
lui avait été confié sans qu'il l'eût ambitionné.
Pour s'informer
de l'opinion du peuple entier, dès le départ de l'ambassadeur,
il rassembla le conseil au complet, donna connaissance de la
proposition qu'on venait de lui faire, et offrit, si tel était le bon
plaisir du peuple, et si son renoncement était jugé nécessaire
pour le rétablissement de la paix, de se retirer chez lui, sur-le-
champ : car n'ayant jamais eu d'autre mobile que le bien de la
cité, il aurait trop de chagrin qu'elle eût à pâtir par sa faute.
Sa
démission fut refusée à l'unanimité et tous s'offrirent à le
défendre au péril même de leur vie.
Sur ces entrefaites, l'armée espagnole s'était présentée devant
Prato et lui avait livré un violent assaut ; mais comme elle
n'avait pu s'en emparer, le Vice-Roi entama des négociations
avec l'ambassadeur florentin et l'envoya à la cité avec l'un des
siens, offrant de se contenter d'une certaine somme d'argent, et
consentant à remettre la cause des Médicis entre les mains de
Sa Majesté Catholique, qui pourrait employer la prière et non
la force pour engager les Florentins à les accueillir.
Lorsque les.
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