- Ne te mêle pas de ça.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
son
esprit tournait enrond comme unrat qui cherche untrou pour fuir.Mr.Edwards
savait toutsurl’incendie.
Quelqu’un d’autresavait-il ? Comment l’avait-ilappris ?
Lorsqu’elle seposait cesquestions, uneterreur àen vomir l’emplissait.
D’après cequ’elle entendait, elleapprit quelegrand maigre étaitleshérif, qu’ilvoulait
l’interroger etque lejeune homme quis’appelait Adams’yopposait.
Peut-être leshérif
était-il aucourant del’incendie ?
C’est enentendant uneconversation àhaute voixqu’elle définit saligne deconduite.
Le
shérif disait :
« Elle abien unnom.
Quelqu’un doitlaconnaître ?
– Comment pourrait-elle répondre ?Elleala mâchoire cassée. »
C’était lavoix d’Adam.
« Si elleestdroitière, ellepourrait écrire.Vouscomprenez, Adam,siquelqu’un aessayé
de latuer, ilvaut mieux quejel’arrête pendant qu’ilestencore temps.
Donnez-moi un
crayon.
Jevais luiparler.
– Vous avezentendu lemédecin ? Elleaune fracture ducrâne, ditAdam.
Peut-être nese
rappellera-t-elle plus.
– Donnez-moi dupapier etun crayon, etnous verrons.
– Je neveux pasque vous l’ennuyiez.
– Ce quevous voulez nem’intéresse pas.Donnez-moi dupapier etun crayon. »
Puis lavoix del’autre homme dit :« Qu’est-ce qu’ilteprend ? Àt’entendre, ondirait que
c’est toilecoupable.
Donne-lui uncrayon. »
Lorsque lestrois hommes entrèrent danslapièce sansfaire debruit, Cathy avaitles
yeux fermés.
« Elledort », murmura Adam.Elleouvrit lesyeux etles regarda.
Legrand
maigre s’approcha dulit.
« Je neveux pasvous déranger, mademoiselle.
Jesuis le
shérif.
Jesais quevous nepouvez pasparler, maispouvez-vous écrire ? »
Elle essaya d’acquiescer etgrimaça dedouleur.
Elleferma rapidement lespaupières en
signe d’assentiment.
« Bonnepetite,ditleshérif.
Vousvoyez, elleaccepte. » Ilposa le
bloc depapier surlelit etplaça lesdoigts delamalade autourducrayon.
« Nous yvoilà.
Bon.Quel estvotre nom ? » Lestrois hommes observaient sonvisage.
Sa
bouche sepinça etses paupières seplissèrent.
Elleferma lesyeux etlecrayon semit en
marche.
« Jenesais pas », s’inscrivit engrosses lettresmalhabiles surlepapier.
« Voici unenouvelle feuille.Quevous rappelez-vous ? » « Toutnoir.Peux paspenser »,
écrivit lecrayon encouvrant toutelafeuille.
« Ne vousrappelez-vous pasquivous êtes ? D’oùvousvenez ? Réfléchissez. »
Elle sembla êtreenproie àun violent conflitintérieur, puissonvisage exprima un
renoncement tragique.« Non.Toutmélangé.
Aidez-moi. »
« Pauvre gosse,ditleshérif.
Mercid’avoir essayé.
Quandvousirezmieux, nous
essaierons ànouveau.
Non.Inutile d’enécrire davantage. »
Le crayon écrivit : « Merci », ettomba deses doigts.
Elleavait conquis leshérif.
Ilse
rangeait auxcôtés d’Adam.
SeulCharles demeurait contreelle.Lorsque lesdeux frères
étaient danssachambre etqu’ensemble, ilslasoulevaient pourl’asseoir surlebassin,
elle observait levisage morose deCharles.
Ilyavait enlui quelque chosequ’elle
reconnaissait, quilamettait malàl’aise.
Trèssouvent, Charlestouchait sacicatrice, la
frottait ensuivant lebourrelet dubout desdoigts.
Unefois, ilsurprit Cathyqui
l’observait.
Ileut unregard coupable verssesdoigts.
Puis,ildit brutalement :
« Ne vousenfaites pas.Vous enaurez uneaussi.
Etpeut-être plusjolie encore. »
Elle luisourit.
Ildétourna lesyeux.
Lorsqu’Adam entraaveclepotage, Charles dit :« Je
vais enville.
Jevais boire. »
Adam neserappelait pasavoir jamais étéaussi heureux.
Celanelegênait pasd’ignorer
le nom delajeune blessée.
Elledisait s’appeler Cathyetcela luisuffisait.
Ilfaisait la
cuisine pourCathy, employant desrecettes desamère oudesabelle-mère.
Cathy avaitunegrande vitalité.
Ellerecouvra sesforces rapidement.
L’enfluredeses
joues disparut etlecharme delaconvalescence embellitsonvisage.
Bientôt, elleput.
»
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