Mythes chaldeens [Note 5: En sumérien ghis-gal Anna-ghé, Voir les hymnes au Soleil levant et au Soleil couchant, depuis longtemps traduits, le premier par F.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
plus simple d'y reconnaître, à l'origine, l'attribut naturel du dieu qui protège les palmiers et qui en mûrit les
fruits.
Du reste, les deux interprétations ne s'excluent pas nécessairement, et le geste a, sans contredit, quelque
chose de triomphal.
[Note 9: Sur les cylindre de petite dimension cette palme a été facilement prise pour une arme, pour une sorte
de coutelas (cf.
fig.
2 et 6); c'est là une méprise qu'il faut rectifier.]
Ce que je que voudrais surtout montrer, c'est que ce premier acte du drame solaire n'est pas le seul qui soit
figuré dans l'iconographie chaldéenne.
Il y a là une action qui se poursuit et qui fait naître en se développant
d'autres péripéties non moins expressives, qui mettent en scène de nouveaux acteurs.
Le fait est démontré par
quelques cylindres de la collection du Louvre, dont plusieurs sont d'acquisition récente.
Un point plus avancé de la marche du dieu est marqué par les représentations qui le font voir tout entier de
profil, posant le pied sur la montagne ou sur l'un de ses sommets, quand elle est double.
C'est la barrière de
l'horizon définitivement franchie par le Soleil, qui s'apprête à bondir au delà.
Dans cette attitude, la figure,
encore vêtue de son riche costume, tient toujours, avec un grand geste, la palme élevée devant elle.
Un des
cylindres du Louvre reproduit la scène avec plus de détails qu'à l'ordinaire (fig.
2).
La porte du ciel a ses
battants surmontés de deux lions; entre les lieutenants du dieu, qui la tiennent grande ouverte, un adorateur
s'approche timidement et présente un chevreau[10].
[Note 10: Variantes plus simples sur un autre cylindre du Louvre, cf.
Coll.
De Clercq, n° 85 et Menant,
numéros 68 et 72.]
[Illustration: Fig.
8.]
Infiniment plus rares sont les représentations où le dieu Soleil s'empare d'une montagne, sans doute distincte
de la précédente, non plus par simple escalade, mais en livrant bataille à un premier occupant, dieu comme lui.
Le cylindre, dont nous reproduisons l'empreinte, donne un exemple remarquable et tout à fait dramatique de
ce nouvel acte de la légende.
Ici la porte du ciel n'est plus figurée; nous sommes à une autre étape dans la marche diurne de l'astre.
Les deux
acolytes divins, qui tout à l'heure jouaient le rôle de portiers, n'ont pas cependant abandonné leur chef; ils le
suivent maintenant et font partie de son escorte guerrière, portant ses armes sacrées, une masse d'armes de
rechange et le bâton coudé qui lancé revient à la main.
Le dieu lui-même se montre dans un redoutable
appareil de combat.
Complètement nu, la taille seule sanglée d'une étroite ceinture, tout environné de
flammes, qui lui sortent même des jambes, il aborde de près son adversaire et le menace de sa masse d'armes.
Après lui, pour lui prêter main forte, vient encore un terrible personnage, qui n'est caractérisé par aucune arme
ni par aucun attribut, si ce n'est qu'il brûle et flamboie de la tête aux pieds; c'est l'incendie qui marche.
Il ne
faut pas hésiter, croyons-nous, à y reconnaître le démon du feu ou mieux le Feu en personne[11], plus d'une
fois célébré dans les hymnes de l'ancienne Chaldée.
[Note 11: Is ou Ghi-bil; voir particulièrement les fragments d'hymnes déjà rassemblés par F.
Lenormant, La
Magie chez les Chaldéens, p.
169-173.]
[Illustration: Fig.
3.]
Quant au dieu menacé d'être brûlé vif, rien n'est plus curieux ni plus naïvement expressif que son attitude.
Assis sur la montagne, dont il était jusque-là le paisible possesseur, nu comme son ennemi et n'ayant aussi
qu'un lien autour de la taille, il est de plus tout à fait désarmé contre cette irruption soudaine.
Aussi se
contente-t-il d'écarter ses mains ouvertes et abaissées dans un geste d'impuissante protestation.
Il semble
cependant qu'il n'ait pas cédé la place sans résistance; c'est ce qu'indiquent plusieurs cylindres de plus petite Mythes chaldeens
MYTHES CHALDÉENS 4.
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