Monsieur Parent Dans quelques jours allaient commencer les vacances, et il s'agissait de faire venir leurs fils élevés chez les Jésuites et chez les Dominicains.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
Oh! oui, maman, ne crains rien.
Appelle le médecin aussitôt que tu te sentiras souffrante.
Oui, oui, maman.
Allons, adieu, ma fille.
Adieu, maman.
Il y eut une longue embrassade, puis un employé ferma les portières et le train se mit en route.
Ils étaient seuls.
L'abbé, ravi, se félicitait de son adresse, et il se mit à causer avec les jeunes gens qui lui
étaient confiés.
Il avait été convenu, le jour de son départ, que madame de Martinsec l'autoriserait à donner
des répétitions pendant toutes les vacances à ces trois garçons, et il voulait sonder un peu l'intelligence et le
caractère de ses nouveaux élèves.
Roger de Sarcagnes, le plus grand, était un de ces hauts collégiens poussés trop vite, maigres et pâles, et dont
les articulations ne semblent pas tout à fait soudées.
Il parlait lentement, d'une façon naïve.
Gontran de Vaulacelles, au contraire, demeurait tout petit, trapu, et il était malin, sournois, mauvais et drôle.
Il
se moquait toujours de tout le monde, avait des mots de grande personne, des répliques à double sens qui
inquiétaient ses parents.
Le plus jeune, Roland de Bridoie, ne paraissait montrer aucune aptitude pour rien: C'était une bonne petite
bête qui ressemblerait à son papa.
L'abbé les avait prévenus qu'ils seraient sous ses ordres pendant ces deux mois d'été: et il leur fit un sermon
bien senti sur leurs devoirs envers lui, sur la façon dont il entendait les gouverner, sur la méthode qu'il
emploierait envers eux.
C'était un abbé d'âme droite et simple, un peu phraseur et plein de systèmes.
Son discours fut interrompu par un profond soupir que poussa leur voisine.
Il tourna la tête vers elle.
Elle
demeurait assise dans son coin, les yeux fixes, les joues un peu pâles.
L'abbé revint à ses disciples.
Le train roulait à toute vitesse, traversait des plaines, des bois, passait sous des ponts et sur des ponts, secouait
de sa trépidation frémissante le chapelet de voyageurs enfermés dans les wagons.
Gontran de Vaulacelles, maintenant, interrogeait l'abbé Lecuir sur Royat, sur les amusements du pays.
Y
avait-il une rivière? Pouvait-on pêcher? Aurait-il un cheval, comme l'autre année? etc.
La jeune femme, tout à coup, jeta une sorte de cri, un «ah!» de souffrance vite réprimé.
Le prêtre, inquiet, lui demanda:
Vous sentez-vous indisposée, madame?
Elle répondit:Non, non, monsieur l'abbé, ce n'est rien, une légère douleur, ce n'est rien.
Je suis un peu
malade depuis quelque temps, et le mouvement du train me fatigue.
Sa figure était devenue livide, en effet.
Monsieur Parent
EN WAGON 72.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Madame Jean Dubois, son épouse, Monsieur Marc Dubois, son fils, Les familles Beaumont, Courtier, Robin ont l'immense douleur de vous faire part du décès de Monsieur Jean Dubois, Chevalier de la Légion d'honneur, survenu à Paris, le 24 juin 1996, dans sa 75e année.
- «Apostrophe» «Titre», Comme le veut l'usage, je profite de mes congés pour vous envoyer un petit mot, censé venir de loin et rappeler à tous ceux restés au bureau tout ce que l'on peut faire lorsqu'on est en vacances.
- « L'enfer des vivants n'est pas chose à venir ; s'il y en a un, c'est celui qui est déjà là, l'enfer que nous habitons tous les jours, que nous formons d'être ensemble. Il y a deux façons de ne pas en souffrir. La première réussit aisément à la plupart : accepter l'enfer, en devenir une part au point de ne plus le voir. La seconde est risquée et elle demande une attention, un apprentissage, continuels : chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l'enfer, n'est pas l'enfer
- MONSIEUR PARENT de Guy de Maupassant - résumé, analyse
- PRÉSENT L E S V E R B E S D U 3ème G R O U P E FUTUR faire faire je fais tu fais il, elle fait nous faisons vous faites ils, elles font venir je viens tu