- Mille noms du diable !
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
–
Eh bien, dit-il, queleduc deGuise vienne encore mefaire despropos, etj’allongerai agréablement sa
moustache enlui contant lesexploits desabelle-sœur.
Aprèscela,ditleroi enseravisant, jene sais plus sic’est
de M. de Coconnas oudeM. de La Molequ’ilm’aparlé.
– Pas plus l’unquel’autre, Sire,ditHenri, etjevous réponds dessentiments dema femme.
– Bon !Henriot, bon!dit leroi ; j’aime mieux tevoir ainsi qu’autrement ; et,sur mon honneur, tuessibrave
garçon quejecrois quejefinirai parneplus pouvoir mepasser detoi.
En disant cesmots, leroi semit àsiffler d’unefaçonparticulière, etquatre gentilshommes quiattendaient au
bout delarue deBeauvais levinrent rejoindre, ettous ensemble s’enfoncèrent dansl’intérieur delaville.
Dix heures sonnaient.
– Eh bien, ditMarguerite quandleroi etHenri furent partis, nousremettons nousàtable ?
– Non, mafoi!dit laduchesse, j’aieutrop peur.
Vivelapetite maison delarue Cloche-Percée !on n’y peut
pas entrer sansenfaire lesiège, etnos braves ontledroit d’yjouer desépées.
Maisquecherchez-vous sousles
meubles etdans lesarmoires, monsieurdeCoconnas ?
– Je cherche monamiLaMole, ditlePiémontais.
– Cherchez ducôté dema chambre, monsieur, ditMarguerite, ilya là un certain cabinet…
– Bon, ditCoconnas, j’ysuis.
Etilentra danslachambre.
– Eh bien, ditune voix dans lesténèbres, oùensommes-nous ?
– Eh !mordi !nous ensommes audessert.
– Et leroi deNavarre ?
– Il n’a rien vu ;c’est unmari parfait, etj’en souhaite unpareil àma femme.
Cependant jecrains bienqu’elle
ne l’ait jamais qu’ensecondes noces.
– Et leroi Charles ?
– Ah !le roi, c’est différent ; ilaemmené lemari.
– En vérité ?
– C’est comme jete ledis.
Deplus, ilm’a faitl’honneur deme regarder decôté quand ilasu que j’étais à
M. d’Alençon, etde travers quandilasu que j’étais tonami.
– Tu crois donc qu’on luiaura parlé demoi ?
– J’ai peur, aucontraire, qu’onnelui enait dit trop debien.
Maiscen’est point detout celaqu’il s’agit, je
crois quecesdames ontunpèlerinage àfaire ducôté delarue duRoi-de-Sicile, etque nous conduisons les
pèlerines.
–Mais, impossible !… Tu lesais bien.
– Comment, impossible ?
– Eh !oui, nous sommes deservice chezsonAltesse Royale.
– Mordi, c’estmafoivrai ; j’oublie toujours quenous sommes engrade, etque degentilshommes quenous
étions nousavons eul’honneur depasser valets.
Et les deux amisallèrent exposer àla reine etàla duchesse lanécessité oùilsétaient d’assister aumoins au
coucher demonsieur leduc.
– C’est bien, ditmadame deNevers, nouspartons denotre côté.
– Et peut-on savoiroùvous allez ? demanda Coconnas.
– Oh !vous êtestrop curieux, ditladuchesse.
Quaere
etinvenies.
Les
deux jeunes genssaluèrent etmontèrent entoute hâtechez M. d’Alençon.
Le duc semblait lesattendre danssoncabinet.
– Ah !ah !dit-il, vousvoilà bientard, messieurs.
– Dix heures àpeine, Monseigneur, ditCoconnas.
Leduc tirasamontre.
– C’est vrai,dit-il.
Toutlemonde estcouché auLouvre, cependant.
– Oui, Monseigneur, maisnous voiciàvos ordres.
Faut-ilintroduire danslachambre deVotre Altesse les
gentilshommes dupetit coucher ?
– Au contraire, passezdanslapetite salleetcongédiez toutlemonde.
Les deux jeunes gensobéirent, exécutèrent l’ordredonné, quin’étonna personne àcause ducaractère bien
connu duduc, etrevinrent prèsdelui.
– Monseigneur, ditCoconnas, VotreAltesse vasans doute semettre aulitou travailler ?
– Non, messieurs ; vousavezcongé jusqu’à demain.
– Allons, allons,dittout basCoconnas àl’oreille deLa Mole, lacour découche cesoir, àce qu’il paraît ; lanuit
sera friande endiable, prenons notrepartdelanuit.
Et les deux jeunes gensmontèrent lesescaliers quatreàquatre, prirentleursmanteaux etleurs épées denuit,
et s’élancèrent horsduLouvre àla poursuite desdeux dames, qu’ilsrejoignirent aucoin delarue duCoq-Saint-
Honoré.
Pendant cetemps, leduc d’Alençon, l’œilouvert, l’oreille auguet, attendait, enfermédanssachambre, les
événements imprévusqu’onluiavait promis..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Poisson- buffle D'un diable, il n'a heureusement que l'apparence Poisson-bannière à bosse, poisson-flamme à cornes, vache de mer, diable chinois, poisson-buffle brun, autant de noms communs qui évoquent les étranges particularités morphologiques de cette espèce.
- La morale et l'amour, un mariage impossible avec le roman le diable au corps de raymond radiguet
- Le diable (cours)
- Une histoire du diable de Robert Muchembled
- REPÉRER UN MOT DANS UNE GRILLE 1) Repère dans la grille les noms des légumes dessinés à droite du mots mêlés.