Mille et un jours en prison a Berlin Capellen, pour assister aux funérailles, il eut pour toute réponse:--Madame est déjà inhumée depuis deux jours!
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
cellule située au cinquième, c'est-à-dire à l'étage le plus élevé.
Là, il y avait une circulation d'air plus
considérable, et une plus grande proportion du firmament était accessible à nos regards.
C'est cette cellule que
j'ai habitée pendant trois ans, le No 669.
La prison était chauffée au moyen d'un système de radiateurs à l'eau, mais durant l'avant-midi seulement.
Tout chauffage était abandonné vers les 2 heures après-midi et, généralement, dans la soirée il faisait très
froid.
Il m'est arrivé assez souvent d'être obligé de me mettre au lit dès 7 heures, au moment où les portes
étaient fermées.
En utilisant toutes les couvertures disponibles, je parvenais à économiser assez de calories
pour ne pas souffrir du froid.
Il nous était permis d'écrire deux lettres et quatre cartes postales par mois.
C'est le règlement, qui, en
Allemagne, s'applique à tous les prisonniers sans distinction.
Toute lettre adressée à l'étranger était détenue pendant dix jours, mesure militaire.
Toute notre
correspondance, celle qui partait comme celle qui arrivait, était minutieusement censurée.
Durant toute ma
captivité, je n'ai jamais reçu un seul journal canadien, bien que plusieurs copies m'aient été adressées.
Des cours de langues,vivantes,étaient donnés par des prisonniers chaque jour à la prison.
Là, chacun
pouvait, suivant son goût, apprendre le français, l'anglais ou l'allemand.
Nous n'avions que très rarement un service religieux, soit protestant, soit catholique.
Durant mes trois années
de captivité, je ne me rappelle pas avoir été invité à me rendre à la chapelle, située dans une autre division que
celle où j'avais ma cellule, plus de deux ou trois fois.
Je surprendrai peut-être un peu mes lecteurs en disant que tous les journaux publiés en Allemagne étaient
admis dans la prison sur un même pied d'égalité: qu'ils fussent pangermanistes, libéraux, ou même socialistes
de tendance.
Mais il nous était défendu de lire ou de recevoir des journaux français ou anglais, bien qu'il nous
fût connu, de science certaine, que les grands quotidiens de Paris et de Londres étaient mis en vente tous les
jours dans les dépôts de journaux de Berlin.
Cela ne veut pas dire, cependant, que j'aie passé trois années sans lire un seul journal anglais ou français.
Il
arrivait quelquefois des prisonniers nouveaux qui faisaient leur entrée chez nous avec des journaux de
Londres ou de Paris dans leurs poches.
Nous avions en outre d'autres petits moyens de nous procurer des
journaux des pays alliés.
La fête de Noël est célébrée avec beaucoup d'éclat à Berlin.
La veille de Noël, il y avait, à la prison, une petite
fête durant la soirée.
A cette occasion, on faisait un arbre de Noël,l'arbre de Noël semble bien être une
trouvaille made in Germany dont la mode s'est répandue un peu partout, dans le monde anglo-saxon du
moins,et deux ou trois officiers de la Kommandantur, accompagnés de quelques dames, se rendaient à la
prison pour faire une distribution de vivres aux plus nécessiteux.
En 1915, on avait fait une assez bonne distribution de provisions; je veux dire qu'il y en avait assez pour nous
permettre de faire un repas.
En 1916, on ne pouvait distribuer de vivres, mais on fit cadeau, à chaque
prisonnier, soit d'un sous-vêtement, soit d'une paire de chaussettes.
En 1917, il y eut bien un arbre de Noël,
mais très sec, car on ne distribua rien.
La situation économique, à l'intérieur de l'Allemagne, et à Berlin en
particulier, était telle qu'il était impossible de faire une distribution quelconque.
Au cours d'une promenade que je faisais au Tiergarten, durant l'année dernière (1917), il me fut donné de voir
passer, dans une rue qui longe ce parc, l'idole du peuple allemand à cette époque, le grand général
Hindenburg.
Il était en automobile, avec un autre officier, et comme j'étais, avec le sous-officier
m'accompagnant, sur le bord même de la chaussée, du côté du parc, la figure du célèbre général m'est apparue Mille et un jours en prison a Berlin
Chapitre XXV.
INCIDENTS ET REMARQUES 54.
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