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Michel Strogoff Nicolas voulut s'élancer!

Publié le 12/04/2014

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Michel Strogoff Nicolas voulut s'élancer! On le retint. Le cheval, n'étant pas guidé, se précipita avec son cavalier dans cette fondrière. Nadia et Nicolas poussèrent un cri d'épouvante!... Ils durent croire que leur malheureux compagnon avait été broyé dans cette chute! Lorsqu'on alla le relever, Michel Strogoff, ayant pu se jeter hors de selle, n'avait aucune blessure, mais le malheureux cheval était rompu de deux jambes et hors de service. On le laissa mourir là, sans même lui donner le coup de grâce, et Michel Strogoff, attaché à la selle d'un Tartare, dut suivre à pied le détachement. Pas une plainte encore, pas une protestation! Il marcha d'un pas rapide, à peine tiré par cette corde qui le liait. C'était toujours «l'homme de fer» dont le général Kissoff avait parlé au czar! Le lendemain, 11 septembre, le détachement franchissait la bourgade de Chibarlinskoë. Alors un incident se produisit, qui devait avoir des conséquences très-graves. La nuit était venue. Les cavaliers tartares, ayant fait halte, s'étaient plus ou moins enivrés. Ils allaient repartir. Nadia, qui jusqu'alors, et comme par miracle, avait été respectée de ces soldats, fut insultée par l'un d'eux. Michel Strogoff n'avait pu voir ni l'insulte, ni l'insulteur, mais Nicolas avait vu pour lui. Alors, tranquillement, sans avoir réfléchi, sans peut-être avoir la conscience de son action, Nicolas alla droit au soldat, et, avant que celui-ci eût pu faire un mouvement pour l'arrêter, saisissant un pistolet aux fontes de sa selle, il le lui déchargea en pleine poitrine. L'officier qui commandait le détachement accourut aussitôt au bruit de la détonation. Les cavaliers allaient écharper le malheureux Nicolas, mais, à un signe de l'officier, on le garrotta, on le mit en travers sur un cheval, et le détachement repartit au galop. La corde qui attachait Michel Strogoff, rongée par lui, se brisa dans l'élan inattendu du cheval, et son cavalier, à demi ivre, emporté dans une course rapide, ne s'en aperçut même pas. Michel Strogoff et Nadia se trouvèrent seuls sur la route. CHAPITRE IX. DANS LA STEPPE. Michel Strogoff et Nadia étaient donc libres encore une fois, ainsi qu'ils l'avaient été pendant le trajet de Perm aux rives de l'Irtyche. Mais combien les conditions du voyage étaient changées! Alors, un confortable tarentass, des attelages fréquemment renouvelés, des relais de poste bien entretenus, leur assuraient la rapidité du voyage. Maintenant, ils étaient à pied, dans l'impossibilité de se procurer aucun moyen de locomotion, sans ressource, ne sachant même comment subvenir aux moindres besoins de la vie, et il leur restait encore quatre cents verstes à faire! Et, de plus, Michel Strogoff ne voyait plus que par les yeux de Nadia. Quant à cet ami que leur avait donné le hasard, ils venaient de le perdre dans les plus funestes circonstances. CHAPITRE IX. DANS LA STEPPE. 163 Michel Strogoff Michel Strogoff s'était jeté sur le talus de la route. Nadia, debout, attendait un mot de lui pour se remettre en marche. Il était dix heures du soir. Depuis trois heures et demie, le soleil avait disparu derrière l'horizon. Il n'y avait pas une maison, pas une hutte en vue. Les derniers Tartares se perdaient dans le lointain. Michel Strogoff et Nadia étaient bien seuls. «Que vont-ils faire de notre ami? s'écria la jeune fille. Pauvre Nicolas! Notre rencontre lui aura été fatale!» Michel Strogoff ne répondit pas. «Michel, reprit Nadia, ne sais-tu pas qu'il t'a défendu lorsque tu étais le jouet des Tartares, qu'il a risqué sa vie pour moi?» Michel Strogoff se taisait toujours. Immobile, la tête appuyée sur ses mains, à quoi pensait il? Bien qu'il ne lui répondit pas, entendait-il même Nadia lui parler? Oui! il l'entendait, car, lorsque la jeune fille ajouta: «Où te conduirai-je, Michel? --A Irkoutsk! répondit-il. --Par la grande route? --Oui, Nadia.» Michel Strogoff était resté l'homme qui s'était juré d'arriver quand même à son but. Suivre la grande route, c'était y aller par le plus court chemin. Si l'avant-garde des troupes de Féofar-Khan apparaissait, il serait temps alors de se jeter par la traverse. Nadia reprit la main de Michel Strogoff, et ils partirent. Le lendemain matin, 12 septembre, vingt verstes plus loin, au bourg de Toulounovskoë, tous deux faisaient une courte halte. Le bourg était incendié et désert. Pendant toute la nuit, Nadia avait cherché si le cadavre de Nicolas n'avait pas été abandonné sur la route, mais ce fut en vain qu'elle fouilla les ruines et qu'elle regarda parmi les morts. Jusqu'alors, Nicolas semblait avoir été épargné. Mais ne le réservait-on pas pour quelque cruel supplice, lorsqu'il serait arrivé au camp d'Irkoutsk? Nadia, épuisée par la faim, dont son compagnon souffrait cruellement aussi, fut assez heureuse pour trouver dans une maison du bourg une certaine quantité de viande sèche et de «soukharis», morceaux de pain qui, desséchés par évaporation, peuvent conserver indéfiniment leurs qualités nutritives. Michel Strogoff et la jeune fille se chargèrent de tout ce qu'ils purent emporter. Leur nourriture était ainsi assurée pour plusieurs jours, et, quant à l'eau, elle ne devait pas leur manquer dans une contrée que sillonnent mille petits affluents de l'Angara. Ils se remirent en route. Michel Strogoff allait d'un pas assuré et ne le ralentissait que pour sa compagne. Nadia, ne voulant pas rester en arrière, se forçait à marcher. Heureusement, son compagnon ne pouvait voir à quel état misérable la fatigue l'avait réduite. Cependant, Michel Strogoff le sentait. CHAPITRE IX. DANS LA STEPPE. 164

« Michel Strogoff s'était jeté sur le talus de la route.

Nadia, debout, attendait un mot de lui pour se remettre en marche. Il était dix heures du soir.

Depuis trois heures et demie, le soleil avait disparu derrière l'horizon.

Il n'y avait pas une maison, pas une hutte en vue.

Les derniers Tartares se perdaient dans le lointain.

Michel Strogoff et Nadia étaient bien seuls. «Que vont-ils faire de notre ami? s'écria la jeune fille.

Pauvre Nicolas! Notre rencontre lui aura été fatale!» Michel Strogoff ne répondit pas. «Michel, reprit Nadia, ne sais-tu pas qu'il t'a défendu lorsque tu étais le jouet des Tartares, qu'il a risqué sa vie pour moi?» Michel Strogoff se taisait toujours.

Immobile, la tête appuyée sur ses mains, à quoi pensait il? Bien qu'il ne lui répondit pas, entendait-il même Nadia lui parler? Oui! il l'entendait, car, lorsque la jeune fille ajouta: «Où te conduirai-je, Michel? —A Irkoutsk! répondit-il. —Par la grande route? —Oui, Nadia.» Michel Strogoff était resté l'homme qui s'était juré d'arriver quand même à son but.

Suivre la grande route, c'était y aller par le plus court chemin.

Si l'avant-garde des troupes de Féofar-Khan apparaissait, il serait temps alors de se jeter par la traverse. Nadia reprit la main de Michel Strogoff, et ils partirent. Le lendemain matin, 12 septembre, vingt verstes plus loin, au bourg de Toulounovskoë, tous deux faisaient une courte halte.

Le bourg était incendié et désert.

Pendant toute la nuit, Nadia avait cherché si le cadavre de Nicolas n'avait pas été abandonné sur la route, mais ce fut en vain qu'elle fouilla les ruines et qu'elle regarda parmi les morts.

Jusqu'alors, Nicolas semblait avoir été épargné.

Mais ne le réservait-on pas pour quelque cruel supplice, lorsqu'il serait arrivé au camp d'Irkoutsk? Nadia, épuisée par la faim, dont son compagnon souffrait cruellement aussi, fut assez heureuse pour trouver dans une maison du bourg une certaine quantité de viande sèche et de «soukharis», morceaux de pain qui, desséchés par évaporation, peuvent conserver indéfiniment leurs qualités nutritives.

Michel Strogoff et la jeune fille se chargèrent de tout ce qu'ils purent emporter.

Leur nourriture était ainsi assurée pour plusieurs jours, et, quant à l'eau, elle ne devait pas leur manquer dans une contrée que sillonnent mille petits affluents de l'Angara. Ils se remirent en route.

Michel Strogoff allait d'un pas assuré et ne le ralentissait que pour sa compagne. Nadia, ne voulant pas rester en arrière, se forçait à marcher.

Heureusement, son compagnon ne pouvait voir à quel état misérable la fatigue l'avait réduite. Cependant, Michel Strogoff le sentait.

Michel Strogoff CHAPITRE IX.

DANS LA STEPPE.

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