MÉCANIQUE QUANTIQUE ET RELATIVE
Publié le 16/12/2011
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Depuis plus d'un demi-siècle, la mécanique quantique permet d'étudier le comportement de la nature au niveau microscopique avec une efficacité qui ne s'est jamais démentie, mais au prix de difficultés conceptuelles qui ne sont toujours pas résolues (et dont nous verrons plus loin qu'elles se sont encore aggravées). F. Wigner a ainsi pu parler de la déraisonnable efficacité des mathématiques abstraites comme outil de prédiction des phénomènes physiques.
«
comme une propriété de l'espace.
Einstein s'est
efforcé en vain de généraliser cette approche aux
autres forces dans une théorie unitaire.
A l'opposé, la gravitation intervient de manière
tellement faible au niveau microscopique qu'elle
n'apparaît jamais comme
«paramètre »dans les interactions entre particules, et qu'il apparaît diffi
cile et arbitraire a priori de la quantifier.
La, mécanique quantique et la gravitation
Aussi peut-on considérer comme fondamentales les récentes expériences qui ont permis de mesurer
l'effet de la gravitation à l'échelle où les phéno
mènes obéissent à la mécanique quantique.
Ces expériences ont été possibles grâce à la réa
lisation
d'un « interféromètre » à neutrons.
L'in
terféromètre est un outil classique pour la mesure
des phénomènes ondulatoires.
Mais la longueur
de l'onde associée aux neutrons et l'amplitude très
faible des actions gravitationnelles à observer sup
posaient l'usage de moyens tout à fait inhabituels.
En l'occurence l'interféromètre est réalisé à partir
d'un monocristal de silicium absolument parfait,
dans lequel
les atomes sont rigoureusement ali
gnés avec une précision de l'ordre du millionième
de micron sur une distance d'une dizaine de centi
mètres.
Les ondes neutroniques diffractées par les lamelles successives de ce monocristal interfèrent
en se recombinant.
Les actions subies par les fais
ceaux de neutrons, telles que la gravitation, ou
l'action de la rotation terrestre,
se traduisent par un déplacement de franges d'interférences.
La
mesure de ce déplacement permet d'observer des effets ayant une intensité extrêmement faible (de
l'ordre du dix-millionième de celle de l'énergie des neutrons utilisés).
Les résultats
des expériences ainsi effectuées ont
confirmé que l'équation de Schrôdinger, dont
découlent tous
les calculs de type quantique, reste
bien valable lorsqu'on y introduit des actions de
type gravitationnel.
Ce résultat n'est pas étonnant,
mais
il n'était pas évident a priori, compte tenu de
la nature particulière de ce type de force comparée
à celle des autres forces prises en compte par la
mécanique quantique.
Il confirme en tout cas,
au moins de façon pro visoire, l'irréductibilité de la gravitation à un trai
tement spécifiquement quantique, irréductibilité
qui interdit d'envisager une unification au niveau
quantique à défaut de l'avoir réalisée au niveau
macroscopique selon
le programme tracé par Einstein.
Les théories quantiques et la réalité
Plus importante encore est une autre série d'ex
périences menées ces dernières années dans le but
de tester un point crucial concernant l'interpréta
tion qu'il convient de donner aux rapports entre la
théorie quantique et la réalité.
N.
Bohr a été amené à donner à cette théorie
une interprétation purement probabiliste.
Cer
tains paradoxes et notamment
le principe d'incer
titude ont conduit la plupart des physiciens à
adopter
ce point de vue, selon lequel le formalisme
mathématique mis au point -et qui fonctionne en accord parfait avec l'expérience- ne délivre en
fait que la probabilité de réalisation d'un certain
événement.
La question essentielle est alors de
savoir s'il existe
« en amont » du résultat de cha
que expérience une réalité objective indépendante
de l'expérience elle-même.
Le problème est que le formalisme quantique
s'accommode mal de cette dernière hypothèse.
Einstein et
de Broglie n'ont cependant jamais
accepté l'interprétation probabiliste, et ont pro
posé
des « paramètres cachés · >> non mesurés par l'expérience, mais dont la connaissance permet
trait de réintroduire un déterminisme parfait.
Mal
heureusement, .
ces hypothèses non seulement
n'apportent rien sur le plan pratique -puisque les équations suffisent, telles quelles, à interpréter
correctement les expériences -, mais encore ne se prêtent pas à une vérification expérimentale qui
permettrait de trancher en leur faveur.
Ce dernier point n'est toutefois plus vrai depuis
la découverte par un théoricien britannique, John Bell, d'une relation entre certaines corrélations
mesurables expérimentalement, relation qui
devrait être vérifiée si l'interprétation de type eins
teinien est valide, et violée dans le cas contraire.
Cette corrélation peut être mesurée, par exemple,
sur des couples de protons qui ont été d'abord associés étroitement dans un état dit.
»
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