Mais Denethor ne lui permit pas d'aller loin.
Publié le 15/12/2013
Extrait du document
«
accompagnement
dehurlements etforce craquements decordes etde treuils, àlancer desprojectiles àune
hauteur surprenante, desorte qu’ils passaient bienau-dessus desremparts pourtomber avecunbruit sourd à
l’intérieur dupremier cercledelaCité, etbon nombre d’entreeux,parquelque artificesecret,éclataient en
flammes dansleurchute.
Il yeut bientôt granddanger d’incendie derrièrelemur, ettous ceux quiétaient disponibles s’affairèrent à
étouffer lesflammes quijaillissaient enmaints endroits.
Puis,parmi lesplus grands jetstomba uneautre grêle,
moins destructrice, maisplushorrible.
Elles’abattit partoutdanslesrues etles passages derrièrelaPorte, petits
projectiles rondsquinebrûlaient pas.Mais quand leshommes accoururent pourvoirceque cepouvait bien
être, ilspoussèrent degrands crisetpleurèrent.
Carl’Ennemi projetaitdanslaCité toutes lestêtes deceux qui
étaient tombés aucombat àOsgiliath, surleRammas oudans leschamps.
Ellesétaient sinistres àregarder, car,
bien quecertaines fussentécrasées etinformes etque d’autres eussentétécruellement tailladées,beaucoup
avaient destraits reconnaissables, etilsemblait queleshommes fussentmortsdanslasouffrance, ettoutes
étaient marquées del’immonde emblèmedel’Œil Vigilant.
Maistoutes défigurées etdéshonorées qu’elles
étaient, ilarrivait souvent qu’ainsi unhomme revoyait levisage dequelqu’un qu’ilavait connu, quiavait unjour
fièrement marchéenarmes, labouré leschamps ouqui était monté desvallées danslescollines, enquelque jour
de fête.
En vain, leshommes brandissaient lepoing àl’adresse desennemis impitoyables quisepressaient devantla
Porte.
Ilssemoquaient desmalédictions etils ne comprenaient pasleslangues deshommes del’Ouest, qui
criaient avecdesvoix rauques commedesbêtes oudes oiseaux deproie.
Maisilne resta bientôt plusbeaucoup
d’hommes quieussent lecœur desedresser pourdéfier lesarmées duMordor.
CarleSeigneur delaTour
Sombre disposait d’uneautrearmeencore, plusrapide quelafaim : lapeur etledésespoir.
Les Nazgûl revinrent et,comme leurSeigneur Ténébreux grandissait alorsetdéployait saforce, leursvoix,
qui n’exprimaient quesavolonté etsa malice, étaientemplies deméchanceté etd’horreur.
Ilstournaient sans
cesse au-dessus delaCité, comme desvautours quicomptent surleur suffisance dechair d’hommes condamnés.
Ils volaient horsdevue etde portée, maisilsétaient toujours présents, etleurs voixsinistres déchiraient l’air.
Elles devenaient deplus enplus intolérables, etnon pasmoins, àchaque nouveau cri.Àla fin, lesplus intrépides
se jetaient surlesol aumoment oùlamenace cachéelessurvolait oubien ilsrestaient debout,maislaissaient
tomber leursarmes deleurs mains défaillantes, tandisquedesténèbres envahissaient leuresprit etqu’ils ne
pensaient plusàla guerre, maisseulement àse cacher, àramper, etàmourir.
Durant toutecettesombre journée, Faramirrestaétendu surson litdans lachambre delaTour Blanche,
perdu dansledélire d’unefièvre désespérée, mourant,disaientcertains, etbientôt toutlemonde répétasurles
murs etdans lesrues : « Mourant ».
Etson père restait àson chevet, sansriendire, ilveillait, sansplusaccorder
aucune attention àla défense.
Pippin n’avait jamaisconnud’heure aussinoire, même danslesgriffes del’Ourouk-haï.
Sondevoir étaitde
servir leSeigneur, etille faisait, oublié, semblait-il, deboutprèsdelaporte delachambre sanslumière,
maîtrisant dumieux qu’illepouvait sespropres craintes.
Etcomme ilregardait, illui parut queDenethor
vieillissait soussesyeux comme siquelque choseeûtcraqué danssonorgueilleuse volontéetque sonesprit
rigide eûtétédéfait.
Peut-être était-ilrongéparlechagrin etleremords.
Pippinvoyaitdeslarmes surcevisage
autrefois sec,etelles étaient plusinsupportables quelacolère.
« Ne pleurez pas,seigneur, balbutia-t-il.
Peut-êtreserétablira-t-il ? Avez-vousdemandéàGandalf ? »
« Qu’on neme réconforte pasavec desmagiciens ! ditDenethor.
L’espoirdecefou aéchoué.
L’Ennemi l’a
découvert, etmaintenant sonpouvoir grandit, ilvoit nospensées mêmesettout ceque nous faisons sertànotre
ruine.
J’ai envoyé monfils,sans remerciement, sansbénédiction, àun péril inutile, etlevoici quigîtavec du
poison danssesveines.
Non,non,quoiqu’ilpuisse maintenant arriveràla guerre, malignée aussisetermine,
même laMaison desIntendants afailli.
Desgens méprisables vontgouverner cequi reste encore desRois des
Hommes, tapisdanslesmontagnes jusqu’àcequ’ils soient définitivement chassés. »
Des gens vinrent àla porte pourappeler leSeigneur delaCité.
« Non, jene descendrai pas,dit-il.
Jedois
rester auprès demon fils.Ilpourrait encoreparleravantlafin.
Mais elleestproche.
Suivezquivous voulez,
même leFou Gris, bienquesonespoir aitéchoué.
Moi,jereste ici. »
Ce fut donc Gandalf quiprit enmain ladernière défensedelaCité deGondor.
Oùqu’il allât, leshommes
reprenaient courageetles ombres ailéessortaient dusouvenir.
Ilallait inlassablement delaCitadelle àla Porte,
du nord ausud surlemur etavec luiallait lePrince deDol Amroth, vêtudeses mailles brillantes.
Carluietses
chevaliers seconsidéraient encorecomme desseigneurs danslesquels coulaitlevrai sang delarace de
Númenor.
Àleur vue, leshommes murmuraient : « Sansdoutelesvieux contes disent-ils vrai,ilya du sang
elfique danslesveines deceux-là, carlesgens deNimrodel demeurèrent danscepays ilya très, très
longtemps. » Etquelqu’un semettait àchanter dansl’obscurité desstrophes duLai deNimrodel oud’autres
chants delaVallée del’Anduin datantdesannées évanouies.
Et pourtant quandilsétaient partis,lesombres serefermaient surleshommes, leurcœur seglaçait, etla
vaillance duGondor tombait encendres.
Etainsi passa-t-on lentementd’uneternejournée decraintes dansles
ténèbres d’unenuitdésespérée.
Lesincendies faisaientrage,sansaucun freinàprésent, danslepremier cercle.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Mais Denethor ne lui permit pas d’aller loin.
- Yang Kouei-Fei par Etiemble Non loin de Si Ngan-fou, parmi les hauts lieux de la civilisation chinoise (la ville des Han, le tombeau de Ts'in che houang-ti), le voyageur ne manque jamais d'aller voir le Houa ts'ing tch'e, le Marly, ou le Trianon des princes T'ang.
- « [...] La logique ne peut pas aller plus loin ; aucune pierre de touche ne lui permet de découvrir l'erreur qui atteint non la forme, mais le contenu. » KANT, Critique de la raison pure, 1781. ?
- «Dans la mémoire des Français, le XVIIe siècle joue un peu le rôle d'une référence par rapport à laquelle on juge tout le reste, comme, avant le classicisme, on jugeait tout par rapport à l'antiquité. Cela tient peut-être au fait que ; par rapport aux siècles qui l'on précédé, il inaugure les temps modernes. Mais on peut croire aussi qu'en dépit des luttes qui ont marqué son histoire il évoque la pensée d'une certaine cohésion : l'approche, par différentes avenues, d'un commun idéal de
- La décentralisation menace-t-elle l’unité de l’État "Si on peut gouverner de loin, on n'administre bien que de près" dit Napoléon III.