Devoir de Philosophie

maire, des freemen et de la corporation au Parlement, apprendra par là ce qu'il aurait dû connaître auparavant : à savoir, que Muggleton est un bourg ancien et loyal, unissant une ferveur zélée pour les principes du christianisme à un attachement solide aux droits commerciaux.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

maire, des freemen et de la corporation au Parlement, apprendra par là ce qu'il aurait dû connaître auparavant : à savoir, que Muggleton est un bourg ancien et loyal, unissant une ferveur zélée pour les principes du christianisme à un attachement solide aux droits commerciaux. En preuve de quoi, le maire, la corporation et divers habitants, ont présenté à différentes reprises soixante-huit pétitions pour qu'on permit la vente des bénéfices dans l'église, quatre-vingt-six pétitions pour qu'on défendît la vente dans les rues le dimanche, mille quatre cent vingt pétitions contre la traite des noirs en Amérique, avec un nombre égal de pétitions contre toute espèce d'intervention législative, au sujet du travail exagéré des enfants, dans les manufactures anglaises. Lorsque M. Pickwick se trouva dans la grande rue de cet illustre bourg, il contempla la scène qui s'offrit à ses yeux avec une curiosité mélangée d'intérêt. La place du marché avait la forme d'un carré au centre duquel s'était érigée une vaste auberge. Son enseigne énorme étalait un objet fort commun dans les arts, mais qu'on rencontre rarement dans la nature, c'est-à-dire un lion bleu, ayant trois pattes en l'air et se balançant sur l'extrémité de l'ongle central de la quatrième. On voyait aux environs un bureau d'assurance contre l'incendie et celui d'un commissaire-priseur, les magasins d'un marchand de blé et d'un marchand de toile, les boutiques d'un sellier, d'un distillateur, d'un épicier et d'un cordonnier, lequel cordonnier faisait également servir son local à la diffusion des chapeaux, des bonnets, des hardes de toute espèce, des parapluies et des connaissances utiles. Il y avait en outre une petite maison de briques rouges, précédée d'une sorte de cour pavée, et que tout le monde, à la première vue, reconnaissait pour appartenir à un avoué. Il y avait encore une autre maison en briques rouges sur la porte de laquelle s'étalait une large plaque de cuivre annonçant, en caractères très-lisibles, que cette maison appartenait à un chirurgien. Quelques jeunes gens se dirigeaient vers le jeu de crosse, et deux ou trois boutiquiers, se tenant debout sur le pavé de leur porte, avaient l'air fort désireux de se rendre au même endroit, comme ils auraient pu le faire, selon toutes les apparences, sans perdre un grand nombre de chalands. M. Pickwick s'était déjà arrêté pour faire ces observations qu'il se proposait de noter à son aise, mais comme ses amis avaient quitté la grande rue, il se hâta de les rejoindre et les retrouva en vue du champ de bataille. Les barres que les joueurs doivent conquérir ou défendre étaient déjà placées, aussi bien qu'une couple de tentes pour servir au repos et au rafraîchissement des parties belligérantes. Mais le jeu n'était pas encore commencé. Deux ou trois Dingley-Dellois ou Muggletoniens s'amusaient d'un air majestueux à jeter négligemment leur balle d'une main dans l'autre. Ils avaient des chapeaux de paille, des jaquettes de flanelle et des pantalons blancs, ce qui leur donnait tout à fait la tournure d'amateurs tailleurs de pierre. Quelques autres gentlemen, vêtus de la même manière, étaient éparpillés autour des tentes, vers l'une desquelles M. Wardle conduisit sa société. Plusieurs douzaines de « Comment vous portez-vous ? » saluèrent l'arrivée du vieux gentleman, et il y eut un soulèvement général de chapeaux de paille, avec une inclinaison contagieuse de gilets de flanelle, lorsqu'il introduisit ses hôtes comme des gentlemen de Londres, qui désiraient vivement assister aux agréables divertissements de la journée. « Je crois, monsieur, que vous feriez mieux d'entrer dans la marquise, dit un très-volumineux gentleman, dont le corps paraissait être la moitié d'une gigantesque pièce de flanelle, perchée sur une couple de traversins. - Vous y seriez beaucoup mieux, monsieur, ajouta un autre gentleman aussi volumineux que le précédent, et qui ressemblait à l'autre moitié de la susdite pièce de flanelle. - Vous êtes bien bon, répondit M. Pickwick. - Par ici, reprit le premier gentleman ; c'est ici que l'on marque, c'est la place la meilleure ; » et il les précéda en soufflant comme un cheval poussif. Jeu superbe, - noble occupation, - bel exercice, - charmant ! Telles furent les paroles qui frappèrent les oreilles de M. Pickwick en entrant dans la tente, et le premier objet qui s'offrit à ses regards fut son ami de la voiture de Rochester. Il était en train de pérorer, à la grande satisfaction d'un cercle choisi des joueurs élus par la ville de Muggleton. Son costume s'était légèrement amélioré. Il avait des bottes neuves, mais il était impossible de le méconnaître. L'étranger reconnut immédiatement ses amis. Avec son impétuosité ordinaire et en parlant continuellement, il se précipita vers M. Pickwick, le saisit par la main et le tira vers un siège, comme si tous les arrangements du jeu avaient été spécialement sous sa direction. « Par ici ! - par ici ! - ça sera fièrement amusant, - muids de bière, - monceaux de boeuf, - tonneaux de moutarde, - glorieuse journée, - asseyez-vous, - mettez-vous à votre aise, - charmé de vous voir, très-charmé. » M. Pickwick s'assit comme on le lui disait, et MM. Winkle et Snodgrass suivirent également les indications de leur mystérieux ami. M. Wardle l'examinait avec un étonnement silencieux. - M. Wardle, un de mes amis, dit M. Pickwick à l'étranger. - Un de vos amis ? s'écria celui-ci. Mon cher monsieur, comment vous portez-vous ? - Les amis de nos amis sont... - Votre main, monsieur. » En enfilant ces phrases, l'étranger saisit la main de M. Wardle avec toute la chaleur d'une vieille intimité, puis se recula de deux ou trois pas, comme pour mieux voir son visage et sa tournure, puis secoua sa main de nouveau plus chaudement encore que la première fois, s'il est possible. « Et comment êtes-vous venu ici ? demanda M. Pickwick avec un sourire où la bienveillance luttait contre la surprise. - Venu ? - Je loge à l'auberge de la Couronne, à Muggleton. - Rencontré une société. - Jaquettes de flanelle, - pantalons blancs, - sandwiches aux anchois, - rognons braisés, - fameux gaillards, - charmant ! » M. Pickwick connaissait assez le système sténographique de l'étranger pour conclure de cette communication rapide et disloquée que, d'une manière ou d'une autre, il avait fait connaissance avec les Muggletoniens, et que, par un procédé qui lui était particulier, il était parvenu à en extraire une invitation générale. La curiosité de M. Pickwick ainsi satisfaite, il ajusta ses lunettes et se prépara à considérer le jeu qui venait de commencer. Les deux joueurs les plus renommés du fameux club de Muggleton, M. Dumkins et M. Podder, tenant leurs crosses à la main, se portèrent solennellement vers leurs guichets respectifs. M. Luffey, le plus noble ornement de Dingley-Dell, fut choisi pour bouler contre le redoutable Dumkins, et M. Struggles fut élu pour rendre le même office à l'invincible Podder. Plusieurs joueurs furent placés pour guetter les balles en différents endroits de la plaine, et chacun d'eux se mit dans l'attitude convenable, en appuyant une main sur chaque genou et en se courbant, comme s'il avait voulu offrir un dos favorable à quelque apprenti saute-mouton. Tous les joueurs classiques se posent ainsi, et même on pense généralement qu'il serait impossible de bien voir venir une balle dans une autre attitude. Les arbitres se placèrent derrière les guichets et les compteurs se préparèrent à noter les points. Il se fit alors un profond silence. M. Luffey se retira quelques pas en arrière du guichet de l'immuable Podder, et, durant quelques secondes, il appliqua sa balle à son oeil droit. Dumkins, les yeux fixés sur chaque mouvement de Luffey, attendait l'arrivée de la balle avec une noble confiance. « Attention, s'écria soudain le bouleur, et en même temps la balle s'échappe de sa main, rapide comme l'éclair, et se dirige vers le centre du guichet. Le prudent Dumkins était sur ses gardes ; il reçut la balle sur le bout de sa crosse et la fit voler au loin par-dessus les éclaireurs, qui s'étaient baissés justement assez pour la laisser passer au-dessus de leur tête. - Courez ! courez ! - Une autre balle ! - Maintenant ! - Allons ! - Jetez-la ! - Allons ! - Arrêtezla ! - Une autre ! - Non ! - Oui ! - Non ! - Jetez-la ! - Jetez-la. » Telles furent les acclamations

« Jeu superbe, –noble occupation, –bel exercice, –charmant ! Tellesfurent lesparoles qui frappèrent lesoreilles deM. Pickwick enentrant danslatente, etlepremier objetquis’offrit à ses regards futson ami delavoiture deRochester.

Ilétait entrain depérorer, àla grande satisfaction d’uncercle choisidesjoueurs élusparlaville deMuggleton.

Soncostume s’était légèrement amélioré.Ilavait desbottes neuves, maisilétait impossible deleméconnaître. L’étranger reconnutimmédiatement sesamis.

Avecsonimpétuosité ordinaireeten parlant continuellement, ilse précipita versM. Pickwick, lesaisit parlamain etletira vers unsiège, comme sitous lesarrangements dujeu avaient étéspécialement soussadirection. « Par ici !–par ici ! –ça sera fièrement amusant,–muids debière, –monceaux debœuf, – tonneaux demoutarde, –glorieuse journée,–asseyez-vous, –mettez-vous àvotre aise,– charmé devous voir,très-charmé. » M. Pickwick s’assitcomme onlelui disait, etMM. Winkle etSnodgrass suivirentégalement les indications deleur mystérieux ami.M. Wardle l’examinait avecunétonnement silencieux. – M. Wardle, undemes amis, ditM. Pickwick àl’étranger. – Un devos amis ? s’écria celui-ci.

Monchermonsieur, commentvousportez-vous ? –Les amis de nos amis sont… –Votre main, monsieur. » En enfilant cesphrases, l’étranger saisitlamain deM. Wardle avectoute lachaleur d’unevieille intimité, puisserecula dedeux outrois pas,comme pourmieux voirsonvisage etsa tournure, puis secoua samain denouveau pluschaudement encorequelapremière fois,s’ilest possible. « Et comment êtes-vous venuici ?demanda M. Pickwick avecunsourire oùlabienveillance luttait contre lasurprise. – Venu ? –Je loge àl’auberge delaCouronne, àMuggleton.

–Rencontré unesociété.

– Jaquettes deflanelle, –pantalons blancs,–sandwiches auxanchois, –rognons braisés,– fameux gaillards, –charmant ! » M. Pickwick connaissaitassezlesystème sténographique del’étranger pourconclure decette communication rapideetdisloquée que,d’une manière oud’une autre, ilavait fait connaissance aveclesMuggletoniens, etque, parunprocédé quiluiétait particulier, ilétait parvenu àen extraire uneinvitation générale.Lacuriosité deM. Pickwick ainsisatisfaite, il ajusta seslunettes etse prépara àconsidérer lejeu qui venait decommencer. Les deux joueurs lesplus renommés dufameux clubdeMuggleton, M. Dumkins etM. Podder, tenant leurscrosses àla main, seportèrent solennellement versleurs guichets respectifs. M. Luffey, leplus noble ornement deDingley-Dell, futchoisi pour bouler contre leredoutable Dumkins, etM. Struggles futélu pour rendre lemême officeàl’invincible Podder.Plusieurs joueurs furentplacés pour guetter les balles endifférents endroitsdelaplaine, etchacun d’eux semit dans l’attitude convenable, enappuyant unemain surchaque genoueten se courbant, commes’ilavait voulu offrirundos favorable àquelque apprenti saute-mouton . Tous lesjoueurs classiques seposent ainsi,etmême onpense généralement qu’ilserait impossible debien voirvenir uneballe dansuneautre attitude. Les arbitres seplacèrent derrièrelesguichets etles compteurs sepréparèrent ànoter les points.

Ilse fitalors unprofond silence.M. Luffey seretira quelques pasenarrière duguichet de l’immuable Podder,et,durant quelques secondes, ilappliqua saballe àson œildroit. Dumkins, lesyeux fixéssurchaque mouvement deLuffey, attendait l’arrivéedelaballe avec une noble confiance. « Attention, s’écriasoudain le bouleur , et en même tempslaballe s’échappe desamain, rapide comme l’éclair,etse dirige verslecentre duguichet.

Leprudent Dumkins étaitsurses gardes ; il reçut laballe surlebout desacrosse etlafit voler auloin par-dessus leséclaireurs, qui s’étaient baissésjustement assezpourlalaisser passer au-dessus deleur tête. – Courez ! courez !–Une autre balle ! –Maintenant ! –Allons ! –Jetez-la ! –Allons ! –Arrêtez- la ! –Une autre ! –Non ! –Oui ! –Non ! –Jetez-la ! –Jetez-la. » Tellesfurent lesacclamations. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles