L'histoire est pour l'espèce humaine ce que la raison est pour l'individu.
Publié le 03/11/2013
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L'histoire est pour l'espèce humaine ce que la raison est pour l'individu. Grâce à sa raison, l'homme n'est pas renfermé comme l'animal dans les limites étroites du présent visible ; il connaît encore le passé infiniment plus étendu, source du présent qui s'y rattache : c'est cette connaissance seule qui lui procure une intelligence plus nette du présent et lui permet même de formuler des inductions pour l'avenir (1). L'animal, au contraire, dont la connaissance sans réflexion est bornée à l'intuition, et par suite au présent, erre parmi les hommes, même une fois apprivoisé, ignorant, engourdi, stupide, désarmé et esclave. De même un peuple qui ne connaît pas sa propre histoire est borné au présent de la génération actuelle : il ne comprend ni sa nature, ni sa propre existence, dans l'impossibilité où il est de les rapporter à un passé qui les explique ; il peut moins encore anticiper sur l'avenir. Seule l'histoire donne à un peuple une entière conscience de lui-même. L'histoire peut donc être regardée comme la conscience raisonnée de l'espèce humaine ; elle est à l'humanité ce qu'est à l'individu la conscience soutenue par la raison, réfléchie et cohérente, dont le manque condamne l'animal à rester enfermé dans le champ étroit du présent intuitif. SCHOPENHAUER (1) induire pour l'avenir : étendre à l'avenir ce que nous apprend le présent. QUESTIONS : 1° Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation. 2° a)Expliquez pourquoi l'animal est renfermé « dans les limites étroites du présent visible « par opposition à l'homme ; b)Pourquoi l'histoire joue-t-elle, pour un peuple, le même rôle que la « conscience soutenue par la raison pour un individu « ? 3° Qu'est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple ?
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- Arthur SCHOPENHAUER: L'histoire est pour l'espèce humaine ce que la raison est pour l'individu
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- Dans les Mémoires d'outre-tombe, dont la publication a commencé en février 1848, Chateaubriand exprimait cette inquiétude : « Quelle sera la société nouvelle?... Vraisemblablement, l'espèce humaine s'agrandira; mais il est à craindre que l'homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l'imagination, la poésie, les arts, ne meurent dans les trous d'une société ruche où chaque individu ne sera plus qu'une abeille, une roue dans une machine, un atome dan
- « Il n'y a point de vrai progrès de raison dans l'espèce humaine, parce que tout ce qu'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre. » Jean-Jacques Rousseau, Emile, IV. Commentez cette citation ?
- On peut envisager l'histoire de l'espèce humaine en gros comme la réalisation d'un plan caché de la nature. Kant, Emmanuel. Commentez cette citation.