Lettre de Voltaire au futur Frédéric II de Prusse datée du 26 août 1736 (texte)
Publié le 25/04/2011
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Souffrez que je vous dise qu'il n'y a point d'homme sur la terre qui ne doive des actions de grâces au soin que vous prenez de cultiver, par la saine philosophie, une âme née pour commander. Croyez qu'il n'y a pas eu de véritablement bons rois, que ceux qui ont commencé comme vous par s'instruire, par connaître les hommes, par aimer le vrai, par détester la persécution et la superstition. Il n'y a point de prince qui, en pensant ainsi, ne puisse ramener l'âge d'or dans ses États. Pourquoi si peu de rois recherchent-ils cet avantage? Vous le sentez, Monseigneur, c'est que presque tous songent plus à la royauté qu'à l'humanité; vous faites précisément le contraire. Soyez sûr que si, un jour, le tumulte des affaires et la méchanceté des hommes n'altèrent point un si divin caractère, vous serez adoré de vos peuples et chéri du monde entier. Les philosophes dignes de ce nom voleront dans vos États, et, comme les artisans viennent en foule dans le pays où leur art est le plus favorisé, les hommes qui pensent viendront entourer votre trône. Vous commenterez cette lettre sous forme composée, en étudiant l'hyperbole dans la louange et l'idée politique qu'elle contient. Que nous apprend-elle aussi sur le caractère de Voltaire?
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