L'esprit possède une puissance d'autant plus grande de former des fictions qu'il comprend moins et perçoit plus [de choses] ; et plus il comprend, plus cette puissance diminue.
Publié le 03/11/2013
Extrait du document
L'esprit possède une puissance d'autant plus grande de former des fictions qu'il comprend moins et perçoit plus [de choses] ; et plus il comprend, plus cette puissance diminue. De même que, par exemple, (...) nous ne pouvons pas tant que nous pensons, former la fiction que nous pensons et ne pensons pas, de même nous ne pouvons pas, après avoir compris la nature du corps, former la fiction d'une mouche infinie ; ou bien, après avoir compris la nature de l'âme, nous ne pouvons pas former la fiction qu'elle est carrée, bien que nous puissions énoncer tout cela en paroles. Mais (...) les hommes peuvent former des fictions d'autant plus facilement et en nombre d'autant plus grand qu'ils connaissent moins la Nature ; comme, par exemple, que des arbres parlent, que des hommes se changent brusquement en pierres ou en sources, que des spectres apparaissent dans les miroirs, que le rien devienne quelque chose et même que des dieux se transforment en bêtes et en hommes, ainsi qu'une infinité de choses de ce genre. SPINOZA QUESTIONS : 1° Dégagez la thèse du texte et montrez comment l'auteur l'établit. 2° a)Expliquez : « plus il comprend, plus cette puissance diminue « b)Analysez les exemples de fictions que donne Spinoza et montrez en quoi il s'agit de fictions. 3° N'imagine-t-on que parce que l'on ignore ?
Liens utiles
- Expliquez et commentez ce passage de G. Bachelard : « L'esprit scientifique installe, par l'organisation rationnelle de concepts, de précieux robots psycholo¬giques. Par bien des côtés, la méthode est l'antithèse de l'habitude; et, c'est la grande erreur gnoséolo-gique que de vouloir rendre la méthode machinale. Tout esprit habitué à la culture scientifique retient ce qu'il a compris et oublie ce qu'il a simplement appris. On peut dire qu'il y a des théorèmes purs dont la démonstration
- Au terme de l'Avant-propos placé en tête de son livre Matière et Lumière, Louis de Broglie écrit : « On peut légitimement aimer la science pour ses applications, pour les soulagements et les commodités qu'elle a apportés à la vie humaine, sans oublier toutefois que la vie humaine restera toujours, de par sa nature même, précaire et misérable. Mais on peut, pensons-nous, trouver une autre raison d'aimer l'effort scientifique, en appréciant la valeur de ce qu'il représente. En effet, com
- Voyez-vous, comme Michel Carrouges, les dangers du «hasard objectif» chez les surréalistes : «Si le hasard objectif peut apparaître à première vue comme une des grandes forces de libération pour l'homme, puisqu'il est la manifestation dans la vie «réelle» du pouvoir magique de l'esprit poétique, il aurait aussi un envers secret, pouvoir de terreur et d'asservissement ou même de mort. Ce vaste réseau de réminiscences, de prémonitions et de coïncidences stupéfiantes dont il est la manife
- Molière fait dire au bourgeois Chrysale dans « les Femmes savantes : Il n'est pas bien honnête et pour beaucoup de causes Qu'une femme étudie et sache tant de choses : Former aux bonnes moeurs l'esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l'oeil Sur ses gens Et régler sa dépense avec économie Doit être sa science et sa philosophie. Dégagez l'idée générale contenue dans ces vers et discutez-la. En quoi est-elle juste? En quoi est-elle excessive ?
- On oppose fréquemment l'instruction et l'éducation. Or, un philosophe contemporain a écrit : « Il est certain que l'instruction en tant que telle possède une très grande valeur éducative : nulle part l'individu n'apprend plus facilement, plus directement combien peu ses opinions, ses désirs, ses préférences pèsent par rapport à ce qui est et à ce qui est vrai. Une date historique est ce qu'elle est, la solution d'une équation est correcte ou non, une traduction est exacte et élégante o