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Les Index Noires lorsque Harry crut entendre un souffle puissant qui déplaçait les couches d'air dans les profondeurs du puits.

Publié le 12/04/2014

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Les Index Noires lorsque Harry crut entendre un souffle puissant qui déplaçait les couches d'air dans les profondeurs du puits. Il regarda au-dessous de lui et aperçut, dans la pénombre, une masse, qui, s'élevant peu à peu, le frôla en passant. C'était un énorme oiseau, dont il ne put reconnaître l'espèce, et qui montait à grands coups d'ailes. Le monstrueux volatile s'arrêta, plana un instant, puis fondit sur Harry avec un acharnement féroce. Harry n'avait que son bras droit dont il pût faire usage pour parer les coups du formidable bec de l'animal. Harry se défendit donc, tout en protégeant l'enfant du mieux qu'il put. Mais ce n'était pas à l'enfant, c'était à lui que l'oiseau s'attaquait. Gêné par la rotation de la corde, il ne parvenait pas à le frapper mortellement. La lutte se prolongeait. Harry cria de toute la force de ses poumons, espérant que ses cris seraient entendus d'en haut. C'est ce qui arriva, car la corde fut aussitôt halée plus vite. Il restait encore une hauteur de quatre-vingts pieds à franchir. L'oiseau se jeta plus violemment alors sur Harry. Celui-ci, d'un coup de son couteau, le blessa à l'aile; l'oiseau, poussant un cri rauque, disparut dans les profondeurs du puits. Mais, circonstance terrible, Harry, en brandissant son couteau pour frapper l'oiseau, avait entamé la corde, dont un toron était maintenant coupé. Les cheveux d'Harry se dressèrent sur sa tête. La corde cédait peu à peu, à plus de cent pieds au-dessus du fond de l'abîme !... Harry poussa un cri désespéré. Un second toron manqua sous le double fardeau que supportait la corde à demi tranchée. Harry lâcha son couteau, et, par un effort surhumain, au moment où la corde allait se rompre, il parvint à la saisir de la main droite au-dessus de la section. Mais, bien que son poignet fût de fer, il sentit la corde glisser peu à peu entre ses doigts. Il aurait pu ressaisir cette corde à deux mains, en sacrifiant l'enfant qu'il soutenait d'un bras... Il n'y voulut même pas penser. Cependant, Jack Ryan et ses compagnons, surexcités par les cris d'Harry, halaient plus vivement. Harry crut qu'il ne pourrait tenir bon jusqu'à ce qu'il fût remonté à l'orifice du puits. Sa face s'injecta. Il ferma un instant les yeux, s'attendant à tomber dans l'abîme, puis il les rouvrit... Mais, au moment où il allait lâcher la corde, qu'il ne tenait plus que par son extrémité, il fut saisi et déposé sur le sol avec l'enfant. La réaction se fit alors, et Harry tomba sans connaissance entre les bras de ses camarades. XIV. Suspendu à un fil 65 Les Index Noires XV. Nell au cottage Deux heures après, Harry, qui n'avait pas aussitôt recouvré ses sens, et l'enfant, dont la faiblesse était extrême, arrivaient au cottage avec l'aide de Jack Ryan et de ses compagnons. Là, le récit de ces événements fut fait au vieil overman, et Madge prodigua ses soins à la pauvre créature, que son fils venait de sauver. Harry avait cru retirer un enfant de l'abîme... C'était une jeune fille de quinze à seize ans, au plus. Son regard vague et plein d'étonnement, sa figure maigre, allongée par la souffrance, son teint de blonde que la lumière ne semblait avoir jamais baigné, sa taille frêle et petite, tout en faisait un être à la fois bizarre et charmant. Jack Ryan, avec quelque raison, la compara à un farfadet d'aspect un peu surnaturel. Était-ce dû aux circonstances particulières, au milieu exceptionnel dans lequel cette jeune fille avait peut-être vécu jusqu'alors, mais elle paraissait n'appartenir qu'à demi à l'humanité. Sa physionomie était étrange. Ses yeux, que l'éclat des lampes du cottage semblait fatiguer, regardaient confusément, comme si tout eût été nouveau pour eux. A cet être singulier, alors déposé sur le lit de Madge et qui revint à la vie comme s'il sortait d'un long sommeil, la vieille Écossaise adressa d'abord la parole : « Comment te nommes-tu ? lui demanda-t-elle. Nell, répondit la jeune fille. Nell, reprit Madge, souffres-tu ? J'ai faim, répondit Nell. Je n'ai pas mangé depuis... depuis... » A ce peu de mots qu'elle venait de prononcer, on sentait que Nell n'était pas habituée à parler. La langue dont elle se servait était ce vieux gaélique, dont Simon Ford et les siens faisaient souvent usage. Sur la réponse de la jeune fille, Madge lui apporta aussitôt quelques aliments. Nell se mourait de faim. Depuis quand était elle au fond de ce puits ? on ne pouvait le dire. « Combien de jours as-tu passés là-bas, ma fille ? » demanda Madge. Nell ne répondit pas. Elle ne semblait pas comprendre la question qui lui était faite. « Depuis combien de jours ?... reprit Madge. Jours ?... » répondit Nell, pour qui ce mot semblait être dépourvu de toute signification. Puis, elle secoua la tête comme une personne qui ne comprend pas ce qu'on lui demande. Madge avait pris la main de Nell et la caressait pour lui donner toute confiance :. « Quel âge as-tu, ma fille ? » demanda-t-elle, en lui faisant de bons yeux, bien rassurants. Même signe négatif de Nell. « Oui, oui, reprit Madge, combien d'années ? XV. Nell au cottage 66

« XV.

Nell au cottage Deux heures après, Harry, qui n'avait pas aussitôt recouvré ses sens, et l'enfant, dont la faiblesse était extrême, arrivaient au cottage avec l'aide de Jack Ryan et de ses compagnons. Là, le récit de ces événements fut fait au vieil overman, et Madge prodigua ses soins à la pauvre créature, que son fils venait de sauver. Harry avait cru retirer un enfant de l'abîme...

C'était une jeune fille de quinze à seize ans, au plus.

Son regard vague et plein d'étonnement, sa figure maigre, allongée par la souffrance, son teint de blonde que la lumière ne semblait avoir jamais baigné, sa taille frêle et petite, tout en faisait un être à la fois bizarre et charmant. Jack Ryan, avec quelque raison, la compara à un farfadet d'aspect un peu surnaturel.

Était-ce dû aux circonstances particulières, au milieu exceptionnel dans lequel cette jeune fille avait peut-être vécu jusqu'alors, mais elle paraissait n'appartenir qu'à demi à l'humanité.

Sa physionomie était étrange.

Ses yeux, que l'éclat des lampes du cottage semblait fatiguer, regardaient confusément, comme si tout eût été nouveau pour eux. A cet être singulier, alors déposé sur le lit de Madge et qui revint à la vie comme s'il sortait d'un long sommeil, la vieille Écossaise adressa d'abord la parole : « Comment te nommes-tu ? lui demanda-t-elle. \24 Nell, répondit la jeune fille. \24 Nell, reprit Madge, souffres-tu ? \24 J'ai faim, répondit Nell.

Je n'ai pas mangé depuis...

depuis...

» A ce peu de mots qu'elle venait de prononcer, on sentait que Nell n'était pas habituée à parler.

La langue dont elle se servait était ce vieux gaélique, dont Simon Ford et les siens faisaient souvent usage. Sur la réponse de la jeune fille, Madge lui apporta aussitôt quelques aliments.

Nell se mourait de faim.

Depuis quand était elle au fond de ce puits ? on ne pouvait le dire. « Combien de jours as-tu passés là-bas, ma fille ? » demanda Madge. Nell ne répondit pas.

Elle ne semblait pas comprendre la question qui lui était faite. « Depuis combien de jours ?...

reprit Madge. \24 Jours ?...

» répondit Nell, pour qui ce mot semblait être dépourvu de toute signification. Puis, elle secoua la tête comme une personne qui ne comprend pas ce qu'on lui demande. Madge avait pris la main de Nell et la caressait pour lui donner toute confiance :. « Quel âge as-tu, ma fille ? » demanda-t-elle, en lui faisant de bons yeux, bien rassurants. Même signe négatif de Nell. « Oui, oui, reprit Madge, combien d'années ? Les Index Noires XV.

Nell au cottage 66. »

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