Devoir de Philosophie

Les Index Noires C'était le révérend William Hobson qui devait officier.

Publié le 12/04/2014

Extrait du document

Les Index Noires C'était le révérend William Hobson qui devait officier. A la porte même de Saint-Gilles, il attendait l'arrivée des époux. Le cortège approchait, après avoir majestueusement contourné la rive du lac Malcolm. En ce moment, l'orgue se fit entendre, et les deux couples, précédés du révérend Hobson, se dirigèrent vers le chevet de Saint-Gilles. La bénédiction céleste fut d'abord appelée sur toute l'assistance; puis, Harry et Nell restèrent seuls devant le ministre, qui tenait le livre sacré à la main. « Harry, demanda le révérend Hobson, voulez-vous prendre Nell pour femme, et jurez-vous de l'aimer toujours ? Je le jure, répondit le jeune homme d'une voix forte. Et vous, Nell, reprit le ministre, voulez-vous prendre pour époux Harry Ford, et... » La jeune fille n'avait pas eu le temps de répondre, qu'une immense clameur retentissait au-dehors. Un de ces énormes rochers, formant terrasse, qui surplombait la rive du lac Malcolm, à cent pas de la chapelle, venait de s'ouvrir subitement, sans explosion, comme si sa chute eût été préparée à l'avance. Au-dessous, les eaux s'engouffraient dans une excavation profonde, que personne ne savait exister là. Puis soudain, entre les roches éboulées, apparut un canot, qu'une poussée vigoureuse lança à la surface du lac. Sur ce canot, un vieillard, vêtu d'une sombre cagoule, les cheveux hérissés, une longue barbe blanche tombant sur sa poitrine, se tenait debout. Il avait à la main une lampe Davy, dans laquelle brillait une flamme, protégée par la toile métallique de l'appareil. En même temps, d'une voix forte, le vieillard criait : « Le grisou ! le grisou ! Malheur à tous ! malheur ! » En ce moment, la légère odeur qui caractérise l'hydrogène protocarboné se répandit dans l'atmosphère. Et s'il en était ainsi, c'est que la chute du rocher avait livré passage à une énorme quantité de gaz explosif, emmagasiné dans d'énormes « soufflards » dont les schistes obturaient l'orifice. Les jets de grisou fusaient vers les voûtes du dôme, sous une pression de cinq à six atmosphères. Le vieillard connaissait l'existence de ces soufflards, et il les avait brusquement ouverts, de manière à rendre détonante l'atmosphère de la crypte. Cependant James Starr et quelques autres, quittant précipitamment la chapelle, s'étaient élancés sur la rive. « Hors de la mine ! hors de la mine ! » cria l'ingénieur, qui, ayant compris l'imminence du danger, vint jeter ce cri d'alarme à la porte de Saint-Gilles. « Le grisou ! le grisou ! » répétait le vieillard, en poussant son canot plus avant sur les eaux du lac. XXI. Le mariage de Nell 101 Les Index Noires Harry, entraînant sa fiancée, son père, sa mère, avait précipitamment quitté la chapelle. « Hors de la mine ! hors de la mine ! » répétait James Starr. Il était trop tard pour fuir ! Le vieux Silfax était là, prêt à accomplir sa dernière menace, prêt à empêcher le mariage de Nell et d'Harry, en ensevelissant toute la population de Coal-city sous les ruines de la houillère. Au-dessus de sa tête, volait son énorme harfang, dont le plumage blanc était taché de points noirs. Mais alors, un homme se précipita dans les eaux du lac, qui nagea vigoureusement vers le canot. C'était Jack Ryan. Il s'efforçait d'atteindre le fou, avant que celui-ci n'eût accompli son uvre de destruction. Silfax le vit venir. Il brisa le verre de sa lampe, et, après avoir arraché la mèche allumée, il la promena dans l'air. Un silence de mort planait sur toute l'assistance atterrée. James Starr, résigné, s'étonnait que l'explosion, inévitable, n'eût pas déjà anéanti la Nouvelle-Aberfoyle. Silfax, les traits crispés, se rendit compte que le grisou, trop léger pour se maintenir dans les basses couches, s'était accumulé vers les hauteurs du dôme. Mais alors le harfang, sur un geste de Silfax, saisissant dans sa patte la mèche incendiaire, comme il faisait autrefois dans les galeries de la fosse Dochart, commença à monter vers la haute voûte, que le vieillard lui montrait de la main. Encore quelques secondes, et la Nouvelle-Aberfoyle avait vécu !... A ce moment, Nell s'échappa des bras d'Harry. Calme et inspirée tout à la fois, elle courut vers la rive du lac, jusqu'à la lisière des eaux. « Harfang ! Harfang ! cria-t-elle d'une voix claire, à moi ! viens à moi ! » L'oiseau fidèle, étonné, avait hésité un instant. Mais soudain, ayant reconnu la voix de Nell, il avait laissé tomber la mèche enflammée dans les eaux du lac, et, traçant un large cercle, il était venu s'abattre aux pieds de la jeune fille. Les hautes couches explosives dans lesquelles le grisou s'était mélangé à l'air, n'avaient pas été atteintes ! Alors un cri terrible retentit sous le dôme. Ce fut le dernier que jeta le vieux Silfax. A l'instant où Jack Ryan allait mettre la main sur le bordage du canot, le vieillard, voyant sa vengeance lui échapper, s'était précipité dans les eaux du lac. « Sauvez-le ! sauvez-le ! » s'écria Nell d'une voix déchirante. Harry l'entendit. Se jetant à son tour à la nage, il eut bientôt rejoint Jack Ryan et plongea à plusieurs reprises. Mais ses efforts furent inutiles. XXI. Le mariage de Nell 102

« Harry, entraînant sa fiancée, son père, sa mère, avait précipitamment quitté la chapelle. « Hors de la mine ! hors de la mine ! » répétait James Starr. Il était trop tard pour fuir ! Le vieux Silfax était là, prêt à accomplir sa dernière menace, prêt à empêcher le mariage de Nell et d'Harry, en ensevelissant toute la population de Coal-city sous les ruines de la houillère. Au-dessus de sa tête, volait son énorme harfang, dont le plumage blanc était taché de points noirs. Mais alors, un homme se précipita dans les eaux du lac, qui nagea vigoureusement vers le canot. C'était Jack Ryan.

Il s'efforçait d'atteindre le fou, avant que celui-ci n'eût accompli son uvre de destruction. Silfax le vit venir.

Il brisa le verre de sa lampe, et, après avoir arraché la mèche allumée, il la promena dans l'air. Un silence de mort planait sur toute l'assistance atterrée. James Starr, résigné, s'étonnait que l'explosion, inévitable, n'eût pas déjà anéanti la Nouvelle-Aberfoyle. Silfax, les traits crispés, se rendit compte que le grisou, trop léger pour se maintenir dans les basses couches, s'était accumulé vers les hauteurs du dôme. Mais alors le harfang, sur un geste de Silfax, saisissant dans sa patte la mèche incendiaire, comme il faisait autrefois dans les galeries de la fosse Dochart, commença à monter vers la haute voûte, que le vieillard lui montrait de la main. Encore quelques secondes, et la Nouvelle-Aberfoyle avait vécu !... A ce moment, Nell s'échappa des bras d'Harry. Calme et inspirée tout à la fois, elle courut vers la rive du lac, jusqu'à la lisière des eaux. « Harfang ! Harfang ! cria-t-elle d'une voix claire, à moi ! viens à moi ! » L'oiseau fidèle, étonné, avait hésité un instant.

Mais soudain, ayant reconnu la voix de Nell, il avait laissé tomber la mèche enflammée dans les eaux du lac, et, traçant un large cercle, il était venu s'abattre aux pieds de la jeune fille. Les hautes couches explosives dans lesquelles le grisou s'était mélangé à l'air, n'avaient pas été atteintes ! Alors un cri terrible retentit sous le dôme.

Ce fut le dernier que jeta le vieux Silfax. A l'instant où Jack Ryan allait mettre la main sur le bordage du canot, le vieillard, voyant sa vengeance lui échapper, s'était précipité dans les eaux du lac. « Sauvez-le ! sauvez-le ! » s'écria Nell d'une voix déchirante. Harry l'entendit.

Se jetant à son tour à la nage, il eut bientôt rejoint Jack Ryan et plongea à plusieurs reprises. Mais ses efforts furent inutiles.

Les Index Noires XXI.

Le mariage de Nell 102. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles