Les gadgets et la crise au Salon des Arts Ménagers
Publié le 16/12/2011
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Le 46e Salon des Arts ménagers s'est tenu au palais du CNIT, à la Défense, du 9 au 14 mars. Le public s'est un peu étonné de la brièveté de la présentation qui, voilà une dizaine d'années, durait quinze jours ou plus. La crise économique est en partie responsable de ce programme raccourci ; mais il faut y voir aussi l'expression de nouvelles formules de vente. Le Salon reste une sorte de vitrine où les éventuels clients ont pris l'habitude d'aller voir de près les appareils dont ils peuvent avoir besoin et découvrir ceux qu'ils ne connaissent pas encore. Mais d'année en année, le taux des achats enregistrés pendant la durée du Salon n'a pas cessé de fléchir, non pas que le public aie tellement limité le nombre de ses acquisitions dans ce domaine, mais parce ses habitudes ont changé. Il préfère, une fois son information faite, s'adresser à un détaillant chez qui il pourra se procurer ce qu'il souhaite.
«
de la démagogie, comme on entend le dire, ou une
véritable volonté politique ? Ce qui est certain,
c'est que les Français demandent à disposer un
jour d'une maison personnelle.
Et tout va dans ce
sens.
Il suffit de lire les statistiques publiées dans
ce domaine.
On a construit quelque cent cinquante
mille maisons individuelles en 1968 ; cent mille de plus ont été construites en 1976.
Il est remarquable
que le nombre de logements dans les immeubles
nouvellement construits n'ait augmenté que de 5 o/o en 1976, tandis que celui des maisons individuelles
augmentait de plus de 25 %.
Il faut noter que les
neuf dixième de ces maisons sont destinés à un
habitat permanent.
On peut multiplier les chiffres.
Les statisticiens en déduisent que les Français ont
une tendance bien connue à fuir non seulement la
ville, mais plus encore
le grand ensemble.
Ce qu'ils
demandent, c'est une habitation qui soit encore ins
tallée au milieu d'un paysage rural, quitte pour
cela, à transformer l'appartement en hauteur en
appartement en longueur.
Les immeubles, dans ce
genre d'installation, ne grimpent pas ; ils s'étalent.
Ils deviennent des sortes de serpents.
La fameuse
loi Loucheur, il y a cinquante ans, a urbanisé les
banlieues.
Aujourd'hui, on urbanise les campagnes.
L'ennui, c'est que ces campagnes sont souvent
fort éloignées des centres urbains où vont travailler
leurs habitants et que l'argent et
le temps demandés
par les transports n'est pas aussi récupérable qu'on
le croit.
Ce sont, il faut le noter, souvent des famil
les à budget médiocre qui vont habiter loin des vil
les dans des résidences qui, à l'usage, se révèlent
peu confortables.
La liste de ce qui y manque est
longue, mais ce qui est plus grave, c'est, avec les
défauts de fabrication qui vous obligent à partager
la vie diurne et nocturne de vos voisins, de devoir
supporter
le manque d'équipements collectifs,
magasins, postes ou téléphones.
Le fameux « désert
français )), dont on parlait il y a vingt ans, est
moins celui des zones rurales que celui de ces cam
pagnes urbanisées par force, selon des programmes
douteux et pour la satisfaction de promoteurs qui
se sont bien gardés de savoir
ce qu'il adviendrait,
leurs faux villages construits, des habitants qui les
auraient achetés.
Il se trouve, depuis quelques années, que de
nombreux promoteurs, peu soucieux de légalité,
ont abusé d'une demande où ils trouvaient leur pro
fit.
Les plaintes
se sont multipliées au point que le Syndicat national des constructeurs de maisons
individuelles, les banques et les compagnies d'assu
rance, avec la Fédération nationale des
constructeurs-promoteurs, sont émus d'une situa
tion qui, tout en faisant tort à une profession, nui
sait surtout à la population.
Il est devenu urgent de
protéger les acheteurs.
C'est
le but de deux proposi
tions de loi qui ont été déposées cet hiver sur le bureau de l'Assemblée nationale.
La publicité y est
d'abord mise en cause dans la mesure où elle est
déloyale et donne l'illusion que les équipements
promis sont déjà en place, alors qu'il n'est mème
pas question de les installer ; quand elle fait croire
sans vergogne que l'acheteur est propriétaire d'un terrain
alors que rien de tel n'existe et que
le permis de construire n'a mème pas été accordé.
Aucun
versement d'argent ne devrait désormais ètre
demandé avant que tous les règlements aient été
observés, par exemple les coûts des travaux, les
garanties des constructeurs, la description précise
de la construction, les conditions de paiement, etc.
Les besoins élémentaires
d'une famille moderne
Avant le 25 mars 1977, un huissier qui instru
mentait, pour parler comme l'homme de loi qui
figure dans Tartuffe, pouvait entrer chez vous et,
au nom du requérant, emporter sous son bras à peu
près tout votre bien, à l'exception
des« machines et
instruments servant à l'enseignement pratique en exercice des sciences et des arts ))' sans parler « des
menues denrées nécessaires à la consommation du
saisi
>>.
Ainsi en décidait l'article 592 du Code de
procédure civile.
On se demande aujourd'hui à
quoi servent les huissiers.
Un décret publié au Jour nal Officiel du 25 mars 1977 qui tient compte« des
besoins élémentaires d'une famille moderne ))' remet en cause tout ce qui était admis jusqu'à pré
sent, puisque « ne peuvent ètre saisis les biens
mobiliers nécessaires à la vie et au travail du saisi
et de sa famille
)).
Autrement dit à peu près tout ce
qui lui appartient.
En voici
le décompte : « Les vètements, la literie, le linge de maison, les objets et produits nécessaires
aux soins corporels et à l'entretien des lieux, les
denrées alimentaires, les objets de ménage néces
saires à la conservation, à la préparation et à la
consommation des aliments, les appareils nécessai
res au chauffage,
les tables et chaises permettant de
prendre les repas en commun, un meuble pour abri
ter
les vètements et linges et un meuble pour ranger
les objets ménagers, les objets nécessaires aux han
dicapés, les livres et autres objets nécessaires à la
poursuite des études ou à
la formation profession
nelle, les objets d'enfants, les souvenirs à caractère
personnel ou familial, les animaux d'appartement
ou de garde, deux vaches, ou douze chèvres ou bre
bis au choix du saisi, ainsi qu'un porc et vingt
quatre animaux
de basse-cour, avec les paille, four
rage, grains et autres denrées nécessaires à l'ali
mentation
de ces animaux jusqu'à la récolte sui
vante, les instruments de travail nécessaires à
l'exercice personnel de l'activité professionnelle)),
Les articles 592-1 et 592-2 font remarquer
cependant que la saisie reste possible si les objets
faisant partie
de cette liste « se trouvent dans un lieu autre que celui où le saisi demeure ou travaille
habituellement ; s'ils sont des biens de valeur, en
raison notamment de leur importance, de leur
matière, de leur rareté, de leur ancienneté ou de
leur caractère luxueux ; s'ils perdent leur caractère
de nécessité en raison de leur nombre ou de leur
quantité ; s'ils constituent des éléments corporels
d'un fonds de commerce.
)).
»
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