Les exigences de la vie en une société organisée n'interdisent
Publié le 03/11/2013
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Les exigences de la vie en une société organisée n'interdisent à personne de penser, de juger et, par suite, de s'exprimer spontanément, à condition que chacun se contente d'exprimer ou d'enseigner sa pensée en ne faisant appel qu'aux ressources du raisonnement et s'abstienne de chercher appui sur la ruse, la colère, la haine ; enfin, à condition qu'il ne se flatte pas d'introduire la moindre mesure nouvelle dans l'État, sous l'unique garantie de son propre vouloir. Par exemple, admettons qu'un sujet ait montré en quoi une loi est déraisonnable et qu'il souhaite la voir abroger. S'il prend soin, en même temps, de soumettre son opinion au jugement de la souveraine Puissance (1) (car celle-ci est seule en position de faire et d'abroger des lois), s'il s'abstient entre-temps de toute manifestation active d'opposition à la loi en question, il est - au titre d'excellent citoyen - digne en tout point de la reconnaissance de la communauté. Au contraire, si son intervention ne vise qu'à accuser les pouvoirs publics d'injustice et à les désigner aux passions de la foule, puis, s'il s'efforce de faire abroger la loi de toute manière, ce sujet est indubitablement un perturbateur et un rebelle. SPINOZA (1) « la souveraine Puissance « : le pouvoir souverain dans un État. QUESTIONS : 1° Dégagez l'idée générale du texte et les différentes étapes de son argumentation. 2° Expliquez les affirmations suivantes : « s'il s'abstient entre-temps de toute manifestation active d'opposition à la loi en question «. 3° Le citoyen n'a-t-il le droit de s'opposer aux lois qu'en paroles ?
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