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Les Cinq Cents Millions de la Begum toutes les mesures nécessaires pour le salut de la ville.

Publié le 12/04/2014

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Les Cinq Cents Millions de la Begum toutes les mesures nécessaires pour le salut de la ville. Qu'avons nous à faire tout d'abord ? Y a-t-il possibilité d'arrangement ? dit M. Lentz. Peut-on honorablement éviter la guerre ? C'est impossible, répliqua Octave. Il est évident que Herr Schultze la veut à tout prix. Sa haine ne transigera pas ! Soit ! s'écria le docteur. On s'arrangera pour être en mesure de lui répondre. Pensez-vous, colonel, qu'il y ait un moyen de résister aux canons de Stahlstadt ? Toute force humaine peut être efficacement combattue par une autre force humaine, répondit le colonel Hendon, mais il ne faut pas songer à nous défendre par les mêmes moyens et les mêmes armes dont Herr Schultze se servira pour nous attaquer. La construction d'engins de guerre capables de lutter avec les siens exigerait un temps très long, et je ne sais, d'ailleurs, si nous réussirions à les fabriquer, puisque les ateliers spéciaux nous manquent. Nous n'avons donc qu'une chance de salut : empêcher l'ennemi d'arriver jusqu'à nous, et rendre l'investissement impossible. Je vais immédiatement convoquer le Conseil )), dit le docteur Sarrasin. Le docteur précéda ses hôtes dans son cabinet de travail. C'était une pièce simplement meublée, dont trois côtés étaient couverts par des rayons chargés de livres, tandis que le quatrième présentait, au-dessous de quelques tableaux et d'objets d'art, une rangée de pavillons numérotés, pareils à des cornets acoustiques. (( Grâce au téléphone, dit-il, nous pouvons tenir conseil à France-Ville en restant chacun chez soi. )) Le docteur toucha un timbre avertisseur, qui communiqua instantanément son appel au logis de tous les membres du Conseil. En moins de trois minutes, le mot (( présent ! )) apporté successivement par chaque fil de communication, annonça que le Conseil était en séance. Le docteur se plaça alors devant le pavillon de son appareil expéditeur, agita une sonnette et dit : (( La séance est ouverte... La parole est à mon honorable ami le colonel Hendon, pour faire au Conseil civique une communication de la plus haute gravité. )) Le colonel se plaça à son tour devant le téléphone, et, après avoir lu l'article du New York Herald, il demanda que les premières mesures fussent immédiatement prises. A peine avait-il conclu que le numéro 6 lui posa une question : (( Le colonel croyait-il la défense possible, au cas où les moyens sur lesquels il comptait pour empêcher l'ennemi d'arriver n'y auraient pas réussi ? )) Le colonel Hendon répondit affirmativement. La question et la réponse étaient parvenues instantanément à chaque membre invisible du Conseil comme les explications qui les avaient précédées. Le numéro 7 demanda combien de temps, à son estime, les Francevillais avaient pour se préparer. (( Le colonel ne le savait pas, mais il fallait agir comme s'ils devaient être attaqués avant quinze jours. XII LE CONSEIL 65 Les Cinq Cents Millions de la Begum Le numéro 2 : (( Faut-il attendre l'attaque ou croyez-vous préférable de la prévenir ? Il faut tout faire pour la prévenir, répondit le colonel, et, si nous sommes menacés d'un débarquement, faire sauter les navires de Herr Schultze avec nos torpilles. )) Sur cette proposition, le docteur Sarrasin offrit d'appeler en conseil les chimistes les plus distingués, ainsi que les officiers d'artillerie les plus expérimentés, et de leur confier le soin d'examiner les projets que le colonel Hendon avait à leur soumettre. Question du numéro 1 : (( Quelle est la somme nécessaire pour commencer immédiatement les travaux de défense ? Il faudrait pouvoir disposer de quinze à vingt millions de dollars. )) Le numéro 4 : (( Je propose de convoquer immédiatement l'assemblée plénière des citoyens. )) Le président Sarrasin : (( Je mets aux voix la proposition. )) Deux coups de timbre, frappés dans chaque téléphone, annoncèrent qu'elle était adoptée à l'unanimité. Il était huit heures et demie. Le Conseil civique n'avait pas duré dix- huit minutes et n'avait dérangé personne. L'assemblée populaire fut convoquée par un moyen aussi simple et presque aussi expéditif. A peine le docteur Sarrasin eut-il communiqué le vote du Conseil à l'hôtel de ville, toujours par l'intermédiaire de son téléphone, qu'un carillon électrique se mit en mouvement au sommet de chacune des colonnes placées dans les deux cent quatre-vingts carrefours de la ville. Ces colonnes étaient surmontées de cadrans lumineux dont les aiguilles, mues par l'électricité, s'étaient aussitôt arrêtées sur huit heures et demie, heure de la convocation. Tous les habitants, avertis à la fois par cet appel bruyant qui se prolongea pendant plus d'un quart d'heure, s'empressèrent de sortir ou de lever la tête vers le cadran le plus voisin, et, constatant qu'un devoir national les appelait à la halle municipale, ils s'empressèrent de s'y rendre. A l'heure dite, c'est-à-dire en moins de quarante-cinq minutes, l'assemblée était au complet. Le docteur Sarrasin se trouvait déjà à la place d'honneur, entouré de tout le Conseil. Le colonel Hendon attendait, au pied de la tribune, que la parole lui fût donnée. La plupart des citoyens savaient déjà la nouvelle qui motivait le meeting. En effet, la discussion du Conseil civique, automatiquement sténographiée par le téléphone de l'hôtel de ville, avait été immédiatement envoyée aux journaux, qui en avaient fait l'objet d'une édition spéciale, placardée sous forme d'affiches. La halle municipale était une immense nef à toit de verre, où l'air circulait librement, et dans laquelle la lumière tombait à flots d'un cordon de gaz qui dessinait les arêtes de la voûte. La foule était debout, calme, peu bruyante. Les visages étaient gais. La plénitude de la santé, l'habitude d'une vie pleine et régulière, la conscience de sa propre force mettaient chacun au-dessus de toute émotion désordonnée d'alarme ou de colère. A peine le président eut-il touché la sonnette, à huit heures et demie précises, qu'un silence profond s'établit. Le colonel monta à la tribune. XII LE CONSEIL 66

« Le numéro 2 : (( Faut-il attendre l'attaque ou croyez-vous préférable de la prévenir ? \24 Il faut tout faire pour la prévenir, répondit le colonel, et, si nous sommes menacés d'un débarquement, faire sauter les navires de Herr Schultze avec nos torpilles.

)) Sur cette proposition, le docteur Sarrasin offrit d'appeler en conseil les chimistes les plus distingués, ainsi que les officiers d'artillerie les plus expérimentés, et de leur confier le soin d'examiner les projets que le colonel Hendon avait à leur soumettre. Question du numéro 1 : (( Quelle est la somme nécessaire pour commencer immédiatement les travaux de défense ? \24 Il faudrait pouvoir disposer de quinze à vingt millions de dollars.

)) Le numéro 4 : (( Je propose de convoquer immédiatement l'assemblée plénière des citoyens.

)) Le président Sarrasin : (( Je mets aux voix la proposition.

)) Deux coups de timbre, frappés dans chaque téléphone, annoncèrent qu'elle était adoptée à l'unanimité. Il était huit heures et demie.

Le Conseil civique n'avait pas duré dix- huit minutes et n'avait dérangé personne. L'assemblée populaire fut convoquée par un moyen aussi simple et presque aussi expéditif.

A peine le docteur Sarrasin eut-il communiqué le vote du Conseil à l'hôtel de ville, toujours par l'intermédiaire de son téléphone, qu'un carillon électrique se mit en mouvement au sommet de chacune des colonnes placées dans les deux cent quatre-vingts carrefours de la ville.

Ces colonnes étaient surmontées de cadrans lumineux dont les aiguilles, mues par l'électricité, s'étaient aussitôt arrêtées sur huit heures et demie, \24 heure de la convocation. Tous les habitants, avertis à la fois par cet appel bruyant qui se prolongea pendant plus d'un quart d'heure, s'empressèrent de sortir ou de lever la tête vers le cadran le plus voisin, et, constatant qu'un devoir national les appelait à la halle municipale, ils s'empressèrent de s'y rendre. A l'heure dite, c'est-à-dire en moins de quarante-cinq minutes, l'assemblée était au complet.

Le docteur Sarrasin se trouvait déjà à la place d'honneur, entouré de tout le Conseil.

Le colonel Hendon attendait, au pied de la tribune, que la parole lui fût donnée. La plupart des citoyens savaient déjà la nouvelle qui motivait le meeting.

En effet, la discussion du Conseil civique, automatiquement sténographiée par le téléphone de l'hôtel de ville, avait été immédiatement envoyée aux journaux, qui en avaient fait l'objet d'une édition spéciale, placardée sous forme d'affiches. La halle municipale était une immense nef à toit de verre, où l'air circulait librement, et dans laquelle la lumière tombait à flots d'un cordon de gaz qui dessinait les arêtes de la voûte. La foule était debout, calme, peu bruyante.

Les visages étaient gais.

La plénitude de la santé, l'habitude d'une vie pleine et régulière, la conscience de sa propre force mettaient chacun au-dessus de toute émotion désordonnée d'alarme ou de colère. A peine le président eut-il touché la sonnette, à huit heures et demie précises, qu'un silence profond s'établit. Le colonel monta à la tribune.

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