Les Cinq Cents Millions de la Begum toutes les mesures nécessaires pour le salut de la ville.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
Le numéro 2 : (( Faut-il attendre l'attaque ou croyez-vous préférable de la prévenir ?
\24 Il faut tout faire pour la prévenir, répondit le colonel, et, si nous sommes menacés d'un débarquement, faire
sauter les navires de Herr Schultze avec nos torpilles.
)) Sur cette proposition, le docteur Sarrasin offrit
d'appeler en conseil les chimistes les plus distingués, ainsi que les officiers d'artillerie les plus expérimentés,
et de leur confier le soin d'examiner les projets que le colonel Hendon avait à leur soumettre.
Question du numéro 1 :
(( Quelle est la somme nécessaire pour commencer immédiatement les travaux de défense ?
\24 Il faudrait pouvoir disposer de quinze à vingt millions de dollars.
))
Le numéro 4 : (( Je propose de convoquer immédiatement l'assemblée plénière des citoyens.
))
Le président Sarrasin : (( Je mets aux voix la proposition.
))
Deux coups de timbre, frappés dans chaque téléphone, annoncèrent qu'elle était adoptée à l'unanimité.
Il était huit heures et demie.
Le Conseil civique n'avait pas duré dix- huit minutes et n'avait dérangé
personne.
L'assemblée populaire fut convoquée par un moyen aussi simple et presque aussi expéditif.
A peine le
docteur Sarrasin eut-il communiqué le vote du Conseil à l'hôtel de ville, toujours par l'intermédiaire de son
téléphone, qu'un carillon électrique se mit en mouvement au sommet de chacune des colonnes placées dans
les deux cent quatre-vingts carrefours de la ville.
Ces colonnes étaient surmontées de cadrans lumineux dont
les aiguilles, mues par l'électricité, s'étaient aussitôt arrêtées sur huit heures et demie, \24 heure de la
convocation.
Tous les habitants, avertis à la fois par cet appel bruyant qui se prolongea pendant plus d'un quart d'heure,
s'empressèrent de sortir ou de lever la tête vers le cadran le plus voisin, et, constatant qu'un devoir national les
appelait à la halle municipale, ils s'empressèrent de s'y rendre.
A l'heure dite, c'est-à-dire en moins de quarante-cinq minutes, l'assemblée était au complet.
Le docteur
Sarrasin se trouvait déjà à la place d'honneur, entouré de tout le Conseil.
Le colonel Hendon attendait, au pied
de la tribune, que la parole lui fût donnée.
La plupart des citoyens savaient déjà la nouvelle qui motivait le meeting.
En effet, la discussion du Conseil
civique, automatiquement sténographiée par le téléphone de l'hôtel de ville, avait été immédiatement envoyée
aux journaux, qui en avaient fait l'objet d'une édition spéciale, placardée sous forme d'affiches.
La halle municipale était une immense nef à toit de verre, où l'air circulait librement, et dans laquelle la
lumière tombait à flots d'un cordon de gaz qui dessinait les arêtes de la voûte.
La foule était debout, calme, peu bruyante.
Les visages étaient gais.
La plénitude de la santé, l'habitude d'une
vie pleine et régulière, la conscience de sa propre force mettaient chacun au-dessus de toute émotion
désordonnée d'alarme ou de colère.
A peine le président eut-il touché la sonnette, à huit heures et demie précises, qu'un silence profond s'établit.
Le colonel monta à la tribune.
Les Cinq Cents Millions de la Begum
XII LE CONSEIL 66.
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