Les Chansons des rues et des bois VII Les étoiles filantes I À qui donc le grand ciel sombre Jette-t-il ses astres d'or ?
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
L'éparpillement terrible
Du sombre écrin de la nuit ?
Nos questions en vain pressent
Le ciel, fatal ou béni.
Qui peut dire à qui s'adressent
Ces envois de l'infini ?
Qu'est-ce que c'est que ces chutes
D'éclairs au ciel arrachés ?
Mystère ! Sont-ce des luttes ?
Sont-ce des hymens ? Cherchez.
Sont-ce les anges du soufre ?
Voyons-nous quelque essaim bleu
D'argyraspides du gouffre
Fuir sur des chevaux de feu ?
Est-ce le Dieu des désastres,
Le Sabaoth irrité,
Qui lapide avec des astres
Quelque soleil révolté ?
II
Mais qu'importe ! l'herbe est verte,
Et c'est l'été ! Ne pensons,
Jeanne qu'à l'ombre entrouverte,
Qu'aux parfums et qu'aux chansons.
La grande saison joyeuse
Nous offre les prés, les eaux,
Les cressons mouillés, l'yeuse,
Et l'exemple des oiseaux.
L'été, vainqueur des tempêtes,
Doreur des cieux essuyés,
Met des rayons sur nos têtes
Et des fraises sous nos pieds.
Été sacré ! l'air soupire.
Dieu, qui veut tout apaiser,
Fait le jour pour le sourire
Et la nuit pour le baiser.
L'étang frémit sous les aulnes ;
La plaine est un gouffre d'or
Où court, dans les grands blés jaunes,
Le frisson de messidor.
C'est l'instant qu'il faut qu'on aime,
Et qu'on le dise aux forêts, Les Chansons des rues et des bois
III.
POUR JEANNE SEULE 42.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les Chansons des rues et des bois Vers Pampelune et Teruel Le hausse-col du capitaine Qui reparaissait dans le ciel.
- Chansons des rues et des bois (les) de V. Hugo
- CHANSONS DES RUES ET DES BOIS. (résumé & analyse) de Victor Hugo
- aquarelle 1 PRÉSENTATION Dürer (Albrecht), Un étang dans les bois La composition est tout entière dans le jeu des oppositions : les pins verts à droite s'équilibrent avec les troncs désolés de la gauche, tandis que l'eau sombre du premier plan contraste avec la lumière dorée du ciel.
- Les Chansons des rues et des bois Immortel, protège l'instant.