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Les Chansons des rues et des bois Immortel, protège l'instant.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois Immortel, protège l'instant. L'homme a besoin de toi, te dis-je. Précipite-toi, haletant, À la poursuite du prodige. Le prodige, c'est l'avenir ; C'est la vie idéalisée, Le ciel renonçant à punir, L'univers fleur et Dieu rosée. Plonge dans l'inconnu sans fond ! Cours, passe à travers les trouées ! Et, du vent que dans le ciel font Tes vastes plumes secouées, Tâche de renverser les tours, Les geôles, les temples athées, Et d'effaroucher les vautours Tournoyant sur les Prométhées. Vole, altier, rapide, insensé, Droit à la cible aux cieux fixée, Comme si je t'avais lancé, Flèche, de l'arc de ma pensée. VI Pourtant sur ton dos garde-moi ; Car tous mes songes font partie De ta crinière, et je voi Rien sur terre après ta sortie. Je veux de telles unions Avec toi, cheval météore, Que, nous mêlant, nous parvenions À ne plus être qu'un centaure. Retourne aux problèmes profonds. Brise Ananké, ce lourd couvercle Sous qui, tristes, nous étouffons ; Franchis la sphère, sors du cercle ! Quand, l'oeil plein de vagues effrois, Tu viens regarder l'invisible, Avide et tremblant à la fois D'entrer dans ce silence horrible, La Nuit grince lugubrement ; Le Mal, qu'aucuns rayons n'éclairent, Fait en arrière un mouvement III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 149 Les Chansons des rues et des bois Devant tes naseaux qui le flairent ; La Mort, qu'importune un témoin, S'étonne, et rentre aux ossuaires ; On entrevoit partout au loin La fuite obscure des suaires. Tu ne peux, étant âme et foi, Apparaître à l'horizon sombre Sans qu'il se fasse autour de toi Un recul de spectres dans l'ombre. VII Tout se tait dans l'affreux lointain Vers qui l'homme effaré s'avance ; L'oubli, la tombe, le destin, Et la nuit, sont de connivence. Dans le gouffre, piège muet, D'où pas un conseil ne s'élance, Déjoue, ô toi ; grand inquiet, La méchanceté du silence. Tes pieds volants, tes yeux de lynx Peuvent sonder tous les peut-êtres ; Toi seul peux faire peur aux sphynx, Et leur dire : Ah çà, parlez, traîtres ! D'en haut, jette à l'homme indécis Tous les mots des énigmes louches. Déchire la robe d'Isis. Fais retirer les doigts des bouches. Connaître, c'est là notre faim. Toi, notre esprit, presse et réclame. Que la matière avoue enfin, Mise à la question par l'âme. Et qu'on sache à quoi s'en tenir Sur la quantité de souffrance Dont il faut payer l'avenir, Dût pleurer un peu l'espérance ! VIII Sois le trouble-fête du mal. Force le dessous à paraître. Tire du sultan l'animal, Du Dieu le nain, l'homme du prêtre. Lutte. Aiguillon contre aiguillon ! III. LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 150

« Devant tes naseaux qui le flairent ; La Mort, qu'importune un témoin, S'étonne, et rentre aux ossuaires ; On entrevoit partout au loin La fuite obscure des suaires.

Tu ne peux, étant âme et foi, Apparaître à l'horizon sombre Sans qu'il se fasse autour de toi Un recul de spectres dans l'ombre.

VII Tout se tait dans l'affreux lointain Vers qui l'homme effaré s'avance ; L'oubli, la tombe, le destin, Et la nuit, sont de connivence.

Dans le gouffre, piège muet, D'où pas un conseil ne s'élance, Déjoue, ô toi ; grand inquiet, La méchanceté du silence.

Tes pieds volants, tes yeux de lynx Peuvent sonder tous les peut-êtres ; Toi seul peux faire peur aux sphynx, Et leur dire : Ah çà, parlez, traîtres ! D'en haut, jette à l'homme indécis Tous les mots des énigmes louches.

Déchire la robe d'Isis.

Fais retirer les doigts des bouches.

Connaître, c'est là notre faim.

Toi, notre esprit, presse et réclame.

Que la matière avoue enfin, Mise à la question par l'âme.

Et qu'on sache à quoi s'en tenir Sur la quantité de souffrance Dont il faut payer l'avenir, Dût pleurer un peu l'espérance ! VIII Sois le trouble-fête du mal.

Force le dessous à paraître.

Tire du sultan l'animal, Du Dieu le nain, l'homme du prêtre.

Lutte.

Aiguillon contre aiguillon ! Les Chansons des rues et des bois III.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ 150. »

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