Les Chansons des rues et des bois " Horace n'était pas un loup ; " Lise aujourd'hui se baigne aux sources, " Et Tibur s'appelle Saint-Cloud.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
V.
SILHOUETTES DU TEMPS JADIS
I
Le chêne du parc détruit
I
-- Ne me plains pas, me dit l'arbre,
Autrefois, autour de moi,
C'est vrai, tout était de marbre,
Le palais comme le roi.
Je voyais la splendeur fière
Des frontons pleins de Césars,
Et de grands chevaux de pierre
Qui se cabraient sous des chars.
J'apercevais des Hercules,
Des Hébés et des Psychés,
Dans les vagues crépuscules
Que font les rameaux penchés.
Je voyais jouer la reine ;
J'entendais les hallalis ;
Comme grand seigneur et chêne,
J'étais de tous les Marlys.
Je voyais l'alcôve auguste
Où le dauphin s'accomplit,
Leurs majestés jusqu'au buste,
Lauzun caché sous le lit.
J'ai vu les nobles broussailles ;
J'étais du royal jardin ;
J'ai vu Lachaise à Versailles
Comme Satan dans Éden.
Une grille verrouillée,
Duègne de fer, me gardait ;
Car la campagne est souillée
Par le boeuf et le baudet,
L'agriculture est abjecte,
L'herbe est vile, et vous saurez
Qu'un arbre qui se respecte
Tient à distance les prés.
Ainsi parlait sous mes voûtes
Le bon goût, sobre et direct, Les Chansons des rues et des bois
V.
SILHOUETTES DU TEMPS JADIS 60.
»
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