Les autres se retournèrent, stupéfaits, car la voix était celle de Sam.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Fondcombe
dumieux quenous pourrons.
— À quelle distance est-ce ?demanda Merry,jetantautour delui un regard las.
Le monde paraissait vasteetsauvage, vudu haut duMont Venteux.
— Je nesais passila route ajamais étémesurée enmilles au-delà del’ Auberge
Abandonnée ,
à une journée
de voyage, àl’est deBree, répondit Grands-Pas.
Certainsdisentquec’est àtelle distance, etd’autres àtelle autre.
C’est uneroute étrange, etles gens sontheureux d’arriver auterme deleur voyage, queletemps soitlong ou
court.
Maisjesais combien celameprendrait surmes propres jambes, parbeau temps etsans encombre : douze
jours d’iciauGué deBruinen, oùlaroute traverse laSonoronne quisort deFondcombe.
Nousavons devant
nous unvoyage dedeux semaines aumoins, carjene pense pasque nous pourrons emprunter laRoute.
— Deux semaines ! s’écriaFrodon.
Ilpeut sepasser biendeschoses durant cetemps-là.
— Il sepeut, ditGrands-Pas.
Ils restèrent unmoment silencieux surlesommet, prèsdubord sud.Encet endroit solitaire, Frodonprit
pour lapremière foisconscience entièredel’absence d’abrietdu danger oùilétait.
Ilsouhaita amèrement que
sa fortune l’eûtlaissé danssaComté sitranquille etbien aimée.
Ilcontempla d’enhaut l’odieuse Route,qui
ramenait versl’ouest –vers sonfoyer.
Ilse rendit soudain comptequedeux points noirss’ymouvaient
lentement, sedirigeant versl’ouest ; ilregarda ànouveau etvit que trois autres rampaient dansl’autre sensà
leur rencontre.
Ilpoussa uncrietsaisit lebras deGrands-Pas.
— Regardez ! dit-il,désignant laRoute dudoigt.
Grands-pas sejeta aussitôt àterre derrière lecercle deruines, entraînant Frodon.Merryselaissa tomber à
côté.
— Qu’est-ce donc ?demanda-t-il àvoix basse.
— Je nesais pas, mais jecrains lepis, répondit Grands-Pas.
Ils rampèrent verslenord ducercle etregardèrent paruninterstice entredeuxpierres écornées.
Lalumière
n’était plusbrillante, carleclair matin s’était évanoui etdes nuages venusdel’est avaient rattrapé lesoleil qui
commençait àdécliner.
Tousvoyaient lespoints noirs,maisniFrodon niMerry nepouvaient endistinguer la
forme entoute certitude ; quelquechoseleurdisait toutefois quelà,loin endessous deux,desCavaliers Noirs
s’assemblaient surlaRoute par-delà lepied delacolline.
— Oui, ditGrands-Pas, àqui savue plus perçante nelaissait aucundoute.
L’Ennemi estici !
Ils s’éloignèrent vivement,toujoursenrampant, etse glissèrent lelong duflanc norddelacolline pour
trouver leurscompagnons.
Sam etPeregrïn n’avaient pasperdu leurtemps.
Ilsavaient exploré lepetit vallon etles pentes voisines.
Non
loin, ilstrouvèrent unesource d’eauclaire auflanc delacolline etàcôté destraces depas quineremontaient
pas àplus d’un jouroudeux.
Danslevallon même, ilsvirent lestraces récentes d’unfeuetd’autres signesd’un
campement hâtif.Ilyavait desrochers éboulés aubord duvallon, ducôté delacolline.
Derrière, Samtomba sur
une petite réserve debois pour lefeu, enpile ordonnée.
— Je medemande sile vieux Gandalf estvenu ici,dit-il àPippin.
Lapersonne, quellequ’elle soit,quiamis
là ce bois avait l’intention derevenir, àce qu’il semble.
Ces découvertes intéressèrent fortGrands-Pas :
— J’aurais bienvoulu avoirattendu etexploré leterrain icimoi-même, dit-il,sehâtant d’alleràla source
pour examiner lesempreintes depas.
— C’est bienceque jecraignais, dit-ilàson retour.
SametPippin ontpiétiné lesol mou, etles traces sont
endommagées oubrouillées.
Desrôdeurs sontvenus icidernièrement.
Cesont euxquiont laissé lebois pour le
feu.
Mais ilya aussi plusieurs nouvelles traces,quin’ont pasétélaissées parlesRôdeurs.
Unesérie aumoins a
été empreinte ilya un jour oudeux pardelourdes bottes.Uneaumoins.
Jene puis avoir maintenant de
certitude, maisjecrois qu’ildevait yavoir denombreux piedsbottés.
Il se tut etresta plongé dansuneréflexion inquiète.
Chacun desHobbits eutentête lavision desCavaliers enmanteaux etbottés.
S’ilsavaient déjàdécouvert le
vallon, leplus tôtGrands-Pas lesmènerait ailleurs,mieuxcelavaudrait.
Samregardait lecreux avecgrande
aversion maintenant qu’ilsavait queleurs ennemis étaientsurlaroute, àquelques millesseulement delà.
— Ne ferions-nous pasbien dedéguerpir auplus vite, monsieur Grands-Pas ? demanda-t-ilavecimpatience.
Il se fait tard, etjen’aime pascetrou : ilme serre lecœur enquelque façon.
— Oui, ilfaut certainement quenous décidions toutdesuite deceque nous voulons faire,répondit Grands-
Pas, levant lesyeux pour observer l’heureetletemps.
Ehbien, Sam, finit-il pardire, jen’aime pascetendroit,
moi non plus, maisjen’en voispasd’autre quenous puissions atteindreavantlatombée delanuit.
Aumoins
sommes-nous horsdevue pour lemoment, et,sinous bougeons, nousrisquons bienplusd’être repérés pardes
espions.
Laseule chose quenous pourrions faireserait desortir complètement denotre chemin enretournant
vers lenord dececôté delachaîne decollines, oùlepays estassez semblable àce qu’il estici.
LaRoute est
surveillée, maisilnous faudrait latraverser pourtenter denous mettre àcouvert dansleshalliers verslesud.
Du
côté nord delaRoute, au-delà descollines, lepays estplat etnu sur denombreux milles..
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