L'éclipse totale du Soleil le 1er juillet a été étudiée par des savants installés à bord de l'avion prototype Concorde

« ETATS-UNIS Expérience Skylab 2 sur orbite terrestre Trois cosmonautes en état d'apesanteur durant près de soixante jours ·Le laboratoire spatial Skylab, qui avait été placé le 14 mai dernier sur orbite terrestre, était resté habité pendant 28 jours par les trois cosmonautes de l'expérience Skylab 1 (voir feuil­ let « Lois de la Matière » du Cahier Infor­ mations de juillet 1973).

Il poursuivait depuis, inlassablement, sa ronde orbitale à 435 km d'al­ titude et, le 28 juillet, recevait durant près de soixante jours la visite de trois nouveaux cosmonautes : ceux de l'expérience Skylab 2.

Alan BEAN, 41 ans, commandant de bord, qui avait participé en novembre 1969 à l'expédition Apollo XII sur la Lune, Owen GARRIOTT, 43 ans, le scientifique de l'équipe et Jack LoUSMA, 37 ans, ont démontré que l'homme peut s'adapter pour rester longtemps en état d'apesanteur.

Lancés donc le 28 juillet à 12,11 heures depuis Cap Kennedy et revenus le 18 septembre à la sur­ face de notre planète par amerrissage dans l'Océan Pacifique (au sud de San Diego, en Cali­ fornie), ils ont largement battu le record absolu de durée de vol sur orbite, restés dans l'espace 59 jours, 11 heures et 9 minutes.

- Une première constatation a été que si les astronautes n'ont pas échappé, dans les débuts de l'expérience, au « mal de l'espace » constitué par des maux de tête, des vertiges et des nau­ sées, il était de plus en plus prouvé que ces malaises disparaissaient au bout de deux à trois jours et que l'homme s'adaptait donc assez rapidement à l'état d'apesanteur.

-Les sorties dans l'espace et les travaux à l'extérieur de la cabine bénéficient des expé­ riences précédentes à bord d'autres stations spatiales.

C'est ainsi que le 6 août, les cosmo­ nautes reliés à leur station par des « cordons ombilicaux » de 20 rn de long, sont sortis six heures et demie dans le vide à 435 km d'al­ titude pour dresser au-dessus de Skylab une immense toile de nylon et métal chargée de le protéger des rayons solaires.

Ils ont ainsi établi un nouveau record de durée de travail dans l'espace en dehors de leur engin.

- Le survol de la Terre à cette altitude par Skylab a permis, avec des instruments adaptés à cet effet, de déceler des ressources terrestres : gisements de minerais et de pétrole, évaluation des possibilités agricoles d'une contrée, tracé d'une carte de pollution de l'air et de l'eau ...

, etc.

- Un des autres buts de cette expérience était de pouvoir étudier le comportement des animaux dans l'apesanteur.

A cet effet, deux vairons et une cinquantaine d'œufs de vairons, six souriceaux, deux araignées et un essaim de moucherons avaient été embarqués à bord de la cabine Apollo.

Les poissons, a-t-il été re­ marqué par les cosmonautes, avaient tendance à nager vers le bas, la tête en bas.

Un des œufs de vairon à éclos, le nouveau-né paraissant bien s'adapter dans ce milieu sans pesanteur.

Une des araignées a parfaitement tissé sa toile.

Mais la conclusion de cette expérience a été que les animaux n'ont 1pu supporter les soixante jours d'apesanteur ou le passage de l'apesanteur aux conditions retrouvées de la vie terrestre.

Car tous, sans exception, sont morts, les uns sur le Skylab, les autres presqu'immédiatement après leur retour sur Terre.

- Il faudra des années d'études par les spé­ cialistes pour, avec les 77 000 clichés du Soleil, quelque 12 000 photos et une trentaine de kilo­ mètres de bandes d'enregistrement rapportés par les cosmonautes, tirer les conclusions de l'expérience Skylab 2, ajoutées à celles- de Skylab 1 puis de Skylab 3 qui doit se dérouler fin novembre ou début décembre prochain.

U.R.S.S.

En l'espace de vingt jours, lancement par les Russes de quatre sondes· automatiques 'en direction de la planète Mars Si l'Union soviétique n'a pas envoyé d'êtres humains sur la Lune, ses efforts pour étudier, non seulement le satellite de la Terre mais la planète Mars sont considérables.

En l'espace de vingt jours, elle ·a successivement lancé à partir du 21 juillet quatre sondes automati­ ques en direction de la « planète rouge » dont la situation par rapport à la Terre était parti­ culièrement favorable à cette époque.

- 21 juillet :'lancement de Mars 4, placée sur sa trajectoire à partir d'une orbite station­ naire autour de la Terre.

Durée prévue du voyage : 188 jours, soit une arrivée sur Mars ou à proximité pour fin janvier 1974, après un parcours de l'ordre de 260 millions de kilomètres.

- 25 juillet lancement de Mars 5, avec arrivée prévue dans la première semaine de février 1974.

- 5 août : lancement de Mars 6, qui a em­ porté des appareils scientifiques français pour réaliser l'expérience dite « Stéreo V », consistant à mesurer la direction des éruptions solaires sur des longueurs d'onde de cinq à dix mètres.

L'instrument de mesure, qui comporte un ré­ cepteur, deux antennes et deux mémoires, pèse sept kilos.

- 9 août : lancement de Mars 7.

M.

Sagdelev, directeur de l'institut de la recherche spatiale soviétique, a précisé que l'une au moins des quatre sondes automatiques envoyées en direction de Mars était prévue pour se poser sur la planète, le programme de l'exploration étant ainsi tracé : étude de Mars à partir d'une sonde en vol, puis d'une sonde en orbite, puis d'une autre installée sur le sol de la planète.. »