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Le sens dolorifère

Publié le 21/02/2012

Extrait du document

Voici comment Henri Delacroix rapporte les travaux de Goldschei­der et de von Frey pour leur donner une signification psychologique :

 

 

« En partant des recherches de Goldscheider, von Frey s’est efforcé de distinguer la sensation et le sentiment et d’expliquer plus simplement le caractère sensoriel du plaisir et de la douleur.

Il y aurait un sens spécial de la douleur; il y aurait dans diffé­rentes régions de la peau des points de douleur, distincts des points de pression et des points thermiques. Ces points correspondraient à l’extrémité libre de filets nerveux sensitifs; ils auraient des voies de transmission spéciales. Bref sans que nous ayons à entrer dans les arguments de fait sur lesquels se fonde la doctrine« la douleur serait un irrationnel, une qualité sensorielle aussi élémentaire« aussi fonda­mentale, aussi inexplicable que la couleur. Et on lui a cherché, on le sait, des centres en même temps que des récepteurs spéciaux et des voies de transmission.

Il faut rappeler du reste que Goldscheider qui, le premier, a con­tribué à la dissociation de la sensibilité tactile en points de contact, de chaud et de froid, n’admettait pas l’existence de points de douleur; la douleur restait pour lui une excitation forte des appareils de la sensibilité tactile. Il disait que la sensibilité tactile possède deux sortes d’appareils : l’un qui donne une sensation tactile pour les excitations faibles et ne donne de la douleur que pour les excitations fortes; l’autre qui donne des sensations tactiles pour une excitation faible, mais aussi une sensation de douleur pour les excitait ions à peine plus fortes.

La douleur résulterait donc de la force de l’excitation et pourtant elle conserverait un caractère spécifique.

 

 (Henri Delacroix. Les Grandes formes de la vie mentale. Alcan, éditeur).

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