Le Mauvais Genie Son nouveau maitre le fit aller a l'ecole; Julien avait de la memoire, de la facilite, de l'intelligence et de la bonne volonte; il apprit en moins d'un an a lire, a ecrire, le calcul, les premiers elements de toutes les choses que M.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
M.
GEORGEY.Reprendre rien, du tout rien.
Ou il est Fridric?
MADAME BONARD.Il bat le ble dans la grange.
M.
GEORGEY.Tres bon, tres bon.
Je voulais lui vitement.
Vous appeler Fridric.
Mme Bonard, qui avait reellement confiance en M.
Georgey, se depecha d'aller chercher Frederic et l'amena
dans la salle.
M.
GEORGEY.Fridric, il y avait deux annees toi pas heureuse, M.
Bonarde pas heureuse, Madme Bonarde
pas heureuse.
Moi voulais pas.
Moi voulais tous heureuse.
Toi venir avec moi, toi prendre logement avec moi.
Et moi t'arranger tres bien.
Bonsoir, Madme Bonarde; demain je dirai toute mon intention.
Viens, Fridric,
viens vitement derriere moi.
M.
Georgey sortit, Frederic, tres surpris, le suivit machinalement sans comprendre pourquoi il s'en allait.
Mme
Bonard, non moins etonnee, le laissa partir sans savoir ce que voulait en faire M.
Georgey, mais fort contente
de le voir quitter la maison et tres assuree que c'etait pour son bien.
En route, M.
Georgey expliqua a Frederic, tant bien que mal, ce qu'il venait d'apprendre.
M.
GEORGEY.Il fallait pas rester la, Fridric.
Il fallait devenir soldat, une bonne et brave militaire francaise.
Toi avais envie.
Le pere pas, moi je voulais et toi voulais.
Toi demeurer avec petite Juliene; moi ecrire le lettre
pour faire une bonne engagement.
Je connaissais une brave colonel; moi lui faire recommandation pour toi.
Quand le colonel dira yes, je enverrai toi avec des jaunets pour toi etre heureuse la-bas...
Tu voulais? Dis si tu
voulais.
Tu avais dix-houit ans, tu pouvais.
FREDERIC.J'en serais bien heureux, Monsieur; mais mon pere ne voudra pas, il refusera la permission.
M.
GEORGEY.Je disais tu avais dix-houit annees.
Je disais tu pouvais sans permission.
Dis si tu voulais.
FREDERIC.Oui, Monsieur; je veux, je le veux, bien certainement.
Je ne peux plus vivre chez mon pere, j'y
suis trop malheureux.
Il ne me parle que pour m'appeler voleur, coquin, scelerat.
Il me fait des menaces
terribles pour m'empecher de recommencer, dit-il.
Ma pauvre mere pleure toujours; mon pere la gronde.
La
maison est un enfer.
M.
GEORGEY.C'etait mauvais, oune enfer; il fallait oune paradis, et moi le voulais.
Toi devenir oune brave
militaire; toi gagner le croix ou le medaille, et toi revenir toute glorieuse.
Le papa devenir glorieuse, la maman
fou de bonheur et toi contente et honorable.
Merci, Monsieur, merci, s'ecria Frederic rayonnant de joie.
Depuis plus d'un an, je mene la vie la plus
miserable, et c'est a vous que je devrai le bonheur.
M.
Georgey regardait avec satisfaction Frederic, dont les yeux se remplissaient de larmes de reconnaissance.
M.
GEORGEY.C'est tres bien, my dear.
Toi rester encore bonne creature; Alcide il etait parti, toi jamais
voir cette coquine, cette malhonnete.
C'etait bien.
M.
Georgey rentra avec Frederic.
M.
GEORGEY.Caroline, Fridric prendre logement ici.
Lui rester oune semaine.
Vous, preparer oune
couchaison.
Le Mauvais Genie
XX.
L'ENGAGEMENT 74.
»
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