Le Mauvais Genie M.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
volontiers; elle est chez sa mere, elles font des gants.
M.
GEORGEY.Oh! yes! Je voulais tres bien.
Je voulais voir mon logement chez vous.
M.
Georgey fut promene dans toute la maison.
Il y avait en haut deux grandes et belles chambres; Julien en
avait une pres de lui; il en restait deux, pour Caroline et pour quelque autre visiteur.
En bas demeuraient
Bonard et sa femme et Frederic.
En redescendant dans la salle, Frederic jeta un regard furtif du cote de l'ancienne armoire brisee; il vit avec
une vive satisfaction qu'elle n'y etait plus.
M.
Georgey, apres le depart de Frederic, avait achete un beau
dressoir-buffet qui avait remplace l'armoire fatale, brulee par son ordre.
Pendant plusieurs jours, Bonard triomphant, mena son fils chez toutes ses connaissances et dans la ville ou il
cherchait tous les pretextes possibles pour le faire passer devant la demeure des gendarmes; les galons de
Frederic lui valaient le salut militaire des simples gendarmes et une poignee de main du brigadier.
Le pere
saluait avec son fils et s'arretait volontiers pour causer et dire un mot des combats racontes par Georgey.
Frederic ne voulut pourtant pas rester oisif: il travailla comme Julien et son pere: ce fut pour Bonard un
avantage reel; il ne prenait plus d'ouvrier, tout le travail se faisait entre eux.
Caroline, qui etait rentree avec joie chez son ancien maitre, aidait Mme Bonard dans les soins du menage et
ceux du betail.
M.
Georgey vivait heureux comme un roi, entoure de gens qu'il aimait et qui eprouvaient pour lui autant
d'affection que de reconnaissance.
Il resolut de se fixer dans le pays.
Il acheta tout pres des Bonard une jolie
habitation au bord d'une riviere tres poissonneuse ou il pouvait se donner le plaisir de la peche, et dont il
voulut profiter pour y etablir une usine.
Caroline devint sa femme de menage sous la direction de sa mere, qui
etait entree avec elle au service de M.
Georgey.
La fin du conge de Frederic approchait, il ne restait plus que trois mois de cette bonne vie de famille; il
regrettait souvent de ne pouvoir la continuer jusqu'a la fin de sa vie.
Mais, disait-il, faut que je fasse mon temps; j'ai encore trois annees de service.
Mme Bonard pleurait; Frederic cherchait a la distraire, mais plus le moment approchait, plus la tristesse
augmentait, et plus Frederic se sentait dispose a la partager.
Ah! si j'avais dix-huit ans, disait Julien, comme je partirais a ta place! Et avec quel bonheur je vous
donnerais a tous ce temoignage de ma reconnaissance.
FREDERIC.Tu aimerais donc la vie de soldat?
JULIEN.Non, pas a present.
Mais si c'etait pour t'en debarrasser, je l'aimerais plus que tout autre etat.
M.
Georgey ne disait rien; quelquefois il vantait l'etat militaire.
C'etait magnifique! disait-il.
C'etait si glorieux!
Un jour, au moment du diner.
M.
Georgey presenta une lettre a Frederic.
M.
GEORGEY.C'etait le colonel; il demandait le nouvelles de ta sante.
Le Mauvais Genie
XXVII.
BATAILLE ET VICTOIRE 100.
»
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