Le General Dourakine "Le soir du troisieme jour, nous entrames dans la ville d'Irbite.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
«
eveilla les soupcons des femmes.
Je m'etendis sur un banc et je commencais a m'endormir, quand je fus
eveille par des chuchotements qui m'inquieterent; j'ouvris les yeux, et je vis quelques paysans qui etaient
entres et qui s'etaient groupes autour des femmes.
Ou est-il? demanda l'un d'eux a voix basse.
La jeune femme me montra du doigt; les hommes s'approcherent et me secouerent rudement en me
demandant mon passeport.
De quel droit me demandez-vous mon passeport? lui repondis-je.
Est-ce que l'un de vous est golova (tete, ancien)?
Non, nous sommes habitants du hameau.
Et comment osez-vous me deranger? Qui me dit quelles gens vous etes et si vous n'etes pas des voleurs?
Attendez, vous trouverez a qui parler.
Nous sommes d'ici, et nous avons le droit de savoir qui nous logeons chez nous.
Eh bien! je me nomme Dmitri Boganine, du gouvernement de Tobolsk, et je vais a Bohotole pour avoir de
l'ouvrage dans les etablissements du gouvernement, et ce n'est pas la premiere fois que je traverse le pays.
J'entrai alors dans les details que j'avais appris par l'etude des cartes du pays et mes conversations avec les
marchands d'Ekaterininski-Zavod.
Je finis enfin par leur montrer mon passeport, qui n'etait autre chose que la
passe que j'avais conservee.
Aucun d'eux ne savait lire, mais la vue du cachet imperial leur suffit; ils furent convaincus que j'avais un
passeport en regle, et ils se retirerent en me demandant humblement pardon de m'avoir derange.
Mais nous sommes excusables, ami; on nous ordonne d'arreter les forcats qui s'echappent.
Comment des forcats pourraient-ils se trouver si loin des pocelenie (lieu de detention)?
Il s'en echappe quelquefois, et nous en avons arrete quelques-uns.
Ils me quitterent, et j'achevai ma nuit tranquillement.
XX.
VOYAGE PENIBLE, HEUREUSE FIN
Le lendemain je pris conge des femmes et je continuai ma route, bien decide a ne plus demander d'abri a
aucun etre humain; j'avais encore soixante-dix roubles; en couchant dans les bois, en n'achetant que le pain
strictement necessaire a ma subsistance, j'esperais pouvoir arriver jusqu'a Vologda; il y a dans les environs de
cette ville beaucoup de fabriques de drap, de toile a voiles et des tanneries, ou je pouvais trouver a gagner
l'argent necessaire pour arriver a la fin de mon voyage.
Je marchai donc resolument, et Dieu seul sait ce que
j'ai souffert pendant ces quatre mois d'un rude hiver.
Quelquefois je sentais faiblir mon courage; je le ranimais
en baisant avec ferveur une croix en bois que je m'etais fabrique avec mon couteau.
Deux fois seulement
j'entrai dans une maison habitee, pour y coucher; un soir, il neigeait, le froid etait terrible, j'etais presque fou
de fatigue, de froid, de misere; un besoin irresistible d'avaler quelque chose de chaud s'empara de moi; une
soupe aux raves bien chaude m'eut paru un regal de Balthazar; je courus, sous cette impression, vers une Le General Dourakine
XX.
VOYAGE PENIBLE, HEUREUSE FIN 80.
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