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Le General Dourakine Le general, se retournant vers ses domestiques, donna des ordres pour qu'on allat plus vite avec une charrette a la recherche de ce pauvre garcon.

Publié le 11/04/2014

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Le General Dourakine Le general, se retournant vers ses domestiques, donna des ordres pour qu'on allat plus vite avec une charrette a la recherche de ce pauvre garcon. Madame Papofski: "Ah! mon cher oncle! comme vous etes bon! Vous etes admirable!" Le general, quittant le bras de sa niece: "Assez, Maria Petrovna; je n'aime pas les flatteurs et je deteste les flatteries. Voici votre appartement; entrez, je vous suis." Mme Papofski rougit, entra et se trouva en face de Mme Derigny et des enfants, qui achevaient les derniers embellissements dans la chambre de la niece du general. Mme Derigny salua; Jacques et Paul firent leur; petit salut; Mme Papofski leur jeta un regard hautain, fit une legere inclinaison de tete et passa. Le general, mecontent du froid accueil fait a ses favoris, fit un demi-tour, se dirigea, sans prononcer un seul mot, vers la porte de la chambre, apres avoir fait a Mme Derigny et a ses deux enfants signe de le suivre, et sortit en fermant la porte apres lui. Il retrouva dans le corridor les huit enfants de Mme Papofski, ranges contre le mur. Le general: "Que faites-vous donc la, enfants?" Sonushka: "Mon oncle, nous attendons que maman nous permette d'entrer." Le general: "Comment, imbeciles! vous ne pouvez pas entrer sans permission?" Mitineka: "Oh non! mon oncle: maman serait en colere." Le general: "Que fait-elle quand elle est en colere?" Yegor: "Elle nous bat, elle nous tire les cheveux." Le general: "Attendez, mes amis, je vais vous faire entrer, moi; suivez. moi et ne craignez rien. Jacques et Paul, faites l'avant-garde des enfants: vous aiderez a les etablir chez eux." Le general avanca jusqu'a la porte qui donnait dans l'appartement des enfants, et les fit tous entrer; puis il alla vers la porte qui communiquait a la chambre de sa niece, l'entr'ouvrit et lui dit a tres haute voix: "Ma niece, j'ai amene les enfants dans leurs chambres; je vais leur envoyer les bonnes, et je ferme cette porte pour que vous ne puissiez entrer chez eux qu'en passant par le corridor." Madame Papofski: "Non, mon oncle; je vous en prie, laissez cette porte ouverte; il faut que j'aille les voir, les corriger quand j'entends du bruit. Jugez donc, mon oncle, une pauvre femme sans appui, sans fortune!... je suis seule pour les elever." Le general: "Ma chere amie, ce sera comme je le dis, sans quoi je ne vous viens en aide d'aucune maniere. Et, si pendant votre sejour ici j'apprends que vous avez fouette, maltraite vos enfants ou vos femmes, je vous en temoignerai mon mecontentement... dans mon testament." Madame Papofski: "Mon bon oncle, faites comme vous voudrez; soyez sur que je ne..." Tr, tr, tr, la clef a tourne dans la serrure, qui se trouve fermee. Mme Papofski, la rage dans le coeur, reflechit pourtant aux six cent mille roubles de revenu de son oncle, a sa generosite bien connue, a son age avance, a sa corpulence, a ses nombreuses blessures. Ces souvenirs la calmerent, lui rendirent sa bonne humeur, et elle IV. MADAME PAPOFSKI ET LES PETITS PAPOFSKI 15 Le General Dourakine commenca sa toilette. On ne lui avait pas interdit de faire enrager ses femmes de chambre: les deux qui etaient presentes ne recurent que sottises et menaces en recompense de leurs efforts pour bien faire; mais, a leur grande surprise et satisfaction, elles ne recurent ni soufflets ni egratignures. V. PREMIER DEMELE Les petits Papofski regardaient avec surprise Jacques et Paul: ni l'un ni l'autre ne leur baisaient les mains, ne leur faisaient de saluts jusqu'a terre; ils se tenaient droits et degages, les regardant avec un sourire. Mitineka: "Mon oncle, qui sont donc ces deux garcons qui ne disent rien?" Le general: "Ce sont les petits Francais, deux excellents enfants; le grand s'appelle Jacques, et l'autre Paul." Sonushka: "Pourquoi ne nous baisent-ils pas les mains?" Le general: "Parce que vous etes de petits sots et qu'ils ne baisent que la main de leurs parents." Jacques: "Et la votre, general! --Ils parlent francais! ils savent le francais! s'ecrierent Sonushka, Mitineka et deux ou trois autres." Le general: "Je crois bien, et mieux que vous et moi." Pavlouska: "Est-ce que je peux jouer avec eux, mon oncle?" Le general: "Tant que tu voudras; mais je ne veux pas qu'on les tourmente. Allons, soyez sages, enfants; voila vos bonnes qui apportent les malles. Je m'en vais; soyez prets pour diner dans une heure." Le general sortit apres leur avoir caresse les joues, tapote amicalement la tete, et apres avoir recommande aux bonnes d'envoyer les enfants au salon dans une heure. "Jouons, dit Mitineka." Sonushka: "A quoi allons-nous jouer?" Mitineka: "Au cheval. Dis-donc toi, grand, va nous chercher une corde." Jacques: "Pour quoi faire? la voulez-vous grande ou petite, grosse ou mince?" Mitineka: "Tres grande et tres grosse. Depeche-toi, cours vite." Jacques ne courut pas, mais alla tranquillement chercher la corde qu'on lui demandait. Il n'etait pas trop content du ton imperieux de Mitineka: mais c'etaient les neveux du general, et il crut devoir obeir sans repliquer. Pendant qu'il faisait sa commission, Yegor, l'un d'entre eux, age de huit ans, s'approcha de Paul et lui dit: "Mets-toi a quatre pattes, que je monte sur ton dos: tu seras mon cheval." Paul etait fort complaisant: il se mit a quatre pattes; Yegor sauta sur son dos et lui dit d'aller tres vite, tres vite. Paul avanca aussi vite qu'il pouvait. V. PREMIER DEMELE 16

« commenca sa toilette.

On ne lui avait pas interdit de faire enrager ses femmes de chambre: les deux qui etaient presentes ne recurent que sottises et menaces en recompense de leurs efforts pour bien faire; mais, a leur grande surprise et satisfaction, elles ne recurent ni soufflets ni egratignures. V.

PREMIER DEMELE Les petits Papofski regardaient avec surprise Jacques et Paul: ni l'un ni l'autre ne leur baisaient les mains, ne leur faisaient de saluts jusqu'a terre; ils se tenaient droits et degages, les regardant avec un sourire.

Mitineka: “Mon oncle, qui sont donc ces deux garcons qui ne disent rien?” Le general: “Ce sont les petits Francais, deux excellents enfants; le grand s'appelle Jacques, et l'autre Paul.” Sonushka: “Pourquoi ne nous baisent-ils pas les mains?” Le general: “Parce que vous etes de petits sots et qu'ils ne baisent que la main de leurs parents.” Jacques: “Et la votre, general! —Ils parlent francais! ils savent le francais! s'ecrierent Sonushka, Mitineka et deux ou trois autres.” Le general: “Je crois bien, et mieux que vous et moi.” Pavlouska: “Est-ce que je peux jouer avec eux, mon oncle?” Le general: “Tant que tu voudras; mais je ne veux pas qu'on les tourmente.

Allons, soyez sages, enfants; voila vos bonnes qui apportent les malles.

Je m'en vais; soyez prets pour diner dans une heure.” Le general sortit apres leur avoir caresse les joues, tapote amicalement la tete, et apres avoir recommande aux bonnes d'envoyer les enfants au salon dans une heure. “Jouons, dit Mitineka.” Sonushka: “A quoi allons-nous jouer?” Mitineka: “Au cheval.

Dis-donc toi, grand, va nous chercher une corde.” Jacques: “Pour quoi faire? la voulez-vous grande ou petite, grosse ou mince?” Mitineka: “Tres grande et tres grosse.

Depeche-toi, cours vite.” Jacques ne courut pas, mais alla tranquillement chercher la corde qu'on lui demandait.

Il n'etait pas trop content du ton imperieux de Mitineka: mais c'etaient les neveux du general, et il crut devoir obeir sans repliquer. Pendant qu'il faisait sa commission, Yegor, l'un d'entre eux, age de huit ans, s'approcha de Paul et lui dit: “Mets-toi a quatre pattes, que je monte sur ton dos: tu seras mon cheval.” Paul etait fort complaisant: il se mit a quatre pattes; Yegor sauta sur son dos et lui dit d'aller tres vite, tres vite. Paul avanca aussi vite qu'il pouvait.

Le General Dourakine V.

PREMIER DEMELE 16. »

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