Le General Dourakine Derigny: "A la derniere station avant la frontiere, mon general.
Publié le 11/04/2014
Extrait du document
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Le prince: L'as-tu dit a quelqu'un?
Jacques: A personne! Jamais! Je savais bien que cela pourrait vous faire du mal.
Le general: Brave enfant! tu auras la recompense de ta charitable discretion.
Jacques: Je n'en veux pas d'autre que votre amitie a tous!
Le general: Tu l'as et tu l'auras, mon brave garcon.
Le general, qui n'oubliait jamais les repas, appela Derigny pour commander un bon diner et du bon vin qu'on
boirait a la sante de Romane et de tous les Siberiens.
Pendant qu'on appretait le diner, Mme Dabrovine et Natasha allerent voir les chambres ou l'on devait coucher;
elles choisirent pour le general la meilleure et la plus grande; une belle a cote, pour le prince Pajarski, et
quatre autres chambres pour elles-memes, pour les deux garcons, pour Mme Derigny et Paul, et enfin pour
Derigny et Jacques.
Elles s'occuperent avec Mme Derigny a faire les lits, a donner de l'air aux chambres et a
les rendre aussi confortables que possible.
Le diner fut excellent et fort gai; on but les santes des absents et des presents.
Le general calcula que le
lendemain devait etre le jour de la prise de possession de Gromiline par le prince Negrinski; ils s'amuserent
beaucoup du desappointement et de la colere que devait eprouver Mme Papofski, Natasha seule la plaignit et
trouva la punition trop forte.
Le general: Tu oublies donc, Natasha, qu'elle voulait nous denoncer tous et nous faire tous envoyer en
Siberie? Elle n'aura d'autre punition que de retourner dans ses terres, qu'elle n'aurait pas du quitter, et de ne
pas avoir ma fortune, qu'elle ne devait pas avoir.
Natasha: C'est vrai, mon oncle, mais nous sommes si heureux, tous reunis, que cela fait peine de penser a son
chagrin.
Le general: Chagrin! dis donc fureur, rage.
Elle n'a que ce qu'elle merite, crois-moi.
Prions pour elle, afin
que Dieu ne lui envoie pas une punition plus terrible que celle que je lui inflige.
XXI.
L'ASCENSION
Le voyage continua gaiement; on passa quelques jours dans chaque ville un peu importante qu'on devait
traverser.
A la fin de juin on arriva aux eaux d'Ems; le general voulut absolument les faire prendre a Mme
Dabrovine, dont la sante etait loin d'etre satisfaisante.
La jeunesse fit des excursions amusantes dans les
montagnes et dans les environs d'Ems.
Le general voulut un jour les accompagner pour escalader les
montagnes qui dominent la ville.
Mon general, permettez-vous que je vous accompagne? dit Derigny.
Le general: Pourquoi, mon ami?
croyez-vous que je ne puisse pas marcher seul?
Derigny: Pas du tout, mon general; mais si vous aviez besoin d'un aide pour grimper de rocher en rocher, je
serais la, tres heureux de vous offrir mon bras.
Le general: Vous croyez donc que je resterai perche sur un rocher, sans pouvoir ni monter ni descendre? Le General Dourakine
XXI.
L'ASCENSION 84.
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