Le don d'évocation dans le théâtre de Victor Hugo
Publié le 25/03/2011
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Matière. — Brunetière loue dans le théâtre de Victor Hugo « la puissance avec laquelle le poète se représente le passé et son don d'évocation pittoresque des époques disparues «. Justifiez cette appréciation par des exemples.
Conseils. — Voici deux textes de F. Brunetière qui pourront guider vos recherches : « On a beaucoup raillé la couleur locale du théâtre de Victor Hugo, et il faut avouer qu'elle prête en effet par certains côtés à la critique. C'est ainsi que la documentation d'Hugo, si elle a été réelle, — et l'on n'en peut guère douter quand on lit les notes justificatives qu'il a mises à la suite de ses drames, — n'a pas toujours été aussi rigoureuse qu'on serait en droit de le souhaiter... Mais il faut bien reconnaître que ces constatations sont loin d'avoir l'importance qu'on leur a quelquefois attribuée. D'autre part, il est certain qu'Hugo a trop souvent pris la chronique pour l'histoire et qu'il a montré un goût peut-être un peu excessif pour les anecdotes et les mots historiques. Il a toujours éprouvé un plaisir enfantin à collectionner et à épingler ces menus faits dans ses drames. Mais, ces réserves faites, et si l'on considère la couleur locale des pièces d'Hugo là où elle a surtout coutume d'être au théâtre, c'est-à-dire dans les décors, les costumes et aussi dans l'ensemble même de l'œuvre, on ne peut s'empêcher d'accorder que peu d'auteurs ont su opérer des reconstitutions aussi parfaites, et que peu de drames sont aussi « radicalement imprégnés de cette couleur des temps « dont Hugo lui-même parlait dans sa Préface de « Cromwell «. (F. Brunetière, Victor Hugo, t. II, p. 109.) Et plus loin : « Nous l'avons dit, la couleur locale des drames d'Hugo n'est pas visible seulement dans les costumes et les décors : elle est diffuse dans la pièce tout entière ; elle est dans la conversation des personnages, dans leurs gestes, dans leur manière d'être, dans mille détails inaperçus, qui se réunissent pour concourir à l'impression d'ensemble. Si l'on excepte de son théâtre Angelo, Lucrèce Borgia et Marie Tudor, qui sont de simples mélodrames et où la couleur locale n'intervient guère, on peut dire qu'il a merveilleusement réussi dans ses tentatives pour faire revivre le passé... «
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