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Le Corricolo Le bon Dieu regarda par cette meme fenetre ou notre grand poete Beranger le vit, et il apercut une foule immense qui se pressait du cote de la porte du paradis; tout le reste du ciel etait vide, a l'exception d'un petit coin ou causaient les trois prophetes.

Publié le 11/04/2014

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Le Corricolo Le bon Dieu regarda par cette meme fenetre ou notre grand poete Beranger le vit, et il apercut une foule immense qui se pressait du cote de la porte du paradis; tout le reste du ciel etait vide, a l'exception d'un petit coin ou causaient les trois prophetes. Le bon Dieu comprit d'un seul coup d'oeil la situation critique dans laquelle il se trouvait. --Que faut-il faire? demanda le bon Dieu au Saint-Esprit. --Dame! dit celui-ci, je ne connais pas l'etat de la question. --Le bon Dieu lui raconta tout ce qui s'etait passe entre lui et saint Joseph a propos de Mastrilla, et comme quoi il avait donne raison a saint Pierre. --C'est une faute, dit le Saint-Esprit. --Comment, c'est une faute! s'ecria le bon Dieu. --Eh! mon Dieu, oui. Il ne s'agit point ici du plus ou moins de merite du protege; il s'agit du plus ou moins de puissance du protecteur. --Un malheureux charpentier! --Voila ce que c'est de lui avoir fait une position! il en abuse. --Mais que faire? --Il n'y a pas deux moyens: il faut en passer par ce qu'il voudra. --Mais il est capable de m'imposer des conditions nouvelles! --Il faut les accepter de suite. Plus vous attendrez, plus il deviendra exigeant. --Allez donc me le chercher, dit le bon Dieu. --J'y vais, dit le Saint-Esprit. En un coup d'aile le Saint-Esprit fut a la porte du paradis: rien n'etait change; saint Joseph avait la main sur la cle, et tout le monde attendait qu'il ouvrit la porte pour sortir avec lui. Quant a saint Pierre, en sa qualite d'apotre, il avait ete force de se mettre a la suite du Christ. --Le bon Dieu vous demande, dit le Saint-Esprit a saint Joseph. --Ah! c'est bien heureux! dit celui-ci. --Il est dispose a faire tout ce que vous voulez. --Je savais bien qu'il en viendrait la. --Vous pouvez renvoyer chacun a son poste. XXV. Saint Joseph. 192 Le Corricolo --Non pas, non pas; je prie au contraire tout le monde de m'attendre ici. Si nous ne nous entendions pas, ce serait a recommencer. --Nous attendrons, dirent la Madone et le Christ. --C'est bien, dit saint Joseph. Et, precede du Saint-Esprit, il alla retrouver le bon Dieu. --Seigneur, dit le Saint-Esprit entrant le premier, voici saint Joseph. --Ah! c'est bien heureux! dit le bon Dieu. --Je vous avais prevenu, repondit saint Joseph. --Mauvaise tete! --Ecoutez, on est saint ou on ne l'est pas; si on est saint, il faut avoir le droit de faire entrer dans le paradis ceux qui se reclament de vous; si on ne l'est pas, il faut s'en aller autre part. --C'est bien, c'est bien; n'en parlons plus. --Mais, au contraire, parlons-en; c'est fini pour aujourd'hui, mais cela recommencera demain. --Que veux-tu? voyons. --Je veux que tous ceux qui auront eu confiance en moi pendant leur vie puissent compter sur moi apres leur mort. --Diable! Sais-tu ce que tu demandes la? --Parfaitement. --Si je donnais un pareil privilege a tout le monde. --D'abord, je ne suis pas tout le monde, moi. --Voyons, transigeons. --C'est a prendre ou a laisser. --Le quart? --Je m'en vais. Et saint Joseph fit un pas. --La moitie? --Adieu. XXV. Saint Joseph. 193
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« —Non pas, non pas; je prie au contraire tout le monde de m'attendre ici.

Si nous ne nous entendions pas, ce serait a recommencer. —Nous attendrons, dirent la Madone et le Christ. —C'est bien, dit saint Joseph. Et, precede du Saint-Esprit, il alla retrouver le bon Dieu. —Seigneur, dit le Saint-Esprit entrant le premier, voici saint Joseph. —Ah! c'est bien heureux! dit le bon Dieu. —Je vous avais prevenu, repondit saint Joseph. —Mauvaise tete! —Ecoutez, on est saint ou on ne l'est pas; si on est saint, il faut avoir le droit de faire entrer dans le paradis ceux qui se reclament de vous; si on ne l'est pas, il faut s'en aller autre part. —C'est bien, c'est bien; n'en parlons plus. —Mais, au contraire, parlons-en; c'est fini pour aujourd'hui, mais cela recommencera demain. —Que veux-tu? voyons. —Je veux que tous ceux qui auront eu confiance en moi pendant leur vie puissent compter sur moi apres leur mort. —Diable! Sais-tu ce que tu demandes la? —Parfaitement. —Si je donnais un pareil privilege a tout le monde. —D'abord, je ne suis pas tout le monde, moi. —Voyons, transigeons. —C'est a prendre ou a laisser. —Le quart? —Je m'en vais. Et saint Joseph fit un pas. —La moitie? —Adieu.

Le Corricolo XXV.

Saint Joseph.

193. »

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