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L'auberge de l'ange gardien maison et nous sommes tout seuls.

Publié le 11/04/2014

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L'auberge de l'ange gardien maison et nous sommes tout seuls. L'HOMME.--Pourquoi les gendarmes ont-ils emmene ton papa? L'ENFANT.--Je ne sais pas; peut-etre pour lui donner du pain; il n'en avait plus. L'HOMME.--Qui vous donne a manger? L'ENFANT.--Ceux qui veulent bien. L'HOMME.--Vous en donne-t-on assez? L'ENFANT.--Quelquefois, pas toujours; mais Paul en a toujours assez. L'HOMME.--Et toi, tu ne manges donc pas tous les Jours? L'ENFANT.--Oh! moi, ca ne fait rien, puisque je suis Grand. L'homme etait bon; il se sentit tres emu de ce devouement fraternel et se decida a emmener les enfants avec lui jusqu'au village voisin. "Je trouverai, se dit-il, quelque bonne ame qui les prendra a sa charge, et quand je reviendrai, nous verrons ce qu'on pourra en faire; le pere sera peut-etre de retour." L'HOMME.--Comment t'appelles-tu, mon pauvre petit? L'ENFANT.--Je m'appelle Jacques; et mon frere, c'est Paul. L'HOMME.--Eh bien, mon petit Jacques, veux-tu que je t'emmene? J'aurai soin de toi. JACQUES.--Et Paul? L'HOMME.--Paul aussi; je ne voudrais pas le separer d'un si bon frere. Reveille-le et partons. JACQUES.--Mais Paul est fatigue; il ne pourra pas marcher aussi vite que vous. L'HOMME.--Je le mettrai sur le dos de Capitaine; tu vas voir. Le voyageur souleva doucement le petit Paul toujours endormi, le placa a cheval sur le dos du chien en appuyant sa tete sur le cou de Capitaine. Ensuite il ota sa blouse, qui couvrait sa veste militaire, en enveloppa le petit comme d'une couverture, et, pour l'empecher de tomber, noua les manches sous le ventre du chien. "Tiens, voila ta veste, dit-il a Jacques en la lui rendant; remets-la sur tes pauvres epaules glacees, et partons." Jacques se leva, chancela et retomba a terre; de grosses larmes roulerent de ses yeux; il se sentait faible et glace, et il comprit que lui non plus ne pourrait pas marcher. L'HOMME.--Qu'as-tu donc, mon pauvre petit? Pourquoi pleures-tu? JACQUES.--C'est que je ne peux plus marcher; je n'ai plus de forces. I. A la garde de dieu. 3 L'auberge de l'ange gardien L'HOMME.--Est-ce que tu te sens malade? JACQUES.--Non, mais j'ai trop faim, je n'ai pas mange hier; je n'avais plus qu'un morceau de pain pour Paul. L'homme sentit aussi ses yeux se mouiller; il tira de son bissac un bon morceau de pain, du fromage et une gourde de cidre, et presenta a Jacques le pain et le fromage pendant qu'il debouchait la gourde. Les yeux de Jacques brillerent: il allait porter le pain a sa bouche quand un regard jete sur son frere l'arreta: "Et Paul? dit-il, il n'a rien pour dejeuner; je vais garder cela pour lui." --J'en ai encore pour Paul, mon petit; mange, pauvre enfant, mange sans crainte. Jacques ne se le fit pas dire deux fois; il mangea et but avec delices en repetant dix fois: "Merci, mon bon Monsieur, merci... Vous etes tres bon. Je prierai la sainte Vierge de vous faire tres heureux." Quand il fut rassasie, il sentit revenir ses forces et il dit qu'il etait pret a marcher. Capitaine restait immobile pres de Jacques: la chaleur de son corps rechauffait le petit Paul, qui dormait plus profondement que jamais. L'homme prit la main de Jacques, et ils se mirent en route suivis de Capitaine, qui marchait posement sans se permettre le moindre bond, ni aucun changement dans son pas regulier, de peur d'eveiller l'enfant. L'homme questionnait Jacques tout en marchant; il apprit de lui que sa mere etait morte apres avoir ete longtemps malade, qu'on avait vendu tous leurs beaux habits et leurs jolis meubles; qu'a la fin ils ne mangeaient plus que du pain; que leur papa etait toujours triste et cherchait de l'ouvrage. "Un jour, dit-il, les gendarmes sont venus chercher papa; il ne voulait pas aller avec eux; il disait toujours en nous embrassant: "Mes pauvres enfants! mes pauvres enfants! "Les gendarmes disaient: "Il faut venir tout de meme, mon garcon; nous avons des ordres." Puis un gendarme m'a donne un morceau de pain et m'a dit: "Reste la avec ton frere, petit; je reviendrai vous prendre." J'ai donne du pain a Paul et j'ai attendu un bout de temps; mais personne n'est venu; alors j'ai pris Paul par la main et nous avons marche longtemps. J'ai vu une maison ou on mangeait, j'ai demande de la soupe pour Paul; on nous a fait asseoir a table, et on a donne une grande assiette de soupe a Paul, et a moi aussi; puis on nous a fait coucher sur de la paille. Quand nous avons ete eveilles, on nous a mis du pain dans nos poches, et on m'a dit: "Va, mon petit, a la garde de Dieu." Je suis parti avec Paul, et nous avons marche comme cela pendant bien des jours. Hier la pluie est venue: je n'ai pas trouve de maison: j'ai donne a Paul le pain que j'avais garde. Je lui ai ramasse des feuilles sous le chene; il pleurait parce qu'il avait froid; alors j'ai pense que maman m'avait dit: "Prie la sainte Vierge, elle ne t'abandonnera pas." J'ai prie la sainte Vierge; elle m'a donne l'idee d'oter ma veste pour couvrir les epaules de Paul, puis de me coucher sur ses jambes pour les rechauffer. Et tout de suite il s'est endormi. J'etais bien content; je n'osais pas bouger pour ne pas l'eveiller et j'ai remercie la bonne sainte Vierge; je lui ai demande de me donner a dejeuner demain parce que j'avais tres faim et je n'avais plus rien pour Paul; j'ai pleure, et puis je me suis endormi aussi; et la sainte Vierge vous a amene sous le chene. Elle est tres bonne, la sainte Vierge, Maman me l'avait dit bien souvent: "Quand vous aurez besoin de quelque chose, demandez-le a la sainte Vierge; vous verrez comme elle vous ecoutera." L'homme ne repondit pas; il serra la main du petit Jacques plus fortement dans la sienne, et ils continuerent a marcher en silence. Au bout de quelque temps, l'homme s'apercut que la marche de Jacques se ralentissait. "Tu es fatigue, mon enfant?" lui dit-il avec bonte. --Oh! je peux encore aller. Je me reposerai au village. L'homme enleva Jacques et le mit sur ses epaules. I. A la garde de dieu. 4

« L'HOMME.—Est-ce que tu te sens malade? JACQUES.—Non, mais j'ai trop faim, je n'ai pas mange hier; je n'avais plus qu'un morceau de pain pour Paul. L'homme sentit aussi ses yeux se mouiller; il tira de son bissac un bon morceau de pain, du fromage et une gourde de cidre, et presenta a Jacques le pain et le fromage pendant qu'il debouchait la gourde. Les yeux de Jacques brillerent: il allait porter le pain a sa bouche quand un regard jete sur son frere l'arreta: “Et Paul? dit-il, il n'a rien pour dejeuner; je vais garder cela pour lui.” —J'en ai encore pour Paul, mon petit; mange, pauvre enfant, mange sans crainte. Jacques ne se le fit pas dire deux fois; il mangea et but avec delices en repetant dix fois: “Merci, mon bon Monsieur, merci...

Vous etes tres bon.

Je prierai la sainte Vierge de vous faire tres heureux.” Quand il fut rassasie, il sentit revenir ses forces et il dit qu'il etait pret a marcher.

Capitaine restait immobile pres de Jacques: la chaleur de son corps rechauffait le petit Paul, qui dormait plus profondement que jamais. L'homme prit la main de Jacques, et ils se mirent en route suivis de Capitaine, qui marchait posement sans se permettre le moindre bond, ni aucun changement dans son pas regulier, de peur d'eveiller l'enfant.

L'homme questionnait Jacques tout en marchant; il apprit de lui que sa mere etait morte apres avoir ete longtemps malade, qu'on avait vendu tous leurs beaux habits et leurs jolis meubles; qu'a la fin ils ne mangeaient plus que du pain; que leur papa etait toujours triste et cherchait de l'ouvrage. “Un jour, dit-il, les gendarmes sont venus chercher papa; il ne voulait pas aller avec eux; il disait toujours en nous embrassant: “Mes pauvres enfants! mes pauvres enfants! “Les gendarmes disaient: “Il faut venir tout de meme, mon garcon; nous avons des ordres.” Puis un gendarme m'a donne un morceau de pain et m'a dit: “Reste la avec ton frere, petit; je reviendrai vous prendre.” J'ai donne du pain a Paul et j'ai attendu un bout de temps; mais personne n'est venu; alors j'ai pris Paul par la main et nous avons marche longtemps.

J'ai vu une maison ou on mangeait, j'ai demande de la soupe pour Paul; on nous a fait asseoir a table, et on a donne une grande assiette de soupe a Paul, et a moi aussi; puis on nous a fait coucher sur de la paille.

Quand nous avons ete eveilles, on nous a mis du pain dans nos poches, et on m'a dit: “Va, mon petit, a la garde de Dieu.” Je suis parti avec Paul, et nous avons marche comme cela pendant bien des jours.

Hier la pluie est venue: je n'ai pas trouve de maison: j'ai donne a Paul le pain que j'avais garde.

Je lui ai ramasse des feuilles sous le chene; il pleurait parce qu'il avait froid; alors j'ai pense que maman m'avait dit: “Prie la sainte Vierge, elle ne t'abandonnera pas.” J'ai prie la sainte Vierge; elle m'a donne l'idee d'oter ma veste pour couvrir les epaules de Paul, puis de me coucher sur ses jambes pour les rechauffer.

Et tout de suite il s'est endormi.

J'etais bien content; je n'osais pas bouger pour ne pas l'eveiller et j'ai remercie la bonne sainte Vierge; je lui ai demande de me donner a dejeuner demain parce que j'avais tres faim et je n'avais plus rien pour Paul; j'ai pleure, et puis je me suis endormi aussi; et la sainte Vierge vous a amene sous le chene.

Elle est tres bonne, la sainte Vierge, Maman me l'avait dit bien souvent: “Quand vous aurez besoin de quelque chose, demandez-le a la sainte Vierge; vous verrez comme elle vous ecoutera.” L'homme ne repondit pas; il serra la main du petit Jacques plus fortement dans la sienne, et ils continuerent a marcher en silence.

Au bout de quelque temps, l'homme s'apercut que la marche de Jacques se ralentissait. “Tu es fatigue, mon enfant?” lui dit-il avec bonte. —Oh! je peux encore aller.

Je me reposerai au village. L'homme enleva Jacques et le mit sur ses epaules.

L'auberge de l'ange gardien I.

A la garde de dieu.

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