«L'art classique, estimait Paul Valéry, se reconnaît à l'existence, à l'absolutisme de ses conventions.» Raymond Naves, dans sa thèse sur Le Goût de Voltaire, explique pourquoi il n'admet pas ce jugement : «C'est, écrit-il, considérer le classicisme français comme une plante fragile et anormale... Dans son âge historique, s'il a été l'expression d'une aristocratie, il n'a jamais été l'idole d'une chapelle ; il a reposé non sur des conventions, qui sont les décisions abstraites d'un cho
Publié le 02/03/2011
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«L'art classique, estimait Paul Valéry, se reconnaît à l'existence, à l'absolutisme de ses conventions.« Raymond Naves, dans sa thèse sur Le Goût de Voltaire, explique pourquoi il n'admet pas ce jugement : «C'est, écrit-il, considérer le classicisme français comme une plante fragile et anormale... Dans son âge historique, s'il a été l'expression d'une aristocratie, il n'a jamais été l'idole d'une chapelle ; il a reposé non sur des conventions, qui sont les décisions abstraites d'un choix intellectuel, mais sur des convenances, qui résultent de l'observation concrète d'une société ; loin de réclamer l'atmosphère close d'un cabinet de collectionneur ou d'une chambre de malade, il s'est accommodé des planches et du plein air, et d'un public parfois remuant et moqueur... Le classicisme français n'est ni le résultat d'une doctrine, ni l'œuvre d'une coterie, c'est l'expression d'un goût.« Vous définirez le problème que posent ces deux textes et vous indiquerez comment vous le tranchez pour votre compte.
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- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Jean-Claude Tournand écrit : «Il a fallu que s'élaborent au moyen d'une longue expérience les règles de chaque genre, que les écrivains apprennent à en dominer les contraintes et à conquérir à travers elles l'art de communiquer leurs plus intimes pensées. L'idéal classique exige à la fois une idée suffisamment claire pour être totalement communicable, et un langage suffisamment précis pour communiquer cette idée et elle seule : l'idée ne doit pas échapper au langage, mais le langage do
- Paul Valéry, décelant en Baudelaire l'âme d'un classique, écrivait en 1924 (Variété II, Gallimard) : «Classique est l'écrivain qui porte un critique en soi-même et qui l'associe intimement à ses travaux... qu'était-ce après tout que de choisir dans le romantisme et que de discerner en lui un bien et un mal, un faux et un vrai, des faiblesses et des vertus, sinon faire à l'égard des auteurs de la première moitié du XIXe siècle ce que les hommes du temps de Louis XIV ont fait à l'égard d
- Loin d'être un initiateur, André Chénier est la dernière expression d'un art expirant. C'est à lui qu'aboutissent le goût, l'idéal, la pensée du XVIIIe siècle. Il résume le style Louis XVI et l'esprit encyclopédique. Il est la fin d'un monde. Ce jugement d'un critique contemporain vous , paraît-il définir exactement la poésie d'André Chénier ?
- Paul Valéry donne à l'écrivain ce conseil : « Entre deux mots, il faut choisir le moindre» (Tel Quel, Littérature, 1929). Vous rapprocherez cette boutade de la définition qu'André Gide propose du classicisme : « Le classicisme - et par là j'entends : le classicisme français - tend tout entier vers la litote. C'est l'art d'exprimer le plus en disant le moins. » (Billets à Angèle, 1921, dans Incidences.) Vous vous demanderez quel aspect du classicisme et, d'une façon générale, quelles po