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Lamartine a-t-il eu tort de crier sa misère ?

Publié le 20/03/2011

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lamartine

Matière. — Que voulait dire Lamartine quand, en 1837, il écrivait à Félix Guillemardet : ...Jeune, j'ai partagé le délire et la faute, J'ai crié ma misère, hélas ! à voix trop haute : Mon âme s'est brisée avec son propre cri ! Puis mon cœur, insensible à ses propres misères, S'est élargi plus tard aux douleurs de mes frères... Le repentir du poète vous semble-t-il justifié ? Paris, juin-juillet 1947. Conseils. — La matière vous invite à examiner d'abord l'évolution des thèmes poétiques dans l'œuvre de Lamartine, puis à dire si nous devons regretter qu'il ait d'abord chanté ses amours et son désespoir. Vous devez tenir le plus grand compte de la date (1837). En Egypte et en Syrie, en juin-juillet 1936, ce sujet avait déjà été proposé sous la forme suivante : Expliquez le jugement porté sur son œuvre dans ces vers qu'il adressait à un ami (1837) : Frère, le temps n'est plus où j'écoutais mon âme Se plaindre et soupirer comme une faible femme Qui, de sa propre voix, soi-même s'attendrit, Où, par des chants de deuil ma lyre intérieure Allait multipliant, comme un écho qui pleure, Les angoisses d'un seul esprit. J'ai crié ma misère, hélas ! à voix trop haute... Puis mon cœur, insensible à ses propres misères, S'est élargi plus tard aux douleurs de mes frères, Tous leurs maux ont coulé dans le lac de mes pleurs, Et comme un grand linceul que la pitié déroule, L'âme d'un seul, ouverte aux plaintes de la foule, A gémi toutes les douleurs. En juin-juillet 1938 enfin, en Syrie, l'on demandait d'expliquer et de commenter ces vers de Lamartine décrivant son évolution poétique, et l'on donnait en outre la strophe suivante, qui s'intercale entre les deux autres ; Ta personnalité remplissait la nature : On eut dit qu'avant elle aucune créature N'avait vécu, souffert, perdu, aimé, gémi ; Que j'étais à moi seul le mot du grand mystère Et que toute pitié du ciel et de la terre Dût rayonner sur ma fourmi. Tenez le plus grand compte de ces vers, qui éclairent la première strophe citée.  

 

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