La puissance des lois dépend encore plus de leur propre
Publié le 03/11/2013
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La puissance des lois dépend encore plus de leur propre sagesse que de la sévérité de leurs ministres, et la volonté publique tire son plus grand poids de la raison qui l'a dictée : c'est pour cela que Platon (1) regarde comme une précaution très importante de mettre toujours à la tête des édits un préambule raisonné qui en montre la justice et l'utilité. En effet, la première des lois est de respecter les lois : la rigueur des châtiments n'est qu'une vaine ressource imaginée par de petits esprits pour substituer la terreur à ce respect qu'ils ne peuvent obtenir. On a toujours remarqué que les pays où les supplices sont les plus terribles, sont aussi ceux où ils sont le plus fréquents ; de sorte que la cruauté des peines ne marque guère que la multitude des infracteurs (2), et qu'en punissant tout avec la même sévérité, l'on force les coupables de commettre des crimes pour échapper à la punition de leurs fautes. ROUSSEAU 1)La connaissance de la doctrine de Platon n'est pas requise pour l'explication. 2)« infracteurs « : ceux qui commettent des infractions, qui désobéissent aux lois. QUESTIONS : 1° Dégagez l'idée directrice de ce texte et les étapes de son argumentation. 2° Expliquez : a)« la volonté publique tire son plus grand poids de la raison qui l'a dictée « ; b)« la première des lois est de respecter les lois « ; c)« l'on force les coupables de commettre des crimes pour échapper à la punition de leurs fautes «. 3° D'où vient la force des lois ?
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