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La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee trois fils est mort au front, le deuxieme est estropie par la mitraille, le troisieme est au feu.

Publié le 12/04/2014

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La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee trois fils est mort au front, le deuxieme est estropie par la mitraille, le troisieme est au feu. La liste des parents annoncant dernierement un service funebre a Sainte-Gudule pour un volontaire belge, comprenait sept volontaires encore au feu. On cite de nombreux cas de jeunes Belges qui a la premiere nouvelle de la guerre ont abandonne leurs entreprises, brillantes cependant, aux Etats-Unis, en Afrique, au Bresil, etc., et ont pris du service dans l'armee des Allies. Cesar disait des Belges: "Ce sont les plus vaillants des Gaulois" ( Gallorum fortissimi Belgii). Cela est reste vrai, Liege, Aerschot et l'Yser l'ont prouve en 1914. (La Libre Belgique, n deg. 1, fevrier 1915, p. 4, col. 1.) Excuse avant le crime. La recente offensive des Allies sur le front ouest a inquiete et irrite notre gouverneur general. Il vient de publier un nouveau manifeste, dans lequel il declare: 1 deg. Que "ce que nous (les Allemands) tenons, nous le tenons bien"[47]; 2 deg. Qu'en consequence, le devoir des Belges est de seconder le gouvernement du Freiherr von Bissing; 3 deg. Que ledit paternel gouvernement punira avec la derniere severite les attentats sournois et laches (sic) a l'armee allemande. [Note 47: Voir p. 123. (Note de J. M.)] Cette derniere menace, veritable excuse avant le crime, n'etait pas vaine. Par jugement du 9 octobre, la justice militaire a prononce cinq condamnations a mort et une serie de condamnations aux travaux forces pour "trahison". Appeler trahison la fidelite a sa patrie est le comble de l'aberration. La Belgique n'est pas annexee et les Belges ne reconnaissent qu'une seule autorite legitime: celle du roi Albert. Deux de ces condamnes, M. Philippe Baucq et Miss Edith Cavell, ont ete fusilles sans delai. Nos tyrans essaient donc de nous terroriser. Mais ils feignent d'oublier que les justiciers ne sont pas loin et les enserrent etroitement et definitivement. Quant a la Belgique, ils n'ont pu la dompter malgre leur force extraordinaire et leur absence absolue de scrupules. Nous attendons la fin, Freiherr von Bissing, avec une confiance absolue dans la victoire du droit. Vos menaces nous laissent aussi fermes et resolus que vos protestations de bienveillance nous laissent impassibles. Nous saluons avec emotion et avec le plus profond respect les heros, martyrs de la cause sacree, frappes pour leur devouement et leur fidelite au pays. Celui-ci pourra bientot, nous l'esperons, reconnaitre en toute liberte leur merite et rendre a leur memoire les honneurs qui lui sont dus. (La Libre Belgique, n deg. 50; octobre 1915, p. 3, col. 1.) e) Calomnies allemandes contre l'armee. D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 125 La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee Ne reussissant pas par l'intimidation a enrayer ni meme a ralentir le recrutement, nos tortionnaires essayerent d'un peu de calomnie. L'affiche suivante, placardee a Bruxelles, fait savoir a nos jeunes gens qu'ils commettraient une sottise en allant s'engager dans une armee aussi mal conduite: Nouvelles publiees par le Gouvernement allemand. Berlin, 30 octobre 1914. Le correspondant special du Berliner Lokalanzeiger, a Rosendael, ecrit a ce journal: Des soldats belges, desarmes, qui ont pris part aux combats d'entre Dixmude et Nieuport, font le recit de la marche indomptable en avant des soldats allemands. Lorsque je demandai a un des ces garcons, a l'air totalement misereux par suite des souffrances endurees, si les pertes des troupes, lors de leur passage sur l'Yser, avaient ete grandes, il me repondit carrement: "Ces gaillards nous repoussent avec leurs canons si terriblement qu'ils n'ont que tres peu d'hommes a sacrifier. Chez nous, c'est, helas, le contraire: on nous jette aveuglement dans la bataille. Bien de mes camarades ont dit: Nos officiers ne savent rien; si nous etions conduits par des Allemands, nous ferions notre affaire aussi bien que les soldats allemands." Comme dans les combats anterieurs, les Belges ont surtout souffert des attaques irresistibles nocturnes. "Nous ne comprenons pas, s'ecrie un autre Belge desarme, comment les Allemands parviennent a s'approcher de nous jusqu'a de tres courtes distances, sans que nous les apercevions. Leur maniere de tirer profit des localites est admiree par nos officiers. Ni les Francais ni les Anglais n'y parviennent. Les bataillons allemands ont le pas d'airain; lorsqu'on les entend arriver, on croirait qu'ils sont le double de leur nombre." Parmi les Belges refugies, l'opinion est unanime: "Les Allemands vaincront." Le Gouvernement allemand. Pour apprecier la valeur reelle de cette armee de "misereux", il suffit de rappeler que c'est elle qui s'oppose, depuis octobre 1914, a la marche des Allemands vers Calais. Un prohibe a donne une longue relation de la bataille de l'Yser ( La Verite. n deg. 6, 21 juin 1915, p. 6). 2. La famille royale. Depuis que l'Allemagne a envahi notre pays, au mepris des traites, et qu'elle a massacre notre population civile, au mepris de l'humanite, patriotisme et loyalisme ne sont plus qu'un en Belgique. Qu'il nous suffise de citer deux petites pieces de vers: Le Roi. Belges, les temps sont durs, mais deja l'heure approche Ou l'ennemi traque, fuyant en desarroi, Entendra retentir du haut de nos beffrois L'appel tumultueux et delirant des cloches. Le temps vient ou, sonnant d'heroiques clairons, Sur la route qui va de la Gloire a la Flandre, En bataillons serres, sur nos villes en cendres Et nos foyers detruits, les notres reviendront. Rythmant leur pas au chant de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Suivis des Horse-guards et des dragons francais, Ils reviendront! Dixmude, Ypres, Furnes, Calais, Vos noms seront inscrits sur leur face poudreuse ... Voici venir le jour ou, plus grand qu'au depart, Celui qui fit crouler comme un pan de montagne L'orgueilleuse, feroce et barbare Allemagne, Ramenera vers nous ses plus beaux etendards. D. L'ARDEUR PATRIOTIQUE 126
belgique

« Ne reussissant pas par l'intimidation a enrayer ni meme a ralentir le recrutement, nos tortionnaires essayerent d'un peu de calomnie.

L'affiche suivante, placardee a Bruxelles, fait savoir a nos jeunes gens qu'ils commettraient une sottise en allant s'engager dans une armee aussi mal conduite: Nouvelles publiees par le Gouvernement allemand. Berlin, 30 octobre 1914. Le correspondant special du Berliner Lokalanzeiger, a Rosendael, ecrit a ce journal: Des soldats belges, desarmes, qui ont pris part aux combats d'entre Dixmude et Nieuport, font le recit de la marche indomptable en avant des soldats allemands.

Lorsque je demandai a un des ces garcons, a l'air totalement misereux par suite des souffrances endurees, si les pertes des troupes, lors de leur passage sur l'Yser, avaient ete grandes, il me repondit carrement: “Ces gaillards nous repoussent avec leurs canons si terriblement qu'ils n'ont que tres peu d'hommes a sacrifier.

Chez nous, c'est, helas, le contraire: on nous jette aveuglement dans la bataille.

Bien de mes camarades ont dit: Nos officiers ne savent rien; si nous etions conduits par des Allemands, nous ferions notre affaire aussi bien que les soldats allemands.” Comme dans les combats anterieurs, les Belges ont surtout souffert des attaques irresistibles nocturnes.

“Nous ne comprenons pas, s'ecrie un autre Belge desarme, comment les Allemands parviennent a s'approcher de nous jusqu'a de tres courtes distances, sans que nous les apercevions.

Leur maniere de tirer profit des localites est admiree par nos officiers.

Ni les Francais ni les Anglais n'y parviennent.

Les bataillons allemands ont le pas d'airain; lorsqu'on les entend arriver, on croirait qu'ils sont le double de leur nombre.” Parmi les Belges refugies, l'opinion est unanime: “Les Allemands vaincront.” Le Gouvernement allemand. Pour apprecier la valeur reelle de cette armee de “misereux", il suffit de rappeler que c'est elle qui s'oppose, depuis octobre 1914, a la marche des Allemands vers Calais. Un prohibe a donne une longue relation de la bataille de l'Yser ( La Verite.

n deg.

6, 21 juin 1915, p.

6). 2.

La famille royale. Depuis que l'Allemagne a envahi notre pays, au mepris des traites, et qu'elle a massacre notre population civile, au mepris de l'humanite, patriotisme et loyalisme ne sont plus qu'un en Belgique. Qu'il nous suffise de citer deux petites pieces de vers: Le Roi. Belges, les temps sont durs, mais deja l'heure approche Ou l'ennemi traque, fuyant en desarroi, Entendra retentir du haut de nos beffrois L'appel tumultueux et delirant des cloches. Le temps vient ou, sonnant d'heroiques clairons, Sur la route qui va de la Gloire a la Flandre, En bataillons serres, sur nos villes en cendres Et nos foyers detruits, les notres reviendront. Rythmant leur pas au chant de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Suivis des Horse-guards et des dragons francais, Ils reviendront! Dixmude, Ypres, Furnes, Calais, Vos noms seront inscrits sur leur face poudreuse ... Voici venir le jour ou, plus grand qu'au depart, Celui qui fit crouler comme un pan de montagne L'orgueilleuse, feroce et barbare Allemagne, Ramenera vers nous ses plus beaux etendards.

La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee D.

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