La plus grande cité grecque de France : Marseille
Publié le 17/12/2011
Extrait du document
Les fouilles de Marseille se poursuivent activement et révèlent sans cesse de nouveaux vestiges de la ville antique. C'est en 1967 que, par un hasard qu'on aurait d'ailleurs pu prévoir, les travaux entrepris dans le quartier de la Bourse, permirent la découverte de murs et de quais appartenant au port grec. Tout le plan d'urbanisme fut remis en cause, les constructions prévues transportées ailleurs, malgré le prix considérable de la note qu'il allait falloir payer. Mais la chance était trop grande pour être abandonnée. On n'allait pas recommencer l'opération faite en Sicile où des raffineries ont été installées sur des sites archéologiques inestimables, exhumés pendant la construction des usines, et fouillés dans la plus grande hâte, pour préserver ce qui pouvait encore l'être.
«
cipal d'une petite ville de Normandie, qui a la char ge du musée local, découvrit un jour dans les cais ses de la réserve, quelques milliers de silex taillés,
remontant, selon leurs formes, à l'acheuléen et au moustérien.
C'était le fruit d'une cueillette lente et
passionnée qui avait rassemblé toutes les énergies
des amateurs de préhistoire de la région depuis plu sieurs générations.
Le conseiller municipal, qui
avait besoin de place pour ranger d'autres objets
qu'il jugeait d'une plus grande valeur ou, en tout
cas, d'un intérèt plus évident, demanda au service
de nettoyage d'aller jeter tous ces vieux cailloux au dépotoir.
Ce qui fut fait sur l'heure.
Il se trouve que
l'affaire fut aussitôt connue et que le zèle intempes
tif du malheureux conseiller provoqua quelques
rumeurs aussi bien chez les érudits locaux qu'à la
Direction
des Antiquités.
Il y a de vieux cailloux
auxquels on n'a pas le droit de toucher, mème s'ils
sont encombrants.
Avec une pelleteuse, la munici palité fit creuser le tas d'ordure où les silex étaient
ensevelis et quelques volontaires se chargèrent de trier les détritus un à un pour récupérer le trésor.
Il leur a fallu plusieurs semaines, mais, aujourd'hui,
toutes les pierres ont été récupérées.
Cette histoire édifiante démontre que l'inventaire
national est assez bien fait et qu'on ne peut guère
détruire des objets
de cette espèce sans provoquer les foudres des services intéressés : elle démontre
aussi qu'il y a toujours, en France, et dans les provinces, des gens qui ont l'œil sur les richesses
locales, qu'ils considèrent comme un bien apparte
nant
en propre au pays, et que l'humeur d'un seul homme, fût-il totalement allergique aux silex ou à
n'importe quoi d'autre, ne suffit pas à justifier une
destruction comme celle-là.
Mais elle met en évidence d'autres aspects
du problème : c'est d'abord un manque d'information
trop généralisé sur le sujet.
De nombreux scientifi
ques, durant les congrès de l'été dernier, ont protes té contre l'espèce de mépris marqué par notre
système d'éducation à l'égard de sciences ou de dis
ciplines considérées en général comme très spécia lisées : ainsi, dans un autre domaine, l'histoire de l'univers, qui passionne pourtant les enfants ~omme le démontre la curiosité qu'ils montrent à
l'égard des expériences spatiales actuelles ; ainsi
encore, l'archéologie préhistorique.
On peut ne pas
s'émouvoir à la vue d'un pauvre silex taillé, mais si on sait vous expliquer ce qu'il représente, ce qu'il a
fallu à l'homme de temps et de génie pour atteindre
cette perfection, si on sait vous dire qu'il y a dans
cette pauvre pierre à facettes une des premières for mes esthétiques réalisées par la main de l'homme,
l'optique change.
Ce n'est plus le mépris ou seule ment l'inintérèt qui se font jour, mais une réelle
admiration et le sentiment qu'on détient avec
ces merveilles de véritables trésors, irremplaçables, des témoins de l'histoire de l'humanité.
On pourrait
généraliser le cas.
Si, un peu partout, des prètres de campagne ne se laissaient pas abuser par des col-lectionneurs
plus ou moins douteux qui leur offrent
de l'argent, une somme suffisante pour réparer la
toiture de leur église, par exemple, en échange
d'une vieille statue en bois peint (ce qui les met l'un
et l'autre sous le coup de la loi), il est probable que des trésors d'art auraient été préservés et ne traîne raient pas aujourd'hui dans les magasins.
Tout, ici,
est affaire d'information.
Mais l'information doit
commencer
de bonne heure.
Dans le domaine de l'art, en tout cas, elle est très mal faite.
A qui la
faute?
L'extraordinaire petit palais d'Avignon
Place du Palais des papes, à A vignon, on a inau guré cet été, un des plus fastueux musées de Fran ce, le Musée du Petit Palais, installé dans le Palais des archevèques.
On y a regroupé tous les primitifs de la collection Campana qui avaient été dispersés,
au siècle dernier, dans une centaine de musées pro vinciaux.
Le site choisi, le Palais des archevèques
d'A vignon, est admirable ; il clôt la place du Palais des papes au-dessus du Rhône.
Ainsi, la cité qui
devint longtemps le siège des papes redevient-elle
ainsi une sorte de pendant des cités italiennes, en proposant aux visiteurs des œuvres du Moyen Age
et de la Renaissance, réalisée de l'autre côté des Alpes.
Le marquis Campana était un collectionneur
romain possédant une grande fortune et des mil liers d'œuvres d'art achetées un peu partout : des sculptures antiques et renaissantes, des vases, des terres cuites, des bronzes, des majoliques, des tableaux etc.
L'~nsemble avait été acquis par
Napoléon III à la suite d'un procès intenté à Cam pana qui, directeur du Mont-de-Piété de Rome,
avait mis en gage, frauduleusement, sa propre col lection.
Celle-ci fut d'abord présentée à Paris, en 1862, sous le nom du Musée Napoléon III.
Quel ques mois après l'ouverture du nouveau musée, des intrigues poussèrent l'empereur à le supprimer.
Le Louvre prit l'essentiel des sculptures et des objets,
mais seulement une petite partie de la collection de tableaux, qui vaut surtout pour les quatre cents pri mitifs italiens qui la composent.
Trois cents de ces tableaux du XIV• et du XV• siècles italiens, qui
n'avaient guère d'attrait pour les amateurs de l'époque furent distribués aux différents musées de province, parce qu'on ne savait pas quoi en faire.
Ingres
et Delacroix, qui jugeaient mieux que leur
contemporains, protestèrent, mais nul ne les écou ta.
On imagine le travail qu'a demandé la réunion de toutes ces œuvres dont certaines avaient, mème été découpées en morceaux ! Les musées dépositai res n'avaient aucune envie de restituer leurs tré sors ; il a fallu, pendant de longues années, obtenir des échanges.
Les acquisitions obtenues, il a fallu
étudier les œuvres, les restaurer presque toutes car
elles avaient souffert du temps.
C'est un travail
extraordinaire qui a ainsi été accompli ;
le résultat en valait la peine..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Je l’aime tendrement jusqu’à ses verrues et à ses taches; je ne suis Français que par cette grande cité, grande en peuples, grande en félicité de son assiette (grâce à son site heureux); mais sur tout grande et incomparable en variété et diversité de commodités, la gloire de la France et l’un des plus nobles ornements du monde.
- CITÉ GRECQUE (La). (résumé & analyse)
- Médias et opinion politique dans les grande crise politique de France: Mai 68
- ARISTOTE (384-322) La cité dans l'Antiquité grecque Les cités, nous l'avons dit souvent, ne sont pas constituées d'une seule partie, mais de plusieurs.
- La Nouvelle-France des XVIIe et XVIIIe siècles, devenue colonie britannique en 1763, puis État confédéré du Québec en 1867, est la plus grande province du Canada, à 80 % francophone.