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La Pangée, les sauriens et les autres

Publié le 06/12/2011

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La Pangée, dans le langage scientifique actuel, désigne cet immense continent qui, aux temps secondaires, rassemblait toutes les terres émergées, celles-là mêmes dont les dérives devraient, au cours de millions d'années, donner à la planète son visage connu. C'est sur ce continent destiné à se morceler que vécurent, pendant deux cent cinquante millions d'années les grands reptiles dont on retrouve les traces, fossilisés dans les niveaux du Carbonifère dont les déserts ont conservé, intacts, les squelettes, au Nevada, au Sahara ou encore au Gobi où des chercheurs mongols ont retrouvé récemment deux dinosaures, l'un de l'espèce carnivore, l'autre herbivore, encore enlacés dans un combat mortel qui fait penser à la description qu'en donne Jules Verne dans le Voyage au centre de la Terre.

« viendra jamais.

Mais elle vaut bien un instant de réflexion.

Une fois encore, pour reprendre la ques­ tion posée par Gauguin comme titre d'une de ses plus belles toiles tahitiennes : « Qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous ? » Seuls les diplodocus ne se la posèrent sans doute pas.

L'homme de PUtdown Le plus célèbre· faux de l'histoire de la paléon­ tologie remonte à 1912; il fut dénoncé en 1953, prouvé en 1955 et il vient tout juste d'être expliqué par ses auteurs au seuil de la mort.

n s'agissait en vérité d'une farce, mais d'une farce si bien mise au point qu'il a fallu attendre pas mal de temps avant qu'on puisse comprendre comment elle avait été fabriquée.

Deux ans avant la Grande Guerre, on faisait la découverte, dans le Sussex, en An~leterre, des rés­ tes d'un hominien dont les mandibules étaient de dimensions aussi stupéfiantes que celles de son crâ­ ne.

Cet être primitif était exc!'P,tionnel à tous points de vue puisqu'il annonçait dejà l'homrile moderne par ses possibilités intellectuelles et qu'il restait fort proche des grands singes par ses mâchoires.

L'af­ faire fit beaucoup de bruit.

L'homme de Piltdown, comme fut baptisée cette étrange créature, avait été trouvé entouré d'outils rudimentaires.

Au lende­ main de la Seconde Guerre mondiale, les méthodes d'analyse, celle du C.14 en particulier, permirent de démontrer de façon péremptoire que le fameux · crâne avait été entièrement fabriqué à l'aide d'osse­ments provenant d'un singe et d'un homme et que ce faux ne datait que de quelques années avant sa découverte.

Ce fut naturellement un beau scandale.

d'autant plus que le « chaînon manquant » enfm re­ trouvé, de l'aventure humaine avait été présenté au monde scientifique avec toute chance d'authenticité par Charles Sawson, amateur de préhistoire, mais surtout par Woodward, professeur à Oxford, qui maintenaient à toute force leur position.

lls étaient sûrs de leur fait contre toute evidence.

On en resta là jusqu'à cet hiver.

Un numéro de la revue Nature apporte quelques éclaircissement, qui ne sont pas complets, sur cette histoire qui peut paraître plaisante mais qui ne manque pas aussi de certains aspects déplaisants.

La supercherie serait l'œuvre d'un professeur de géologie d'Oxford, Wil­ liam Sollas.

Comme tout fmit par se savoir, parce que les gens parlent, il semblerait que Sollas, par animosité, ait eu l'idée de ridiculiser son collègue en fabriquant, au laboratoire d'anatomie d'Oxford cet être anti-évolutionniste qui allait devenir l'Homme de Piltdown.

Tout le matériel était sur place: le crâne, la mâchoire, les dents.

Avec un peu de pratique, il obtint un résultat si satisfaisant que le faux passa pour vrai de longues années.

Le résultat, c'est que l'Homme de Piltdown fit planer longtemps.

une grande suspicion à l'égard de tout ce qui concerne la préhistoire, et cela d'autant plus aisement qu'il est difficile de concevoir l'an­ cienneté de l'homme, de comprendre comment il est né et a évolué et d'imaginer qu'un cousin loin­ tain des grands singes ait pu faire le monde à son image, comme Dieu, selon la Bible, l'a fait lui­ même.

Lors de la découverte des peintures de Las­ caux, André Breton déclara qu'il s'agissait d'un faux : comment, en effet, des hommes vivant à quinze ou vingt mille années de nous, auraient-ils· pu peindre de telles merveilles ? Les fresques de Lascaux ont pourtant été peintes à la fin de l'ère glaciaire et leurs auteurs, qui subissaient un climat difficile, étaient exactement nos frères, pareils à nous d'as~ect et probablement d'intelligence et de spiritualite.. »

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