La Legende des Siecles Ils combattent, versant à flots leur sang vermeil.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
Et jette d'un revers Durandal dans le fleuve.
C'est mon tour maintenant, et je vais envoyer
Chercher un autre estoc pour vous, dit Olivier.
Le sabre du géant Sinnagog est à Vienne.
C'est, après Durandal, le seul qui vous convienne.
Mon père le lui prit alors qu'il le défit.
Acceptez-le.
Roland sourit.Il me suffit
De ce bâton.Il dit, et déracine un chêne.
Sire Olivier arrache un orme dans la plaine
Et jette son épée, et Roland, plein d'ennui,
L'attaque.
Il n'aimait pas qu'on vînt faire après lui
Les générosités qu'il avait déjà faites.
Plus d'épée en leurs mains, plus de casque à leurs têtes.
Ils luttent maintenant, sourds, effarés, béants,
A grands coups de troncs d'arbre, ainsi que des géants.
Pour la cinquième fois, voici que la nuit tombe.
Tout à coup Olivier, aigle aux yeux de colombe,
S'arrête et dit:
-Roland, nous n'en finirons point.
Tant qu'il nous restera quelque tronçon au poing,
Nous lutterons ainsi que lions et panthères.
Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères?
Écoute, j'ai ma soeur, la belle Aude au bras blanc,
Épouse-la.
-Pardieu! je veux bien, dit Roland.
Et maintenant buvons, car l'affaire était chaude.
C'est ainsi que Roland épousa la belle Aude.
AYMERILLOT
Charlemagne, empereur à la barbe fleurie,
Revient d'Espagne; il a le coeur triste, il s'écrie:
Roncevaux! Roncevaux! ô traître Ganelon!
Car son neveu Roland est mort dans ce vallon
Avec les douze pairs et toute son armée.
Le laboureur des monts qui vit sous la ramée
Est rentré chez lui, grave et calme, avec son chien;
Il a baisé sa femme au front et dit: C'est bien.
Il a lavé sa trompe et son arc aux fontaines;
Et les os des héros blanchissent dans les plaines.
Le bon roi Charle est plein de douleur et d'ennui; La Legende des Siecles
AYMERILLOT 26.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La Legende des Siecles Et son cou d'où sortait, dans un bruit de tempête, Un flot rouge, un sanglot de pourpre, éclaboussant Les convives, le trône et la table, de sang.
- La Legende des Siecles Ce monde est mort.
- La Legende des Siecles L'oeil distingue, au milieu du gouffre où l'air sanglote, Quelque chose d'informe et de hideux qui flotte, Un grand cachalot mort à carcasse de fer, On ne sait quel cadavre à vau-l'eau dans la mer, Oeuf de titan dont l'homme aurait fait un navire.
- La Legende des Siecles C'était de la fureur et c'était de l'extase; Un des enfants revint, apportant un pavé Pesant, mais pour le mal aisément soulevé, Et dit:--Nous allons voir comment cela va faire.
- La Legende des Siecles Et d'Harcourt à prendre Turin.