La Legende des Siecles Et que j'étais déjà barbe grise, elle avait Coutume de venir dès l'aube à mon chevet; Parfois, elle voulait m'attacher mon épée, Et, de la dureté d'une boucle occupée, Ou se piquant les doigts aux clous du ceinturon, Elle riait.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
Ayant plus d'habitude aux chemises d'acier.
IX
JOIE HORS DU CHÂTEAU
Le soir vient, le soleil descend dans son brasier;
Et voilà qu'au penchant des mers, sur les collines,
Partout, les milans roux, les chouettes félines,
L'autour glouton, l'orfraie horrible dont l'oeil luit
Avec du sang le jour, qui devient feu la nuit,
Tous les tristes oiseaux mangeurs de chair humaine,
Fils de ces vieux vautours nés de l'aigle romaine
Que la louve d'airain aux cirques appela,
Qui suivaient Marius et connaissaient Sylla,
S'assemblent; et les uns, laissant un crâne chauve,
Les autres, aux gibets essuyant leur bec fauve,
D'autres, d'un mât rompu quittant les noirs agrès,
D'autres, prenant leur vol du mur des lazarets,
Tous, joyeux et criant, en tumulte et sans nombre,
Ils se montrent Final, la grande cime sombre
Qu'Othon, fils d'Aleram le Saxon, crénela,
Et se disent entre eux: Un empereur est là!
X
SUITE DE LA JOIE
Cloche; acclamations; gémissements; fanfares;
Feux de joie; et les tours semblent toutes des phares,
Tant on a, pour fêter ce jour grand à jamais,
De brasiers frissonnants encombré leurs sommets.
La table colossale en plein air est dressée.
Ce qu'on a sous les yeux répugne à la pensée
Et fait peur; c'est la joie effrayante du mal;
C'est plus que le démon, c'est moins que l'animal;
C'est la cour du donjon tout entière rougie
D'une prodigieuse et ténébreuse orgie;
C'est Final, mais Final vaincu, tombé, flétri;
C'est un chant dans lequel semble se tordre un cri;
Un gouffre où les lueurs de l'enfer sont voisines
Du rayonnement calme et joyeux des cuisines;
Le triomphe de l'ombre, obscène, effronté, cru;
Le souper de Satan dans un rêve apparu.
A l'angle de la cour, ainsi qu'un témoin sombre,
Un squelette de tour, formidable décombre,
Sur son faîte vermeil d'où s'enfuit le corbeau,
Dresse et secoue aux vents, brûlant comme un flambeau,
Tout le branchage et tout le feuillage d'un orme;
Valet géant portant un chandelier énorme.
La Legende des Siecles LA CONFIANCE DU MARQUIS FABRICE 78. »
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