La Legende des Siecles Comme s'il était là, planant sous le
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
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Il y grava: 'Le ciel est à Dieu; j'ai la terre.'
Et, comme tout se tient, se mêle et se confond,
Tous les tyrans n'étant qu'un seul despote au fond,
Ce que dit ce sultan jadis, ce roi le pense.
Cependant, sur le bord du bassin, en silence,
L'infante tient toujours sa rose gravement,
Et, doux ange aux yeux bleus, la baise par moment.
Soudain un souffle d'air, une de ces haleines
Que le soir frémissant jette à travers les plaines,
Tumultueux zéphyr effleurant l'horizon,
Trouble l'eau, fait frémir les joncs, met un frisson
Dans les lointains massifs de myrte et d'asphodèle,
Vient jusqu'au bel enfant tranquille, et, d'un coup d'aile,
Rapide, et secouant même l'arbre voisin,
Effeuille brusquement la fleur dans le bassin,
Et l'infante n'a plus dans la main qu'une épine.
Elle se penche, et voit sur l'eau cette ruine;
Elle ne comprend pas; qu'est-ce donc? Elle a peur;
Et la voilà qui cherche au ciel avec stupeur
Cette brise qui n'a pas craint de lui déplaire.
Que faire? le bassin semble plein de colère;
Lui, si clair tout à l'heure, il est noir maintenant;
Il a des vagues; c'est une mer bouillonnant;
Toute la pauvre rose est éparse sur l'onde;
Ses cent feuilles que noie et roule l'eau profonde,
Tournoyant, naufrageant, s'en vont de tous côtés
Sur mille petits flots par la brise irrités;
On croit voir dans un gouffre une flotte qui sombre.
'Madame,' dit la duègne avec sa face d'ombre
A la petite fille étonnée et rêvant,
'Tout sur terre appartient aux princes, hors le vent.'
LES RAISONS DU MOMOTOMBO
Trouvant les tremblements de terre trop fréquents,
Les rois d'Espagne ont fait baptiser les volcans
Du royaume qu'ils ont en dessous de la sphère;
Les volcans n'ont rien dit et se sont laissé faire,
Et le Momotombo lui seul n'a pas voulu.
Plus d'un prêtre en surplis, par le Saint-Père élu,
Portant le sacrement que l'Église administre,
L'oeil au ciel, a monté la montagne sinistre;
Beaucoup y sont allés, pas un n'est revenu.
O vieux Momotombo, colosse chauve et nu,
Qui songes près des mers, et fais de ton cratère
Une tiare d'ombre et de flamme à la terre,
Pourquoi, lorsqu'à ton seuil terrible nous frappons,
Ne veux-tu pas du Dieu qu'on t'apporte? Réponds.
La Legende des Siecles LES RAISONS DU MOMOTOMBO 92. »
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