La greffe génétique
Publié le 06/12/2011
Extrait du document
• La cellule, une usine chimique programmée
Tout être vivant, du plus simple des bacilles microbiens au plus complexe des végétaux ou des animaux pluricellulaires, commence, renouvelle et développe son existence sous la forme d'un minuscule sac gélatineux, la cellule, l'atelier fondateur de la vie. Les productions de cette usine biologique, en perpétuel échange d'énergie et de matière avec son environnement, se font et se défont sans cesse sous le contrôle d'un programme central de fabrication.
«
Ce colibacille présente de nombreux avantages
sur le plan expérimental.
Sa génétique et son méta
bolisme sont les mieux connus de tous les êtres
vivants.
Sa multiplication est très active (3 divisions cel
lulaires à l'heure) et très aisée à obtenir sur des
milieux nutritifs parfaitement définis aujourd'hui.
Un seul colibacille chez lequel on aura réussi à
greffer un gène étranger donnera en quelques
jours,
par ses divisions asexuées répétées, un clone de millier de cellules toutes identiques.
Dans cha
cune d'entre elles, le gène étranger greffé sera pré
sent, dupliqué avec le reste du génome bactérien
ainsi amplifié, cloné à des dizaines de milliers
d'exemplaires.
• L'extraction du gène à greffer
Ayant choisi l'organisme receveur,
il faut choi
sir la cellule de l'organisme donneur et pouvoir en
extraire
le gène souhaité.
Si l'organisme donneur du gène à greffer est un animal « supérieur "• le génome de celui-ci est
d'une taille telle (*) qu'il peut comporter plusieurs
centaines de milliers de gènes distincts.
Il est dès lors exclu, avec
les méthodes biochimi
ques dont on dispose actuellement, d'isoler et de
purifier directement le gène souhaité dans l'ADN de la cellule du donneur.
Il s'est avéré
par ailleurs que les gènes des orga
nismes supérieurs, à la différence de ceux des bac
téries, sont constitués de façon mosaïque.
Pour un même gène, sur l'ADN, des séquences de codage ou
exons alternent avec des séquences non codantes
ou introns.
Les séquences introns, dont
on ignore
encore le rôle exact, sont éliminées lors de la trans
cription sur l' ARN au sein des cellules d'orga
nismes supérieurs par un processus naturel d'épissage encore inconnu.
La cellule bactérienne se révèle par contre inca
pable de réaliser cet épissage et ne pourra donc
traduire en protéine
un gène d'organisme supé
rieur comportant des introns.
Si la protéine que l'on souhaite faire fabriquer par la bactérie n'est constituée que par une courte
séquence de quelques dizaines d'acides aminés, il est facile de connaître cette séquence par des pro cédés d'analyse devenus classiques.
A partir de
code génétique de structure bien connu et univer
sel
il est alors possible de fabriquer dans des tubes à essais, plusieurs exemplaires d'un gène synthéti
que dont la séquence de nucléotides corresponde à
la séquence d'acides aminés de la protéine.
Le plus
souvent toutefois, les protéines sont composées de
plusieurs centaines d'acides aminés.
La synthèse
du gène
« artificiel ,, correspondant présente alors
trop de difficultés.
Il existe un second procédé
pour obtenir le gène à greffer.
Chaque cellule d'un organisme pluricel
lulaire étant spécialisée fabrique en permanence en
plus grande quantité que les autres au moins une
sorte de protéine.
Ainsi, certaines cellules de notre
pancréas sont spécialisées dans la fabrication
d'une protéine permettant de réguler
le taux de
sucre dans le sang : l'insuline.
La cellule pancréatique en état de fonctionne
ment pour cette production transcrit activement la
séquence
d'ADN correspondant au gène de l'insu
line en nombreuses copies homologues : les ARN messagers.
Ces ARN sont dépourvus d'introns.
L'
ARN messager de l'insuline se distingue plus
aisément dans l'ensemble du matériel cellulaire.
Il est extrait après éclatement des cellules pancréati
ques et après ultracentrifugation dans des tubes à essais du cytoplasme cellulaire.
Il peut être ensuite
purifié et isolé.
En solution dans un tube
à essai, les molécules de cet ARN messager sont converties en fils d'ADN simple brin grâce à une enzyme, extraite et purifiée de certains virus, la transcriptase réserve.
Puis cet ADN simple brin est converti en ADN double brin sous l'effet d'une enzyme, l'ADN riloly mèrase, obtenue et purifiée à partir d'autre micro
organismes.
Le gène de structure à greffer est ainsi
obtenu .
La greffe génétique ayant pris une importance
considérable depuis l'extansion soudaine des
techniques du
génie génétique, nous avons voulu
ici présenter un dossier le plus complet sur ces
techniques.
Pour cette raison, il nous a été impos
sible de présenter en une seule fois
le texte concer
nant le génie génétique dont nous ferons paraître
la suite au n• 4 d'octobre 1981 sur les thèmes :la greffe du gène sur un vecteur; incorporation du vec teur génétiquement recombiné; identification des
clones greffés.
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(*) 1,75 rn d'ADN est pelotonné dans les chro mosomes d'une cellule humaine.
Oui .
.Je suis inrp1iel" oi leursujd ...
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»
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