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La fin de Satan Veillent, l'un à l'entrée et l'autre à la sortie Du Temple que jadis Salomon fit bâtir Par Oliab avec le bois du roi de Tyr.

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan Veillent, l'un à l'entrée et l'autre à la sortie Du Temple que jadis Salomon fit bâtir Par Oliab avec le bois du roi de Tyr. Sévère, à quelques pas des deux prêtres qui semblent Faire taire la ville où mille bruits sourds tremblent, Un docteur de la loi parle au peuple devant Ce seuil terrible où luit l'arche du Dieu vivant. Il est seul sur sa chaise; et, qu'on entre ou qu'on sorte, Il ne s'arrête point, et continue; il porte Le taled blanc où pend le zizith à cinq noeuds; Le dogme sombre emplit son oeil vertigineux; Des croyants sont auprès du docteur; les uns lisent Dans des livres pendant qu'il parle; d'autres gisent En travers de la porte, et l'on marche dessus; Un plat brille à ses pieds où les dons sont reçus; La foule abonde autour du prêtre, et l'environne; Vieillard qu'une lueur de science couronne, Calme et grave, il déploie au-dessus de son front Ce que les siècles, l'un après l'autre, liront, Le texte saint, écrit sur le rouleau mystique; Il enseigne la foi, le rite, la pratique, Au peuple remuant les lèvres par moment; Et chaque fois qu'il lèvre un doigt au firmament, Tous, éperdus devant l'insondable prière, Ensemble et frémissants, font trois pas en arrière. Il dit: Voici la loi. Fais silence, Israël! Peuple, crois au Dieu vrai, distinct, un, personnel, Seul, unique, incréé, voyant ce que fait l'homme. Dieu, c'est le créancier qui veut toute la somme, C'est le jaloux qui veut tout le coeur, c'est la mer Dont le flot, repoussé par la terre, est amer; Dieu, s'il est repoussé par les hommes, se venge. Observez le saint jour, Peuple, ou redoutez l'ange Qui plane sur l'impie et d'un souffle l'abat; Le plus pauvre a sa lampe, et, le jour du sabbat, Peuple, il doit l'allumer, dût-il mendier l'huile; Nos pères, ce jour-là, purifiaient la ville; Ces hommes qui vivaient à l'ombre du palmier, Etaient saints, et toujours nommaient Dieu le premier; Ce respect les faisait vivre six cents années; Le sabbat est le jour où les ombres damnées Peuvent se retourner dans le lit de l'enfer; Sepher tua Phinée, Aod tua Sepher, Ces meurtres ne sont rien près du dogme qu'on brise Et du sabbat qu'on met sous ses pieds, et Moïse Dans sa tombe, et Jacob, et Job, ont moins d'effroi Du sang d'un homme, ô juifs, que du sang de la loi; Le fiel est plus amer que le coing n'est acide, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 41 La fin de Satan Or l'impiété, juifs, c'est le fiel; l'homicide, Pâle, et suivi d'enfants crachant sur ses talons, Marche à travers la ville avec ses cheveux longs, La main droite liée au cou par une chaîne; Mais l'impie a son spectre en croix dans la géhenne; L'homme pèse sur l'un, sur l'autre pèse Dieu. Les jours saints, taisez-vous, ne faites pas de feu; Le salut dans le ciel est sur terre l'exemple; Dieu vient à la prière; il entre dans le temple Sitôt la porte ouverte et pourvu qu'on soit dix; Donc, pratiquez la loi. Tremblez d'être maudits. L'anathème entre au corps du maudit, qu'il traverse. Theglath fut roi d'Egypte, Azer fut roi de Perse; Gad les maudit; dès lors l'enfer fut dans ces rois Qui voyaient se mêler une flamme à leur voix. Chaque texte est un doigt montrant ce qu'il faut suivre; Si vous ne faites pas ce que prescrit le livre, Vous serez malheureux comme celui qui voit Dans un songe tomber les poutres de son toit. Trois tribunaux nous été légués par les ancêtres; Aaron pour enseigner a délégué Cent prêtres, Onze pour gouverner, et Dix-Neuf pour juger; Le sanhédrin les nomme et seul peut les changer. Que la femme soit chaste et muette, et que l'homme Ait dans un roseau creux tout le deutéronome. Sinon, nous maudirons vos seuils et votre sang. L'anathème qu'un saint jette au mal en passant Est une si fatale et si noire rosée Qu'un chien ayant été maudit par Elizée, L'anathème rongea les oreilles du chien. Femmes, l'homme est le roi; tremblez! et songez bien A la sombre Lilith, femme née avant Eve; Adam la renvoya dans l'ombre et dans le rêve; Lilith répudiée est un spectre de nuit. Lilith était l'orgueil, la querelle et le bruit; Satan, voulant saisir l'homme, l'avait créée; Elle roule à jamais dans la noire nuée; Elle s'appelle Isis dans l'Inde où Satan luit, Et l'encens de l'Egypte horrible la poursuit. La femme file, trait la vache, bat le beurre, Tourne le sablier quand vient la fin de l'heure, Gronde l'esclave aux champs et l'enfant dans son jeu, Veille et travaille; et l'homme est pensif devant Dieu. Au temple, en récitant le verset ordinaire, Etendez vos deux mains devant le luminaire; L'ange du jour assiste à vos repas; mais fuit, Sitôt que vous riez, devant l'ange de nuit; Etudiez la loi sans cesse, et qu'on la lise Dans le texte que fit Esdras d'après Moïse. Pour faire un Livre, ô juifs, n'employez pas de lin; Cousez avec des nerfs une peau de vélin, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 42

« Or l'impiété, juifs, c'est le fiel; l'homicide, Pâle, et suivi d'enfants crachant sur ses talons, Marche à travers la ville avec ses cheveux longs, La main droite liée au cou par une chaîne; Mais l'impie a son spectre en croix dans la géhenne; L'homme pèse sur l'un, sur l'autre pèse Dieu.

Les jours saints, taisez-vous, ne faites pas de feu; Le salut dans le ciel est sur terre l'exemple; Dieu vient à la prière; il entre dans le temple Sitôt la porte ouverte et pourvu qu'on soit dix; Donc, pratiquez la loi.

Tremblez d'être maudits.

L'anathème entre au corps du maudit, qu'il traverse.

Theglath fut roi d'Egypte, Azer fut roi de Perse; Gad les maudit; dès lors l'enfer fut dans ces rois Qui voyaient se mêler une flamme à leur voix.

Chaque texte est un doigt montrant ce qu'il faut suivre; Si vous ne faites pas ce que prescrit le livre, Vous serez malheureux comme celui qui voit Dans un songe tomber les poutres de son toit.

Trois tribunaux nous été légués par les ancêtres; Aaron pour enseigner a délégué Cent prêtres, Onze pour gouverner, et Dix-Neuf pour juger; Le sanhédrin les nomme et seul peut les changer.

Que la femme soit chaste et muette, et que l'homme Ait dans un roseau creux tout le deutéronome.

Sinon, nous maudirons vos seuils et votre sang.

L'anathème qu'un saint jette au mal en passant Est une si fatale et si noire rosée Qu'un chien ayant été maudit par Elizée, L'anathème rongea les oreilles du chien.

Femmes, l'homme est le roi; tremblez! et songez bien A la sombre Lilith, femme née avant Eve; Adam la renvoya dans l'ombre et dans le rêve; Lilith répudiée est un spectre de nuit.

Lilith était l'orgueil, la querelle et le bruit; Satan, voulant saisir l'homme, l'avait créée; Elle roule à jamais dans la noire nuée; Elle s'appelle Isis dans l'Inde où Satan luit, Et l'encens de l'Egypte horrible la poursuit.

La femme file, trait la vache, bat le beurre, Tourne le sablier quand vient la fin de l'heure, Gronde l'esclave aux champs et l'enfant dans son jeu, Veille et travaille; et l'homme est pensif devant Dieu.

Au temple, en récitant le verset ordinaire, Etendez vos deux mains devant le luminaire; L'ange du jour assiste à vos repas; mais fuit, Sitôt que vous riez, devant l'ange de nuit; Etudiez la loi sans cesse, et qu'on la lise Dans le texte que fit Esdras d'après Moïse.

Pour faire un Livre, ô juifs, n'employez pas de lin; Cousez avec des nerfs une peau de vélin, La fin de Satan HORS DE LA TERRE II.

LA PLUME DE SATAN 42. »

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