La fin de Satan On dirait qu'elle fait la lecture éperdue D'un mystérieux livre ouvert dans l'étendue; Parfois elle s'arrête en disant: Je ne puis.
Publié le 12/04/2014
Extrait du document
«
« Mis à souffler sur lui comme on souffle sur l'âtre,
« Il a frappé.
Malheur aux obstinés qui vont
« Faire une fouille sombre en cet être profond!
« Vous qui vous appelez hier, demain, le sage,
« Le savant, le chercheur, la fuite, le passage,
« Larves! y songez-vous d'imposer à celui
« Qui songe et qui s'appelle à jamais Aujourd'hui,
« Vos auscultations, vos calculs, votre étude,
« Et la vibration de votre inquiétude!
« Il lui déplaît d'avoir vos chiffres hasardeux
« Courant partout sur lui, fourmillement hideux.
« Ta curiosité l'importune, ô vermine!
« L'Incréé n'aime pas que l'homme l'examine,
« Et sentir des esprits fureter dans ses coins.
« Sacrilège! le plus, mesuré par le moins!
« La mouche humaine allant heurter aux cieux son aile!
« Et l'essaim, effleurant l'attitude éternelle! -
« Le livre d'en haut dit:\24Lui! lui! pas de témoins.
« Hommes, ne faites point un pas hors des besoins;
« L'homme est tortue, et l'ombre est votre carapace;
« Ne sortez pas du temps, du nombre et de l'espace;
« Car il se vengera, l'être mystérieux,
« Des voix, des bruits, des pas, des lampes et des yeux!
« Il est le maître obscur des tortures aiguës,
« Des haches, des brasiers, des chanvres, des ciguës.
« Il choisira les forts, il prendra dans sa main
« Ceux qui sont les cerveaux de tout le genre humain,
« Et, fatal, les jetant au glaive froid qui tue,
« Il décapitera la sagesse têtue.
« Pour punir les chercheurs, il n'a qu'à les livrer
« A la fureur de ceux qu'ils voudront éclairer.
« O sages, pour gravir les cieux où sont les Tables,
« Vous hantez les hauts lieux, ces cimes redoutables,
« Que visite l'horreur et que la bise mord;
« Vous y cherchez le jour, vous y trouvez la mort;
« Certains sommets fatals ont d'âpres calvities
« Où les hideuses croix, par le meurtre noircies,
« Se dressent, attendant les pâles rédempteurs;
« Et vous êtes, hélas, trahis par les hauteurs.
« Caïn sur cette terre, où le juste est victime,
« Traître, a laissé de quoi recommencer son crime;
« L'homme abrège, ô penseurs, vos ans déjà si courts!
« Pour vous assassiner, justes, l'homme a toujours
« Entre les mains assez du premier fratricide;
« Plus tard, le genre humain, redevenu lucide,
« Vient glorifier ceux que sa rage courbait...
« L'un a bu le poison, l'autre pend au gibet!
« Pensez-vous quelquefois à ce que fait l'archange, La fin de Satan
HORS DE LA TERRE II.
LA PLUME DE SATAN 48.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La fin de Satan Et l'archange qui veille entre deux pilastres Du seuil mystérieux plein d'yeux qui sont les astres, Se courba sous l'azur sans oser faire un pas Et dit au Dieu vivant: Le chaos n'en veut pas.
- Expliquez et, si vous le jugez bon, discutez cette page de Georges Duhamel (Défense des Lettres, Mercure de France, 1937, 1re Partie, chapitre 3) : «La culture est fondée sur l'intelligence des phénomènes, des ouvrages et des êtres. Un esprit même vif et bien doué demeure toujours capable d'hésitation, de distraction, de stupeur momentanée, d'inhibition passagère. Un esprit même attentif a toujours besoin de revenir sur les données, les éléments, les arguments d'un exposé, d'un problèm
- Lecture linéaire1 : prologue de Juste la Fin du Monde, Jean-Luc LAGARCE
- lecture linéaire: Victor Hugo Pauca meae (livre 4)
- Lecture linéaire n°3: Les fausses confidences, acte 2 scène 13 livre page l.599-632